CAP-VERT
« PETIT PAYS » ?

7-14 AVRIL 2013

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UNE DIZAINE D’ÎLES…

Le Cap-Vert ? Surgis voilà cinquante millions d’années au large de l’Afrique, une dizaine d’îles et quelque huit îlots s’échelonnent, du nord au sud, certaines sous la protection du saint célébré le jour de leur découverte: Santo Antao, Sao Vicente,  Santa Luzia, Sao Nicolau, Sal, Boa Vista, Maio, Santiago, Fogo et Brava. Ces îles sont serties dans l’écrin de cette mer turquoise ou émeraude qui murmure au  fond des criques. Au creux d’un ciel azur, le souffle d’un vent tiède caresse vertes montagnes et blanches salines, lagons bleus et étendues immaculées de sable fin.

HISTOIRE

L’Histoire commence au XV° siècle : les Portugais découvrent l’archipel et le colonisent durablement, comme en témoigne encore l’architecture. L’esclavage et la traite se perpétuent du début du XVI° siècle à son abolition en 1876. En 1951, la colonie devient province d’outre-mer. En 1956, le PAIGC (Parti Africain pour l’Indépendance de la Guinée et du Cap-Vert), parti indépendantiste, est fondé et, en 1961, commence une lutte armée contre le Portugal. En 1974, au Portugal, la Révolution des Œillets ouvre la voie de l’indépendance qui sera proclamée le 5 juillet I975. La première constitution du nouvel Etat est promulguée le 5 septembre 1980 et, le 20 janvier 1981, le PAIGC devient le PAICV (Parti pour l’Indépendance du Cap-Vert). Quelques années plus tard, une chanteuse, Cesaria Evora, inscrit le pays sur la carte du monde. « Petit pays, je t’aime beaucoup », chante « la diva aux pieds-nus »…

SINGULARITES

« Un petit pays » riche de sa diversité. Chaque île se distingue en effet de ses voisines : chacune jouit d’une spécificité géographique et naturelle (verdoyante ou désertique, montagneuse ou plate…), économique (sel à Maio, vignes, café et fruits à Fogo, café, légumes, fruits et grogue –le rhum local- à Sao Nicolau, agriculture et grogue également à Santo Antao, réserve naturelle à Santa Luzia, seule île inhabitée …), musicale (funana à Santiago, mazurka à Sao Nicolau, morna à Boa Vista…), voire culinaire. Toutes ont vocation au tourisme et abritent des artisans dont la créativité s’exprime en usant de techniques et de matériaux divers : tissage, coton, argile, noix de coco ou coquillages.

POESIE

Au fil du temps, l’archipel a connu divers mouvements poétiques. Entre autres, entre 1890 et 1930, une période dite « classique », née sur l’île de Sao Nicolau, avec, en particulier, Eugenio Tavares, originaire de Brava et rénovateur de la morna. Puis, en 1936, s’est développé le mouvement Claridade : il puisait les thèmes de ses écrits au sein  de la culture créole et des conditions de vie de la population. Divers auteurs l’ont illustré parmi lesquels Baltazar Lopes, Jorge Barbosa et Manuel Lopes et son fameux « paradoxe cap-verdien » : ce désir de partir quand on est contraint de demeurer et, le désir de rester quand on doit partir, qui tourmente les Cap-Verdiens. Aujourd’hui, la poésie est en quête de ses racines africaines, comme en témoignent les œuvres de Germano de Almeida et Corsino Fortes.

LA MORNA

En ces terres métisses, la musique est un paysage mental. Chaque île génère la sienne. Mais l’emblème national est la morna qui, grâce à Cesaria Evora, a fait le tour du monde. C’est le miroir de la sodade, ce vague à l’âme lusitanien. Initialement originaire de l’île de Boa Vista, elle est réinventée et rénovée par le compositeur et poète Eugenio Tavares (1867- 1930), originaire de l’île de Brava, la plus petite des îles de l’archipel. Il y insuffle l’âme insulaire et la colore des mots et des sonorités du dialecte créole. La morna est l’une des expressions du « paradoxe cap -verdien ». Elle exprime un sentiment romantique qui mêle tristesse, mélancolie et sensualité. Il s’enracine dans l’âme du peuple et reflète son identité.

