THAILANDE
LES ARTS DE LA SCENE,
SPLENDEUR ET RAFFINEMENT

SEPTEMBRE-OCTOBRE 2005

01 LAKORN LEK MARIONNETTES

carte thailande

 
BANGKOK, dimanche 25 septembre 2005

Le survol des côtes birmane et thaïe, sauvages, verdoyantes et lacustres, comble le regard et réjouit l’âme : les méandres des fleuves et de leurs affluents dessinent de fantasques paysages. À l’approche de la capitale, on admire la verte campagne qui environne Bangkok.

À l’arrivée, en milieu d’après-midi, au terme de plus de onze heures de vol, les formalités de police paraissent interminables. Une heure plus tard, un taxi, dont le chauffeur ignore l’exquise tradition d’amabilité thaïe, file, au gré d’une circulation dominicale fluide, vers le centre – ville. Bangkok abrite dix millions d’habitants au cœur d’un urbanisme fruit de l’anarchie.

Sourires et mains jointes éclairent l’arrivée à l’hôtel. Du vingt-quatrième étage, on domine l’enchevêtrement urbain : un pêle-mêle de rues et d’édifices disparates.

Plus tard, du sommet de la State Tower, un soixante – quatrième étage en plein ciel, on s’acoquine aux nuages. Appuyé à ce bar circulaire, dressé à l’extrémité de la terrasse, à la lisière du vide, le regard vagabonde et se repaît du paysage nocturne. À l’exception d’une sorte de « petit Manhattan », la ville, vue du ciel, offre une surface plane qu’arrose la courbe sombre du fleuve.

 

BANGKOK, lundi 26 septembre

FINE ARTS DEPARTMENT (DEPARTEMENT DES BEAUX ARTS)

REPETITION

L’école de ce département est en principe en vacances, mais ce matin, une répétition de « théâtre parlé » se déroule dans une salle vide. Quelques élèves sont présents, le bas du corps enveloppé dans un sarong de couleur rouge, ainsi que certains professeurs drapés de bleu. Sur scène, des comédiens répètent, flanqués chacun d’un souffleur qui se tient derrière eux, texte à la main. Au cours des représentations, il soufflera les premiers mots de chaque phrase à partir des coulisses. De chaque côté du plateau est installé un orchestre : à cour, une médiocre formation de style occidental, à jardin, un ensemble traditionnel thaï. La pièce est l’œuvre d’un auteur contemporain décédé. Elle évoque une période de l’histoire thaïe au cours de laquelle l’Occident influença le nord du pays.

LE KHON, UN OPERA FABULEUX

Au début de l’après-midi, on pénètre au sein du temple des métamorphoses, la salle d’habillement des acteurs du théâtre khon, en compagnie de Teeradach Klinchan. Acteur – danseur, il est « l’étoile » qui tiendra le rôle de Phra Ram. Il se présente à l’habillement, le visage maquillé : sourcils noir ébène et joues rose – rouge. Seuls certains rôles requièrent le visage peint. Revêtir le costume obéit à un processus complexe : les garçons enfilent un pantalon court, brodé de couleurs chatoyantes, et se drapent ensuite dans une sorte de sarong boursouflé à la hauteur des hanches. Alors, un habilleur plisse autour de celles-ci ainsi que du fondement, une riche étoffe rectangulaire. Ils revêtent ensuite une veste brodée dont on ferme les deux pans en les cousant au double fil blanc, à même le corps ainsi étroitement comprimé. On procède également ainsi avec les manches. Posés sur une table voisine, les masques sacrés attendent qu’on leur prête vie…

Tandis que Teeradach s’habille et qu’on l’observe, la conversation s’engage avec ce jeune – homme élégant qui paraît vingt-cinq ans et en avoue… trente – six ! Il a, dit-il, commencé l’apprentissage à l’âge de onze ans et a poursuivi ses études jusqu’à vingt et un ans, soit dix années d’effort pour acquérir la maîtrise de cet art qui lui permet d’incarner différents rôles. Il a ensuite, au fil de quinze années, mené une carrière professionnelle couronnée de succès. Aujourd’hui, précise-t-il, les professeurs se contentent de lui donner quelques indications mineures et, il lui est permis d’enseigner. Parallèlement, il travaille, comme fonctionnaire, au Département des Beaux-Arts. Chaque matin, cependant, il s’exerce deux heures durant et, dimanche dernier, il a dû répéter. « Il faut, remarque-t-il, des muscles solides pour, entre autres, se tenir debout sur les cuisses d’un autre danseur tout en portant costume et coiffure dont le poids atteint sept kilos ! » Engoncé dans son costume, Teeradach ne semble guère se préparer psychologiquement à entrer en scène, debout dans cette salle d’habillement, peuplée de dizaines de garçons et de filles, toutes générations confondues, ruche bourdonnante où chacun s’affaire, se maquille, s’habille…

Bangkok
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Bangkok, maison traditionnelle
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Khon / Teeradach Klinchan
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Khon / Teeradach Klinchan : couture du costume
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Khon / Teeradach Klinchan : couture du costume
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Khon / Habillage
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Khon / Habillage
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Khon / Couture des manches
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Khon / Masques
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KHON ETC.

La salle est vide. La courte représentation, qui mobilise une centaine de personnes, est offerte au seul visiteur étranger ! Une telle courtoisie suscite l’admiration et une certaine gêne. L’orchestre est installé côté jardin. La troupe de khon interprète un épisode du Ramayana, l’une des deux célèbres épopées indiennes : combats animés et spectaculaires pyramides humaines ; beauté et raffinement !

Suit une brève apparition de deux montreurs de théâtre d’ombres, nang yai : un combat oppose deux hommes, un petit agile et drôle, le bras droit armé d’une planche, et un gros lourdaud tenant un bâton. Péripéties ! Ensuite, pour honorer l’hôte français, on ose une interprétation de « Plaisir d’amour » dans la langue de Molière ; heureusement, ce plaisir « ne dure qu’un instant »… Enfin, on assiste à une suite de danses des régions du sud, centre et nord-est du pays. C’est folklorique et le folklore est un musée des traditions, figées dans le temps, quand la tradition, elle, est vivante. Mais, il faut visiter les musées.

MUSIQUE CLASSIQUE, L’ENSEMBLE CHULAWATIT

En fin d’après-midi, à l’université Chulalongkorn, vaste campus à l’américaine, on découvre, au bord de l’eau, un pavillon en bois, une maison traditionnelle thaïe. Le professeur Sirichaicharn Falchamroon martèle les percussions d’un gong wong yai. Affable et chaleureux, l’homme est exigeant avec ses élèves. Sur l’estrade, les neuf musiciens de l’ensemble Chulawatit répètent sous sa direction : deux xylophones (un aigu, il comporte vingt et une lamelles, un grave, dix-sept), un gong grave riche de seize gongs, un klong (gros tambour), un hautbois ou une flûte, un ching (cymbalettes), des cymbales, des castagnettes. Le style « léger » privilégie la flûte et l’absence de mailloches pour frapper les xylophones ; le rythme est plus lent.

 

EXTRAIT DU JOURNAL DE VOYAGE :

Pour intégrer l’ensemble, le baccalauréat (c’est ici le niveau six) est requis. Un concours permet d’accéder au statut d’étudiant sous l’égide du professeur. Suivent quatre années d’études, voire, parfois dix, pour devenir professionnel.

Le professeur évoque le groupe des maîtres; ils sont âgés d’une soixantaine d’années. « Les musiciens, dit-il, sont comme les footballeurs ; il faut un entraînement quotidien et, l’âge venu, la retraite s’impose ». Ces « retraités » accompagnaient Son Altesse Royale la princesse Maha Chakri Sirindhorn, fille du roi et musicienne ; dorénavant, « les jeunes » prendront le relais. Ainsi, humblement, le professeur promeut ses étudiants.

Au Thanying, le dîner est sans intérêt. Une chaleur moite accompagne le retour à pied dans la nuit profonde. À proximité d’un temple indien, paré de couleurs lumineuses, on croise un chien errant et, plus loin, un rat qui s’affole…

 

BANGKOK, mardi 27 septembre

MARIONNETTES

Sis au Night Bazar du Lumpini park, le Joe Louis theater est, comme son nom ne l’indique pas, la seule compagnie thaïe de marionnettes, le hun lakorn lek. Son fondateur avoue quatre-vingt-six printemps. La compagnie compte soixante montreurs. Ceux que nous rencontrons sont âgés de dix-huit à vingt-cinq ans. Tous, dès leur plus jeune âge, pratiquent la danse classique thaïe pendant au moins sept ans. Leur art associe danse, théâtre et technique des marionnettes à gaine et à fil.

La représentation du hun lakorn lek emprunte son répertoire au Ramayana. Le visiteur étranger suit l’intrigue en anglais en lisant les diapositives projetées à cour et à jardin. Héritées des grandes marionnettes royales et riches de l’influence chinoise, les poupées obéissent à une construction originale. Fort belles, elles sont portées par des garçons et des filles, tout de noir vêtus comme dans le bunraku japonais. Chacune est manipulée par trois montreurs ; ils animent la tête à l’aide d’une gaine et les bras grâce à deux tiges. Ils évoluent à pas rythmés et dansés et usent de l’expressivité de leur visage. Quelle grâce ! Un art magnifique !