POPULATION

Santiago, Santo Antao et Fogo bénéficient de précipitations ; en revanche, il ne pleut guère à Sal, Boa Vista et Sao Vicente. Sécheresses et famines ont au fil du temps contraint nombre de Cap-Verdiens à l’exil ; les éruptions volcaniques ont également suscité des déplacements de population. En Amérique aujourd’hui, la Nouvelle Angleterre compte une population cap-verdienne supérieure à celle de l’ensemble de l’archipel.

Les îles les plus peuplées sont Santiago, Sao Vicente, Santo Antao et Fogo. Le pays compte 491 575 habitants dont 54,4% ont moins de vingt-quatre ans, un pays jeune donc. 25% de la population active sont au chômage. 80% des actifs travaillent dans l’agriculture et couvrent 15% des besoins. Le revenu per capita et par an s’élève à 2000 dollars. 14% de la population active vivent dans une extrême pauvreté et 30% dans la pauvreté. C’est beaucoup ! En 1991, le Cap-Vert a accueilli 19 000 touristes et 475 000 en 2011. Un million de visiteurs sont attendus en 2015. L’économie repose essentiellement sur le tourisme. Sans doute faudra-t-il veiller à la protection de l’environnement. Depuis 2007, le Cap-Vert figure au nombre des pays développés.

Praia
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JOURNAL DU VOYAGE

Ce soir du printemps 2013, la compagnie d’aviation portugaise dépose les passagers à Praia, île de Santiago, la capitale du pays. Le soir, le soleil décline, la lumière s’exténue, la nuit efface le jour. Des nuées d’oiseaux jacassent dans les arbres. C’est l’heure où la musique inonde les îles. Ce peuple pauvre et joyeux, dont on remarque à peine la pauvreté, chante et danse sa vie et cultive la tradition de la morabeza, cette aimable hospitalité. Sans doute la créolité insulaire a-t-elle stimulé cette propension à l’accueil et à la tolérance. Croiser un visage, c’est rencontrer à chaque pas l’incarnation du métissage et entendre la langue créole. Les gens parlent haut et le vent des îles emportent leurs paroles. « Créole, ce mot signifie être humain en un monde nouveau », souligne le ministre de la Culture.

Lundi 8 avril

Un vent impétueux réveille le visiteur. Agrémentée d’une terrasse, la chambre regarde la mer : flots bleu et ciel azur.

Promenade au cœur de la ville de Praia, une cité coquette. A l’heure du déjeuner, on déguste poulet et légumes sautés et un délicieux gâteau à la banane.

En début d’après-midi, se succèdent les show-cases de l’Atlantic Music Expo (AME) dans le joli patio du Palacio da Cultura. Le Cap-Verdien Bau tout d’abord : tantôt guitariste, tantôt violoniste, entouré de quatre musiciens (cavaquinho, synthétiseur, percussions et guitare basse). Une douce musique instrumentale, à l’occasion rythmée. De jolies mélodies. Parmi les trois pièces interprétées au violon, une mazurka ; une autre, la dernière, est trop électrique à mon goût.

La portugaise Lula Pena lui succède. Seule, voix et guitare, ce qui est audacieux en ce lieu ouvert sous le dôme du ciel, protégé du soleil par une simple toile. Artiste rare, elle chante comme une confidence. En portugais, elle interprète le fado et le « déconstruit », en espagnol, une chanson de l’argentin Yupanqui, un thème en français et « estrana forma de vida » qu’elle métamorphose. Elle enchaîne les titres et ménage peu de pauses. Un récital exigeant, sans concession, sobre et dépouillé, qui frise l’austérité. (*)