Lakorn Lek, marionnettes
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Lakorn Lek, marionnettes
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Personnages en cuir
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MUAY THAÏ, BOXE THAÏE

En fin d’après-midi, le stade couvert, qui accueille le combat de boxe thaïe, se remplit peu à peu. À l’extérieur, quelques cantines offrent une restauration bon marché. À l’intérieur, des marchands ambulants proposent boissons et friandises. L’hymne national prélude à la soirée. Un rituel précède chacun des combats au cours desquels tous les coups ou presque sont permis. Les premiers combattants de ce sport national qui déchaîne les passions entrent en lice : adolescents, ils paraissent fort jeunes. Ceux qui leur succèdent gravissent les échelons de diverses tranches d’âge. Une musique, le piklong, accompagne la lutte de ses sonorités assourdissantes.

Dans la salle, au fil des combats, l’ambiance gagne en intensité, la rumeur enfle, les parieurs s’excitent. Les lutteurs présentent des gueules de mauvais garçons ; le public est populaire. La boxe thaïe est probablement un sport de « pauvres » : « panem et circenses », du riz et des jeux, ainsi faudrait-il traduire sous ces latitudes la vieille devise romaine. Ce sport associe deux ressorts appréciés des hommes, et désormais universels, la violence et l’argent. Divertissement, elle est aussi le champ d’enjeux économiques et joue un rôle d’ascenseur social. En dépit d’une extrême violence, qui peut choquer le spectateur occidental.

 

BANGKOK – PHOTHARAM, mercredi 28 septembre

COURS PARTICULIER

A l’université de Chulalongkorn, on retrouve le maître de l’ensemble Chulawatit, le docteur Sirichaicharn Falchamroon, le temps d’une conversation. Elle s’apparente avec bonheur à un cours particulier : une initiation du profane aux arcanes de la musique classique thaïe. Depuis plus de vingt ans, le maître est le professeur de la princesse mélomane qui, comme son père, le roi, pratique la musique.

Le JAKHAY, dit-il, (prononcer zakaï) est l’un des instruments de l’orchestre classique. Le KHIM, d’origine chinoise, a été adapté à la tradition thaïe. Dans la musique classique thaïe, poursuit-il, on distingue, trois formes d’ensemble :

-1- PIPHAT , l’ensemble qui, entre autres, accompagne le khon et le lakhorn :
°lakhorn nai, interprété, à l’intérieur, par des filles (ensemble féminin),
°lakhorn nok, interprété, à l’extérieur, par des garçons et des filles (ensemble mixte).
Le piphat duk dam ban distille une musique raffinée et précieuse : il appartient à un style ancien, établi en 1898. Il requiert une douzaine de musiciens, qui officie toujours à l’intérieur.
-2- KHRYANG SAI, un ensemble de cordes.
-3- MAHORI, la réunion des deux précédents : composé de femmes, jadis il jouait à la Cour et interprétait, entre autres, les berceuses. C’est, depuis l’obtention d’une constitution (en 1932), une musique plus populaire, jouée à l’occasion des mariages.

La conversation se poursuit :
- Quels sont les instruments joués en solo ?
- Le hautbois, répond le professeur, la flûte, les trois formes de violon, le xylophone ranard (à l’exception de celui dit métallique), le gong circulaire wong yai et le jakhay.
Onze ou douze musiciens composent un piphat. Si l’on y ajoute les sept cordes du khryang sai, on forme un ensemble mahori.

PIPHAT + KHRYANG SAI = MAHORI.

L’APPRENTISSAGE, dit le professeur, réunit théorie et pratique. L’étude de la pratique impose au professeur de se placer face à l’élève et donc, d’inverser son jeu. Par ce qu’il permet un apprentissage plus rapide, l’usage des partitions a fait son apparition, voici une dizaine d’années. Mais, normalement, il est ensuite banni des répétitions et des concerts.

LA FONCTION SOCIALE de la musique classique a évolué. Autrefois, elle était jouée au sein de la famille royale, à l’occasion d’une naissance, d’un baptême, de la prise de robe d’un garçon entrant au monastère, d’un mariage, des funérailles ou de la crémation. Aujourd’hui, elle est l’apanage de tous les Thaïs pour ces mêmes circonstances, à l’exception de la naissance.

Cette musique accompagne également les cérémonies bouddhistes, l’office des moines, la bénédiction d’une nouvelle maison ainsi que les fêtes religieuses.

-Et le LIKAY ?

- Il appartient au folklore, répond le professeur.

-Que peut-on dire du THEATRE D’OMBRES ?

-Celui du Département des Beaux-Arts est lié à la Cour, celui du temple est populaire. D’importantes nuances les distinguent : les figurines de cuir, les pas des montreurs et le rythme.

-Quid du PIKLONG ?

-Il accompagne la marche du roi, celle des quatre porteurs de son palanquin, la cadence des rameurs de son bateau ainsi que le muay thaÏ, la boxe thaïe, « pour faire du bruit ». Ainsi, le piklong déserte le palais et s’encanaille avec les lutteurs. C’est aussi une musique dont la fonction est d’émettre un signal.

LE TEMPLE DE KHANON

Ce temple s’élève à Photharam (province de Ratchaburi), soit à environ quatre – vingt kilomètre à l’est de Bangkok. La route qui y conduit n’offre guère d’intérêt : ici et là, une rizière verdoyante, quelques buffles goguenards, de pieux autels pour honorer les esprits…

En milieu d’après-midi, un moine en sa robe safran escorte le visiteur jusqu’au musée du temple. Là sont conservées les figurines de cuir, vieilles d’un siècle, d’un théâtre d’ombres. La magie de la lumière dévoile le raffinement de leur beauté.

À la sortie, un panorama hétéroclite offre un exotisme riche de poésie : toits ornés de couleurs vives, stupas ventrus, rutilantes statues de Bouddha, désordre des gamelles séchant au soleil, hordes de singes espiègles, chiens vagabonds…

NANG YAI (grand cuir)

Dans l’enceinte du monastère, à l’abri d’un toit, à gauche du plateau, est installé l’ensemble piphat, composé de quatorze petits garçons et filles. Formés au cours de deux années d’apprentissage, ils jouent avec un sérieux digne de musiciens adultes. Comme leurs camarades, ils fréquentent l’école du temple. Certains, encore plus jeunes, officient comme montreurs. On forme ces enfants aux arts traditionnels pour occuper leur journée et leur éviter ainsi de succomber aux tentations de la drogue.

Autrefois, les représentations se déroulaient lors des funérailles d’un membre de la famille royale. Aujourd’hui, elles accompagnent les obsèques d’un bonze illustre ou participent à diverses festivités. Des représentations publiques sont offertes, à l’extérieur du temple, aux habitants de la région.

Derrière un écran blanc, trois puissants projecteurs diffusent une lumière blanche. En habit traditionnel rouge, les montreurs portent à bout de bras les figurines de cuir multicolores. Ils évoluent en marquant un rythme, levant haut les pieds puis, les posant à plat sur le sol ou bien, ils jouent de la plante des doigts de pied. Ils exhibent les figurines devant l’écran blanc qui en épouse l’image colorée et, parfois, derrière pour produire certains effets. À droite de la scène, se tient le récitant : micro à la main, il déguise sa voix afin de camper les divers personnages de l’épisode du Ramayana conté par les ombres. À l’occasion, l’un des bonzes prend le relais…

Sur scène, l’évolution des personnages suit un rythme enlevé : solitaire, une figurine apparaît, deux lui succèdent ensuite, puis, tout un ensemble, spectaculaire, et une foule pour les scènes de bataille. Le jeune âge des montreurs et des musiciens ne contrarie pas leur professionnalisme.

À l’issue de la représentation, rencontre avec le jeune professeur de danse, âgé de vingt-neuf ans ; par ailleurs sculpteur sur cuir, il offre une de ses œuvres au visiteur et l’informe que, dans les murs du temple, existe un atelier de travail du cuir.

Rencontré ultérieurement, le professeur Anant Narkkong (ethnomusicologue, compositeur et musicien) jugera « excellents » les enfants qui présentent ce théâtre d’ombres. « Au sein du monastère, dira-t-il, ils vivent comme en famille, composent trois troupes et, chaque jour, répètent. Le bonze qui s’occupe d’eux accomplit un travail magnifique. Inviter l’une de ces troupes à l’étranger serait en reconnaître l’importance, encourager ces enfants et montrer qu’ainsi, la tradition se perpétue. »

Quelques gouttes de pluie accompagnent le retour nocturne, sans insister.

Monastère, fronton
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Monastère, bronze
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Monastère, musée
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Monastère, musée
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Monastère, représentation
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Monastère, représentation
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JOUTE DE XYLOPHONES

Le soir, la Rajabhat University Chaeo Phraya accueille, dans une salle bruyante, une joute de xylophones : dix groupes sont inscrits, ensembles piphat et formations vocales. Les jeunes joueurs de ranard brillent de virtuosité au fil de prestations, hélas! lentes et longues pour une âme occidentale…

Le retour vers le centre est ralenti par les habituels embouteillages nocturnes.