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Praia, concert de l'AME : Bau.
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Praia, concert de l'AME : Lula Pena
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Praia, marché de l'AME.
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Praia, marché de l'AME.
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Praia, marché de l'AME : Cesaria Evora.
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Praia, marché de l'AME.
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Praia, marché de l'AME.
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Praia, marché de l'AME. Le Premier Ministre José Maria Neves, le ministre de la uclture Mario Lucio Sousa et José da Silva (Lusafrica).
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Praia, marché de l'AME.
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En fin d’après-midi, s’ouvre le marché en plein air de l’AME, inauguré par le Premier ministre, José Maria Neves, escorté du ministre de la Culture, Mario Lucio Sousa. Ce-dernier, artiste lui-même et auteur, homme élégant, tout de blanc vêtu, maîtrise le français. José da Silva (Lusafrica), manager de feu Cesaria Evora, inventeur de ce marché ainsi que du Kriol Jazz Festival, me présente au Premier ministre et lui précise : « il a invité jadis Cesaria Evora, et en octobre prochain, il accueillera Zé Luis ». Le Premier ministre répond en souriant : « vous choisissez les sexagénaires ! » Le marché aligne des stands représentant un certain nombre d’îles, mais aussi ceux de facteurs d’instruments, d’artisanat, de musique…

Sur le Plateau, quartier de Praia, quelques rues piétonnes sont bordées d’hôtels, de restaurants, de bars et de commerces divers. A l’extrémité de l’une de ces rues, une scène en plein air est aménagée. Peu avant dix-neuf heures, commence le premier concert de la soirée, accessible, comme ceux qui suivront,  gratuitement au public. Celui-ci sera chaque soir, très nombreux et populaire : joyeux, il ne boudera pas son plaisir.

Praia, quartier du Plateau.
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Le premier groupe, Hernani Almeida, offre une musique pop issue de l’île de Sao Vicente, interprétée par un clavier, une guitare basse et une guitare. Au royaume des guitaristes en ce Cap-Vert, celui de ce groupe sort du lot. C’est un ensemble de l’île de Santo Antao qui lui succède : clavier, banjo, cavaquinho, batterie, guitare, guitare basse, et deux voix, celle d’un homme qui s’accompagne à la guitare et celle d’une jeune-fille, deux voix ! Des musiciens qui prodiguent une belle musique traditionnelle, dynamique et enlevée. On regrette l’excès de la batterie et des claviers, inutiles et néfastes.

Au premier rang, ont pris place le Premier ministre, le ministre de la Culture et le ministre sénégalais Youssou  N’Dour, dont les mauvaises langues prétendent qu’il fut meilleur artiste qu’il n’est ministre… Sûrement des mauvaises langues !

Dîner au Quintal da Musica ou le bacalhau a braz est délicieux. C’est l’une des nombreuses manières d’accommoder la morue qu’ont imaginé les Portugais. A cette occasion, on découvre le vin cap-verdien, le Cha produit sur l’île de Fogo, avec le concours et l’expertise des Italiens : on récidivera !

Une longue table est dressée autour de laquelle ont pris place deux femmes ministres de la santé, respectivement au Cap-Vert et au Sénégal et leur suite… Toute la tablée quittera les lieux en dansant au son de l’orchestre (guitare, clavier et voix) qui anime la soirée. Des chansons de Cesaria Evora se glissent parmi des thèmes anglo-saxons…  En ce pays, Cesaria est partout : son effigie trône dans divers stands du petit marché de l’AME et ses chansons envahissent le répertoire de nombreux musiciens. Son souvenir m’habite moi aussi…

De retour au concert en plein air, j’observe le public du groupe de variétés Djodje venu de l’île de Santiago, un public majoritairement adolescent : il exprime son plaisir et chante et danse sans désemparer. La plupart des filles, jeunes-filles ou gamines, portent des vêtements moulants et un petit chignon planté au sommet du crâne et certaines, des mini mini-jupes !

Dernier verre au bar de l’hôtel en compagnie de quelques collègues. L’un d’entre eux est belge ; il œuvre régulièrement au Congo et, évoque, ce soir, « le bon travail des instances culturelles françaises à l’étranger et leur vitalité artistique. »

Mardi 9 avril

Le ciel est bleu, le vent moins impétueux.