 

BANGKOK, jeudi 29 septembre

BRASSERIE

C’est la fin d’après-midi : à l’intérieur d’une ancienne brasserie, convertie en restaurant allemand, se dresse une grande scène. Là, un maître joue d’un gong circulaire wong yai ; il s’associe ensuite à un xylophone ranard et, un piphat accompagne les deux prestations. Mais dans cette ambiance, on peine à apprécier…

 

UNIVERSITE, vendredi 30 Septembre

Il faut une heure de route pour gagner l’Université Rajabhat, Vala – Alongkorn Klongluang. L’accueil des autorités universitaires est officiel, aimablement agrémenté d’un café accompagné de pâtisseries miniatures en massepain, qui épousent la forme de fruits, et de fruits frais offerts par une jeune – fille et un jeune – homme.

Dans la salle voisine, des étudiants, âgés de dix-sept à vingt ans, proposent une série de musiques et de danses, commentées en, anglais et en français, par un tout jeune professeur d’anglais soucieux de bien faire pour satisfaire et séduire le visiteur étranger. Exquise tradition d’hospitalité ! À l’issue de cette représentation amateur, l’une des jeunes danseuses pose un genou à terre et offre une guirlande de jasmin…

Suit un délicieux déjeuner au restaurant de l’hôtel – école hôtelière de l’université : petits pâtés, légumes, crevettes…

TRADITIONS

De retour dans la moiteur de Bangkok, on visite le Suan Pakad Palace, un ensemble de maisons traditionnelles au cœur d’un beau jardin que dominent aujourd’hui de hautes tours. L’une des maisons abrite une intéressante collection d’instruments de musique : une série de gros tambours, une variété de xylophones ranard et de violons…

Suan Pakad
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Suan Pakad
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THEATRE NATIONAL

Pour y accéder, on traverse le vaste China town local et ses enseignes bilingues.

Au Théâtre National, le spectacle commence par une « ouverture instrumentale » et la « bénédiction de Ganesa », le dieu éléphant. La chorégraphie développe une danse exécutée par six danseurs portant une tête d’éléphant… Suit une longue et sublime séquence de théâtre khon. L’épisode conte la bataille qui oppose Rama, interprété par « l’étoile » Teeradach Klinchan, et Thotskan, roi des démons. La scène, inoubliable, réunit trente-cinq danseurs, parés de costumes aux couleurs éclatantes, certains juchés sur des chars dorés. Elle reste gravée dans la mémoire. Comme dans la plupart des arts de la scène en Asie, tout est codé ; gestes et couleurs composent un langage : tout fait sens.

Un ensemble piphat accompagne l’action. Le chant des voix féminines repose sur un timbre séduisant. Côté cour, deux hommes assurent le récitatif.

Une « danse des cymbales » conclut la représentation.

THROMBOSE

En cette fin d’après-midi, point de répit. On file vers le lointain Centre Culturel de Thaïlande. À Bangkok, tout est loin de tout. Et, circonstances aggravantes, les embouteillages ainsi que l’interminable durée des feux paralysent la circulation. La thrombose est permanente. Bangkok est un gigantesque embouteillage coincé au pied des gratte-ciel. Il arrive qu’immobilisé au feu rouge, un chauffeur de taxi, épuisé, s’endorme, la tête sur le volant ! À la demande de l’interprète, le chauffeur se faufile nerveusement entre les véhicules et prend des risques, en l’occurrence inutiles. Je m’emploie à calmer ce jeu dangereux. Finalement en retard de plus de vingt minutes, nous sommes encore à l’heure… À l’extérieur de l’édifice, des marchands proposent brochettes et friandises alléchantes. Faute de temps, on ne cèdera pas à la tentation. À regret !

LIKAY

La petite salle du Centre n’a pas fait le plein de public. L’auditoire, me dit-on, est essentiellement composé de fans des artistes. Ces derniers sont à la fois chanteurs, acteurs et danseurs. Installé à jardin, l’orchestre est formé d’instruments mon :

L’action, une histoire d’amour, se déroule au cours de la période khméro – thaïe (sans doute au XV° siècle), au milieu d’un décor qu’un Européen qualifiera de kitsch. Les costumes évoquent ceux de l’époque. Contrairement au khon, issu de la cour, le likay est un spectacle populaire, une sorte d’ « opérette ». Dans la salle, le silence n’est point respecté mais le public, semble-t-il, se délecte des diverses péripéties de l’intrigue. Le principal personnage masculin, dont le timbre ne parvient guère à flatter l’oreille occidentale, reçoit une guirlande offerte par une spectatrice. Il arrive, paraît-il, que l’on y glisse des baths, la monnaie locale. C’est donc cela « se faire enguirlander » ?