Sara Alinho de l’île de Santiago ouvre la série des concerts. Sa belle voix, riche en graves, s’accompagne à la guitare. Un clavier l’escorte. Malheureusement, la sonorisation est trop puissante.

Suit le trio Teriba du Bénin : trois femmes, belles, vêtues de tenues traditionnelles de couleurs vives et coiffées d’un foulard. Chacune porte un tambour sphérique. Elles jouent aussi des maracas et frappent percussions métalliques et deux tambours fixes demi-sphériques. Elles chantent des polyphonies et, à l’occasion, dansent… Un beau récital, jusqu’à présent le plus accompli. A l’issue  de leur prestation, tous les professionnels étrangers présents se précipitent pour obtenir leurs coordonnées…

Praia, concert de l'AME : Trio Teriba (Bénin).
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En fin d’après-midi, la scène en plein air de la rue piétonne accueille un groupe breton-malien, N’Diale, sous l’égide de Jacky Molard (violon) : saxophone, kora, percussions, contrebasse (Héléne Labarrière), accordéon et voix. J’écoute et je n’entends guère une musique fusionnelle, mais des propos musicaux juxtaposés.

Plus tard, les frères Guissé du Sénégal, trois boubous bleus, maîtres de leur instrument (guitares et percussions) et de leur voix, offrent un discours démagogique : « Afrique libre », « Nelson Mandela », « Cessez le feu », etc. Le public applaudit ces propos convenus…

Accompagné par un jeune clavier, deux guitares, guitare basse, batterie et deux choristes, Jay, originaire de l’île de Santiago, entre en scène et, la foule, fort dense, vibre ! Dans les premiers rangs du public, s’anime une ribambelle de jeunes enfants ; garçons et filles, âgés de sept ou huit ans, se déchaînent : ils chantent les paroles du hip hop à tue-tête et dansent à se rompre les os. Un garçonnet invite sa maman à danser ! Tout le monde danse. Jay irradie l’allégresse. Ces gens, ceux qui composent le public, jeunes ou adultes, sont pauvres et tous chantent, dansent et sourient ! Les ondulations des corps dessinent les contours d’une chaude sensualité. Un concert mémorable ! Et voilà Jimmy, seize ans, métis à la peau claire qui étrenne sa première soirée musicale. Au fil des heures et des concerts, il libère son corps et danse. Un éclatant sourire illumine son visage. Il jubile et ne cache pas son plaisir. Grâce et agilité animent ses mouvements : on dirait un professionnel ! Il déborde d’une rayonnante sensualité.

Venu de l’île de Fogo, l’île du volcan, Michel Montrond, probable descendant d’un ancêtre français arrivé dans l’île en 1872, parvient, après la tempête Jay, à emmener le public dans son univers. Mais pour apprécier pleinement, sans doute eut-il fallu, en l’occurrence, comprendre la langue.

Epuisé, je n’ai guère le courage d’attendre la suite, un groupe reggae de Guadeloupe ; je me sauve. La nuit sera courte.

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Praia, marché de l'AME.
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Praia, quartier du Plateau.
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Mercredi 10 avril

Le temps est beau ; le vent s’est absenté.

Un taxi nous conduit à la ville ancienne. Nouvelle, la route traverse un paysage de sécheresse désolée, planté de quelques arbres. Des arganiers ? Il ne pleut guère sur cette île, sauf, dit-on, modérément en août et septembre. Une usine de désalinisation de l’eau de mer fournit aussi de l’eau douce.

Au terme d’une quinzaine de kilomètres, la route est en travaux et fermée jusqu’à 13 heures. Force est de s’arrêter là, devant la forteresse Sao Filipe, édifiée au XVI° siècle, et de poursuivre à pied pour descendre au village. On gagne ainsi la cidade velha ( la vieille ville), l’ancienne capitale, aujourd’hui peuplée de 2000 âmes. Ce sont d’impressionnantes fortifications qui, massives, dominent une vallée profonde et fertile : on y cultive la canne à sucre, la banane et la mangue… Au loin, les montagnes… Dans les stratifications et anfractuosités des parois de la vallée vit une colonie de singes. Ils s’aventurent dans les plantations pour voler leur pitance. On observe que la pierre souvent est volcanique et de couleur noire.

On admire le paysage, côté terre, côté mer, beaux l’un et l’autre. On s’achemine ensuite, à pied donc, à travers la descente accidentée qui conduit au village ; à l’ombre des frondaisons s’abritent chèvres mutines et porcs indolents.

Cidade Velha : Bienvenue à la Ville Ancienne, patrimoine mondial (l'ancienne capitale)
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Les environs de Cidade Velha.
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Vallée à proximité de Cidade Velha.
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Vallée à proximité de Cidade Velha.
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Forteresse Sao Filipe.
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Vue de la Forteresse Sao Filipe sur Cidade Velha.
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Vue de la Forteresse.
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Vue de la Forteresse Sao Filipe sur Cidade Velha.
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Vue de la Forteresse.
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En descendant vers Cidade Velha.
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Cidade Velha.
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La cathédrale de Cidade Velha.
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Siège du parti PAICV.
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En bas, on découvre de coquettes maisons de couleurs : le linge sèche au soleil, la famille prend l’air sur le pas de la porte et les enfants, infatigables, jouent au football… La vie va, simple et tranquille. A proximité, se dresse la cathédrale aujourd’hui en ruines : au terme d’un siècle de construction, le culte y fut célébré pendant douze ans ! Fragilité des entreprises humaines… Plus loin, au cœur du village, à l’ombre d’un bouquet d’arbres, des hommes devisent. Nonchalantes, des femmes déambulent, la tête chargée d’un fardeau. A côté, s’élève la colonne en marbre du Pelourinho, le pilori, restaurée à plusieurs reprises depuis son érection. Là, face à la mer, étaient châtiés les esclaves rebelles.

Sur le front de mer, trois hommes taillent des bambous et construisent un édifice avec ce matériau. Sur la rive, s’alanguissent quelques doris et traînent des filets ; des adolescents jouent au football. Du linge sèche sur le muret qui borde la plage.

Un modeste restaurant, les pieds dans l’eau, nous accueille. Au terme d’une longue attente, on déguste un savoureux thon grillé, accompagné de riz. A l’issue du déjeuner, la route est ouverte et le taxi nous reconduit à Praia.

Cidade Velha, pelourinho (le pilori)
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Le premier showcase convie Kaka, chanteur de l’île de Boa Vista. Il chante la morna et conjugue amour et douleur. Sa voix, légèrement voilée, est accompagnée par trois guitares dont une basse, un cavaquinho et des percussions. Vêtu de blanc, l’homme est corpulent ; il arbore un visage taillé à la serpe. Il chante pieds-nus  et esquisse avec quelque lourdeur des pas de danse ; ses gestes cèdent à l’emphase. Le ton est mélodramatique et la morna déroule le cycle monotone de sa rythmique. Tout à son plaisir, l’homme, édenté, sourit, comme en proie à l’extase. « Il sort de son village », dira un spectateur.

Belle et longue jeune-fille, Isabel Novella est mozambicaine. Entourée d’un clavier, d’une guitare basse et d’une batterie, elle émet d’abord comme des pulsations vocales puis, son chant, entre jazz et pop, se colore de paroles en anglais.

A la demande des organisateurs, on satisfait ensuite à cette pratique anglo-saxonne des speed meetings, brèves rencontres dont la durée est chronométrée. Le brésilien DJ Mam figure parmi mes interlocuteurs : ici, il anime brillamment les nuits du festival ; au Brésil, il joue avec une pléthore d’artistes, dont le génie Hermeto Pascoal.

En fin d’après-midi, on retrouve, sur la scène en plein air, l’angolais Gabriel Tchiema, rencontré lors de mon séjour à Luanda. Il offre quelques belles chansons en s’accompagnant à la guitare, escorté par un clavier, une guitare, une guitare basse, des congas et une batterie. Sa voix séduit.