(Voir aussi plus loin, LIKAY BIS)

À l’extérieur, il pleut. Déluge tropical !

 

BANGKOK, samedi 1° octobre

TEMPLE

Soleil ! Une lumière idéale pour visiter et contempler le temple du Bouddha d’Emeraude et le Grand Palais. L’enceinte du temple brille de tout l’or qui couvre ses édifices, des vives couleurs de ses mosaïques vert, bleu, rose… et de l’éclat des tuiles vertes ou ocre de ses toits gigognes, plantés de faisceaux d’or. L’effet est saisissant ! Ce samedi, jour de repos, draine une foule de visiteurs autochtones. Fleur blanche et bâtonnet d’encens tenu entre leurs mains jointes, ils se prosternent devant les icônes des dieux et, pour les honorer, allument une forêt de bougies. Aucun bonze à l’horizon mais, nombreux sont les militaires en ce jour d’affluence.
Le Grand Palais dévoile une architecture composite et décevante : bâtiments de style occidental coiffés de toits épousant la tradition thaïe.
Le bleu du ciel distille une chaleur accablante et les encombrements ralentissent le taxi : on n’avance guère, le trajet se prolonge : une heure et trente minutes !

Bouddha d'émeraude
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Bouddha d'émeraude
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Bouddha d'émeraude
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Bouddha d'émeraude, dévotions
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Bouddha d'émeraude
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Grand palais
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LAKORN

Le Théâtre National affiche une représentation de théâtre lakorn. Selon le professeur Anant Narkkong, l’origine de cette forme théâtrale, un drame dansé, remonte à l’époque Ayuthaya (XIV°-XVIII° siècles). Contrairement aux paroles, l’orchestre est fort ancien. On distingue le lakornnok, interprété à l’extérieur de la Cour et le lakornnai, joué au sein de la Cour par des femmes. Voici deux siècles, les garçons tenaient aussi le rôle des filles dans le lakornnok. Aujourd’hui, garçons et filles jouent leur propre rôle. C’est Rama V (1868-1910), souverain tourné vers l’Europe, qui a ouvert le lakorn au public.

Comme de coutume, l’orchestre est disposé à jardin : deux paires de ranard de formes différentes, deux tambours, un tapone (tambour à deux faces), un gong, un violon à deux cordes, un ching (cymbalettes), et des voix chantées. Ni flûte ni hautbois. Comédiens et danseurs parlent ; le chant est intégré au sein de l’orchestre : le timbre des voix féminines est plus aigu que celui entendu dans le khon. Les costumes sont assez semblables à ceux de ce théâtre. En revanche, les coiffures diffèrent. Sur scène dans le cadre d’un décor kitsch de promontoires escarpés, une demi – douzaine de jeunes s’agite et parle sans trêve. L’histoire, qui ne s’inspire pas du Ramayana, développe une intrigue complexe.

Il pleut. Le professeur Anant Narkkong nous entraîne dans un agréable restaurant, sis sur l’une des rives de la Chao Phraya. Et, là, tout en bavardant, entre autres, de « l’animisme qui subsiste en milieu rural », on déguste des morceaux de poulet enveloppés dans des feuilles de pandanus…

MERE CŒUR

L’après-midi touche à sa fin. Nous marchons jusqu’à un soi, une venelle, du quartier des musiciens, Baan Banglumpoo. Là, vit dans sa maison une vénérable dame, Kru Sudjit Duriyapraneet. On l’appelle mae jit, mère cœur. C’est tout dire ! Agée de soixante-dix-huit ans, cette femme, souriante et joyeuse, semble en effet dotée d’un grand cœur : sa maison est ouverte aux enfants du quartier qui viennent s’y initier à la musique. Parmi ceux-ci, un petit prodige de … onze ans ! Elle accueille aussi les répétitions des adultes. On assiste aujourd’hui à une leçon de xylophone ranard et l’on observe qu’effectivement, le professeur inverse son jeu.

Divers instruments et masques emplissent la demeure. Sur la table, on dispose, à l’intention de tous, sodas et « délice indien », une spécialité du quartier. Le professeur s’empare d’un violon saw-sam-sai et, dans ce lieu hors du temps, le temps passe agréablement… Ainsi se transmet et se perpétue la tradition. La dame chante et offre son disque au visiteur. Toute tentative de dédommagement demeure vaine : le sourire sera la seule réponse…

 