La conscience professionnelle incite à écouter le groupe marocain Mazagan. Sa prestation me fait songer à cette remarque d’un vieux musicien de Fès : « les touristes aiment le bruit, alors, on fait du bruit ». Mazagan fait du bruit ; sa médiocrité choque et me fait fuir.

A 21 heures, commence la soirée de clôture de l’AME. A cette occasion, Mario Lucio Sousa, le ministre de la culture du Cap-Vert, homme charismatique et inspiré, partisan de la créolité, prononce un discours mémorable. «Créole, dit-il, signifie être humain en ce mode nouveau. » Il évoque ensuite longuement les mythes grecs, les deux guerres qui ont ensanglanté le XX° siècle et la guerre froide à laquelle il convient de substituer la chaleur de la confraternité pour édifier un monde nouveau. « Un rêve… » Le ministre invite alors « le plus jeune musicien du Cap-Vert, Kaly » à le rejoindre sur scène. Au piano, il joue les premières notes de « Imagine » de John Lennon et, le ministre chante ! Les paroles s’inscrivent sur l’écran en fond de scène et le public reprend en chœur le refrain. Emotion !

Zé Luis, costume sombre et cravate, entouré de deux guitaristes et d’un cavaquinho, entre en scène. Sa stature en impose : l’homme, la cinquantaine révolue, est massif. Il chante d’abord assis, mains posées sur les cuisses. Ensuite, il se lève et, debout, une main dans la poche, micro dans l’autre, il alterne pièces rapides, telles les coladeiras, et plus lentes, comme les mornas. Un personnage, bientôt à la conquête de Paris. Un digne successeur de Cesaria Evora ?

Dernier verre au bar de l’hôtel, face à la mer qui murmure…

Jeudi 11 avril

Ciel azur et vent.

En fin d’après-midi, nous avons rendez-vous au pied de l’hôtel Santa Maria qui s’élève dans la rue piétonne. Peu après, un minibus nous conduit au cœur du quartier des ambassades : la résidence de l’ambassadeur de France jouxte Les Alizés, école qui enseigne le français. C’est l’épouse du diplomate qui accueille les invités, conviés à la réception offerte par l’ambassadeur aux francophones de diverses nationalités présents à Praia. Madame et son Excellence connaissent bien le Théâtre de la Ville ! Le couple est sympathique et chaleureux. L’ambassadeur prononce quelques mots de bienvenue et cède la parole à François Belorgey, directeur de l’Institut français, François l’africain, passionné de longue date par l’Afrique et bon connaisseur de ses réalités : la France et le Cap-Vert, dit-il en substance, défendent une culture et le multi -culturalisme qui, ici, est vécu sereinement.

La réception se déroule dans le jardin de la résidence ; les mets sont délicieux et les alcools abondants. Parmi les invités figurent, entre autres, Pierre Akendengué, illustre chanteur et musicien gabonais, et le pianiste de jazz français Dominique Fillon, dont le frère a acquis une certaine notoriété en interprétant un autre style de partition…

Le début de la soirée, sur les planches de la scène en plein air, est insipide et dépourvu d’intérêt. Arrivent les huit musiciens de Cordas do Sol : le public vibre. La  chanteuse est dotée d’une belle présence. Une bonne voix et d’excellents instrumentistes (guitares, guitare basse, cavaquinho, percussions et batterie). Le récital est irrigué d’une folle énergie. La foule déborde d’enthousiasme et Jimmy, le jeune métis, danse, sourire éclatant aux lèvres et joie de vivre vrillée au corps…

Et voilà Jupiter, illustre groupe congolais. Jupiter chante en battant ses congas, flanqué d’un bassiste déjanté, coiffé d’un béret, d’une choriste qui frappe ses percussions, d’une guitare et d’une batterie. C’est une musique électrique qui tutoie la folie. Les paroles des thèmes sont interprétées en français, en dialecte du Congo et même, en allemand… Et Jupiter raconte : père diplomate à Berlin- est… Le fils se fait traiter de « nègre ». Il rétorque : « oui mais, moi, je peux franchir le mur… Au Congo, dit-il encore, on m’a inculqué le respect des anciens mais, le pays n’a pas marché, alors… » A une heure trente, mes jambes et mon corps me rappellent à l’ordre ; je rentre…

Praia, concert de l'AME : Kaka.
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Praia, concert de l'AME : Gabriel Tchiema
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Praia, concert de clôture de l'AME : Zé Luis.
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Praia, concert de l'AME : Jupiter (Congo)
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Vendredi 12 avril

Le ciel ne renonce pas au bleu et le vent, encore impétueux, caresse le paysage.

En début d’après-midi, je marche vers l’Institut français sis à proximité de l’hôtel, non loin de l’ambassade de Cuba. Le rendez-vous avec François Belorgey est riche d’informations.

A la Camara Municipal (l’hôtel de ville), l’exposition de photographies de Bill Akwa Betote, ami fidèle et artiste talentueux, évoque l’Afrique de la musique : Salif Keita, Mory Kanté, Lokua Kanza, Fela et tant d’autres dont certains me sont inconnus…

A 20 heures, la nouvelle édition du Kriol Jazz Festival s’ouvre place Luis de Camoes : là, une scène est dressée face à des chaises méticuleusement alignées. L’accès aux concerts est désormais payant : mille escudos. C’est cher pour certains ; Jimmy et ses copains ne viendront pas.

Le premier groupe,  celui de Carmen Souza, joue correctement un jazz convenu, pendant trop longtemps à mon goût. Ziskakan, ensuite, ensemble phare de l’île de la Réunion, me déçoit : un chanteur, coiffé d’une sorte de béret, s’accompagne à la guitare ou bien au kabosse, une sorte de guitare malgache, ou bien encore à l’harmonica. Une guitare ou un kabosse, des percussions, une batterie et une guitare basse escortent cette voix… Une voix pauvre qui ne sonne pas et chante en créole des paroles dont l’interprète ne décrypte que parcimonieusement le sens : elles évoquent, dit-il, « Madagascar, berceau de la Réunion », l’inceste… L’homme me fait penser à un chanteur folk des années soixante. Je m’ennuie. A regret, je n’ai pas la patience d’attendre Pierre Akendengue, que précèdera encore un autre groupe. Programme, à mon avis, trop chargé.

Praia.
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Samedi 13 avril

Le vent est bleu, le ciel impétueux.

Peu avant dix heures, un taxi prend la direction du nord de l’île, via Sao Domingos, Sao Salvador do Mundo (Achada Igreja) dont, aujourd’hui et demain, on célèbre la fête votive, et Assomada. Avant d’atteindre cette dernière localité, on s’arrête à ce belvédère, placé sous la protection d’une croix, et on admire le paysage : concrétions incongrues, insolites et tourmentées, montagnes et éminences sculptées par les vents et l’érosion.

ASSOMADA

Peu avant onze heures, incursion au sein de l’important marché d’Assomada, vaste halle carrée, cernée d’arcades. On y vend tout en abondance : fruits et légumes, poissons et viandes… Poulets, chèvre et porcelet au pelage noir, sur pattes, s’y négocient également. On y débusque même un couturier qui s’affaire devant sa machine à coudre… Marchands et chalands appartiennent en majorité à la gente féminine.

Os Picos.
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Marché d’Assomada
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TARRAFAL

Avant d’arriver au centre de la cité de Tarrafal, on remarque sur la gauche de la route, au pied des montagnes, « le camp de concentration » de Tarrafal, de triste mémoire, désormais « patrimoine national ». Ouvert en 1936 par Salazar (1889-1970), le dictateur portugais, il fut le lieu où croupirent et moururent nombre de prisonniers politiques. Mario Soares (ministre, Premier ministre et Président de la République, après la Révolution des Œillets au Portugal, en 1974), y fut détenu. Un temps fermé, il est de nouveau ouvert : on y enferme alors, jusqu’en 1970, dit-on, les prisonniers politiques cap-verdiens, angolais et guinéens. Point de Mozambicains, semble-t-il, sans doute étaient-ils trop éloignés. Y avait-il des femmes ? Sous ce soleil accablant et cruel, on dénommait Tarrafal « le camp de la mort lente. » En Pologne, les déportés souffraient du froid et de la neige ; à Tarrafal, l’ennemi était le soleil chauffant à blanc la tôle des toits.