BANGKOK, dimanche 2 octobre

MARCHÉ

Le ciel est d’abord radieux ; soudain il se métamorphose, cède à la colère et l’orage éclate, accompagné de la pluie. La circulation dominicale est fluide et le taxi file vers le Sunday market, à Chatuchhak park. C’est un vaste marché couvert, structuré comme un souk arabe autour des corporations et des produits. Il est strié d’étroites allées rectilignes et récuse toute sinuosité. Les chalands sont, pour la plupart, jeunes et thaïs. Circulant au gré des étals, on reste confondu par la richesse de l’offre, l’amoncellement des marchandises et des denrées : amas de coupons de tissu, chemises, tee – shorts, pantalons, shorts, slips, caleçons, culottes, soutien – gorges ; étoffes diverses ; chaussures, sandales… Monceaux de vaisselle et d’ustensiles divers tels ces longs chausse – pieds en bois ; vitrines bourrées de bijoux ; kyrielles de paires de lunettes ; guirlandes de colliers étincelants de couleurs, statues, plantes, fleurs naturelles et artificielles… On trouve tout au Sunday market. Y compris les nourritures terrestres : frites cuites à la vapeur, soupes, brochettes, beignets, riz, eaux minérales…Le marché recèle plusieurs gargotes, meublées de quelques rares tables. Le retour en métro aérien est baigné d’un froid glacial.

01 SUNDAY MARKET

PRINCESSE

Pour gagner le Centre Culturel de Théâtre, à Sala Daeng, on emprunte le métro souterrain ; un jeton fait office de billet. Ce métro récent, il date de 2004, est d’une propreté méticuleuse mais… glacial ! Il y est « interdit de boire et de manger », peut-on lire.

Sur scène, la danse de l’Inde du sud, inspirée du Ramayana, l’une des deux grandes épopées indiennes, n’est guère inoubliable. En revanche, la présence de la princesse Maha Chakri Sirindhorn, fille du roi, ne laisse pas indifférent. Son Altesse pénètre la dernière dans la salle au son de « l’hymne royal » et, chacun se lève et respecte le silence ; les hommes s’inclinent, les femmes fléchissent un genou. Cette déférence impressionne. La famille royale, mélomane et francophone, jouit d’un prestige et d’une affection partagées. À la fin de la représentation, retentit l’hymne national et, à nouveau, « l’hymne royal » tandis que la princesse quitte les lieux la première, toutes les autres issues étant fermées.

 

BANGKOK, lundi 3 octobre

KHLONGS

Soleil ! Une embarcation motorisée file sur la rivière Chao Phraya en direction des khlongs, ces canaux qui sillonnent une partie de la capitale. Inconfortables et rapides, ces bateaux n’engagent pas à la contemplation du paysage. L’eau du fleuve comme celle des canaux est boueuse et, elle charrie végétaux et détritus… Sur les rives, s’élèvent temples et immeubles à l’abandon. Ils contrastent avec les hautes tours qui dominent la rivière. Les berges abritent aussi des bicoques construites de bric et de broc, en bois, les plus anciennes, et en ciment… On aperçoit ici, les mains dans l’eau, un homme qui lave des vêtements, là, une femme plongée dans sa lecture, plus loin, un pêcheur, une épicerie… Au fil de l’eau, on croise d’autres barques, chargées de touristes ou de passagers thaïs. Le paysage ne séduit guère ; les khlongs sont sales. On rentre en tuk tuk, moto – taxi bi – place, moyen de transport populaire et bon marché, instable et asphyxiant.

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LIKAY BIS

En tout début d’après-midi, le taxi se fraie un chemin et se dirige vers la Siam Tower, siège, entre autres, de la Bangkok International Fashion Academy. On y rencontre la professeur Surapone Virulrak (Ph. D.), directeur et, par ailleurs, spécialiste du likay. À ses côtés, Anukoon Rotjanasuksanboon, professeur de danse lakorn et likay ainsi que de théâtre d’ombres au Département de la danse de l’Institut des Beaux-Arts et Arts appliqués. Il est également acteur de likay. Agé de trente ans, il est fort courtisé, dit-on, par les femmes d’une quarantaine d’années. Son mentor, soixante- deux ans, cheveux teints, est un homme élégant, méticuleux et… cassant ! Je choisis alors de délaisser l’anglais et de m’exprimer en français, traduit par l’interprète ; soudain, il se déride, devient aimable et drôle.

- « Ainsi, vous concurrencez la mode française ?

- « Non, les couturiers français sont nos maîtres ! »

Quelques images vidéo du likay sont montrées au visiteur ; elles précèdent le jeu des questions réponses. Verbatim :

Le likay est d’origine thaïe. Issu du lakorn, il naît, sous Rama V, à Bangkok. Ensuite, il se répand : il est représenté partout, au nord comme au sud. Le chant est interprété dans le langage du centre du pays, les parties parlées, la comédie proprement dite, dans les dialectes locaux.

Socialement, les artistes du likay sont issus de milieux plutôt modestes. C’est, si l’on est beau garçon, un moyen d’échapper à la terre. Alors, dès l’enfance, ou, plus souvent, à l’adolescence -c’est à cet âge que l’on sait si le garçon est beau ou pas – il est accueilli dans une famille qui pratique le likay. Les acteurs sont donc issus de l’une de ces familles et, ils commencent à jouer fort jeunes. L’apprentissage s’effectue selon l’une des deux voies traditionnelles : soit en suivant des cours de likay, soit de khon et de lakorn qui servent de bases pour étudier ensuite le likay.

Le répertoire se nourrit de tout sujet. À Paris, on pourrait retenir l’histoire du « Fantôme de l’opéra ». Les thèmes sont drôles, souvent des histoires d’amour. Traditionnellement, l’improvisation irrigue chant et paroles, mais aujourd’hui le travail à partir du script l’emporte. Pourtant, l’improvisation est l’un des traits distinctifs de ce genre, comme la chorégraphie, la gestuelle, les chants et le tambour utilisé. Sa faculté d’adaptation est aussi un atout qui assure sa survie.

Il n’existe pas de troupe permanente, mais une association pour la pratique de cet art. On passe commande d’un spectacle et, en fonction du budget, on engage un certain nombre de musiciens et de comédiens. Une troupe ainsi constituée compte entre cinq et trente acteurs. L’orchestre est flexible, mais il faut un minimum de six musiciens : tapone mon (tambour), ranad ek (xylophone), ching (cymbalettes), flûte…

Lors d’une tournée aux Etats-Unis, le likay, chanté en thaï et parcimonieusement en anglais, était joué, pour la partie parlée, dans cette dernière langue et truffé de plaisanteries :

-« Je ne veux pas rentrer à Bangkok !

- Pourquoi ?

- Par ce que, là-bas, il n’y a pas d’escalators. »

Plus tard, dans le hall de cet immense centre commercial, rencontre et conversation, insolite et surréaliste pour un citoyen français, avec M.R. Chakrarot Chitrabongs, petit-fils du roi Rama V. Simple et affable, comme le sont trop rarement nos gouvernants, ce mélomane partage volontiers son savoir. « La musique classique thaïe, dit-il, connaît son apogée entre le XIV ° et le XVIII° siècles. Les chants participaient alors à la vie quotidienne, particulièrement à l’occasion de cérémonies telles que le mariage et les funérailles. Au XVIII° siècle finissant, cette musique classique divertissait les nobles à la Cour… L’ouverture à l’Occident sonne l’heure du déclin : elle perd de son influence, mais, demeure appréciée d’une élite et présente également en certaines circonstances officielles ». Splendeur et raffinement !

 

INSTRUMENTS TRADITIONNELS

LEXIQUE

-CHARB YAI : paire de cymbales.

-CHARB LEK : paire de cymbalettes.

-CHING : paire de cymbalettes en forme de coupes.

-GONG WONG YAI : seize gongs disposés sur une structure. Cet instrument joue la mélodie.

Gong wong yai

Gong wong yai

-GONG WONG LEK : idem. Même facture, mais de plus petite dimension.

-JAKKAY : utilisé depuis le XVIII° siècle. Tendu de trois cordes, il se joue à plat avec un plectre en os ou en ivoire.

-KIM : cithare.

-KLONG THAD : gros tambour. Le musicien frappe la peau supérieure avec des baguettes de bambou. Il se tient debout pour laisser vibrer la peau inférieure.

-MÔNG : gong suspendu à un trépied..

-PI NAI : hautbois ;

RANARD (ou RANAD) EK : xylophone de forme légèrement incurvée. Brode des variations de la mélodie principale.

Ranard

Ranard

-RANARD THONG EK ou RANARD LEK : xylophone de forme rectangulaire, nanti de touches métalliques. Joue également des variations.

-RANARD THUM ou THUM MAI : xylophone de même facture que le RANARD EK mais plus large. Son jeu est toujours décalé par rapport à la mélodie.

-RANARD THONG THUM ou THUM LEK : xylophone de forme rectangulaire. De dimension plus réduite que le RANARD THONG EK, il est pourvu de touches métalliques. Son jeu est plus largement décalé par rapport à la mélodie que celui du RANARD THUM.

-SAW-SAM-SAI : vièle tendue de trois cordes frottées par un archet.

-SONG NA : tambour de facture identique à celle du TAPONE, mais en plus fin. Le musicien le tient sur son ventre.

-TAPONE : tambour en bois de teck posé horizontalement et dont on frappe les deux faces avec les mains et les doigts.

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(*) : Voir également les présentations de l’Ensemble Chulawatit au Théâtre des Abbesses et à la Comédie de Reims