De hauts murs crénelés cernent le camp et, à l’intérieur de cette enceinte court le long des murs un large fossé surmonté de barbelés. A chaque angle, s’élève une tour de guet. Les baraquements s’étendent de plain- pied sur le sol ; ils sont édifiés en ciment et coiffés de tôle ondulée, matériau néfaste sous ce soleil. Dans ces longs édifices rectangulaires, on enfermait aussi bien les « droit commun » que les prisonniers politiques. D’autres bâtiments abritent la cuisine, nantie d’une cheminée en briques rouges, la laverie, le réfectoire, les latrines, le parloir, d’étroites cellules de confinement … Dans ce vaste espace, l’ombre est rare et le soleil accablant. On cède à la tristesse et au dégoût face à ces vestiges de l’ignominie humaine, symboles de la cruauté de la dictature.

Camp de Tarrafal.
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On poursuit le chemin jusqu’à Baia Verde. Sur le sable d’une crique reposent des bateaux, que sous nos latitudes on nomme doris. Ils rentrent de la pêche ; les femmes s’approvisionnent en poisson pour, ensuite, le vendre. Sur les murs du siège de « l’Association des pêcheurs et pêcheuses », une peinture de style naïf représente bateaux, pêcheurs et poisson, et précise : « marché de poisson ». Les marins remisent leurs filets ; un homme roule des cordages… De l’autre côté s’étend une belle plage, presque déserte. Si près du camp ! Un restaurant domine le site, le « Baia Verde », bien entendu ! Je me régale d’un poisson grillé (un serra), de riz et d’un assortiment de légumes.

Tarrafal, plage
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En début d’après-midi, la visite du centre de la cité offre une paisible promenade : place fleurie, église blanche, maisons basses peintes de couleurs vives… Une affiche géante célèbre la sélection nationale de l’équipe de football, les Tubaroes azuls, les requins bleus.

Jeune basketteur de dix-sept ans, Andrea m’interpelle en anglais. Le ballon avec lequel il s’apprête à s’entraîner est un simple ballon en caoutchouc : « je suis, dit-il, fils d’une famille pauvre ». Et, il rêve d’Amérique…

Tarrafal, le centre
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Sélection nationale de football, Les Requins bleus.
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Andrea
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Au début de l’après-midi, nous prenons le chemin du retour : il sillonne un décor grandiose et majestueux de sommets et de vallées profondes semées de cultures. Arrivés à la Serra de Malagueta, on contemple le paysage et l’on admire l’œuvre de la nature. Un plan et un commentaire informent le visiteur : sous nos yeux, au fond du Canyon Ribeira,  s’étendent des cultures de canne à sucre et de manioc, ainsi que des vergers de manguiers et bananiers. Au creux de cette faille et à flanc de coteau s’accrochent quelques maisons traditionnelles. On remarque également un édifice blanc au toit rouge, un  trapiche, où l’on distille le grogue, le rhum local. Du haut de ses 1392 mètres, le Pico do Santo Antonio domine le site.

Serra de Malagueta
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Trapiche, au fond du canyon Ribeira
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Achada Igreja.
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Nous poursuivons notre route et, au sud-est de Assomada, nous nous arrêtons à Achada Igreja, village où l’on fête donc, aujourd’hui et demain, le saint patron, Sao Salvador do Mundo, le saint sauveur du monde : vaste entreprise ! C’est le village du chauffeur, un joli village pavoisé en ces jours de fête. On s’y attarde donc et on contemple, de près et sous divers angles, Os Picos, ces éminences dont le relief se métamorphose dès que le regard change de point de vue. L’observateur s’y projette comme dans un test psychologique …

Plus loin, à Sao Lorenzo, des pitons effilés ou émoussés, vêtus d’une maigre végétation, dessinent un paysage d’une sauvage beauté.

De retour à Praia, on assiste, en fin d’après-midi, à la courte parade du Gangbé Brass Band, fanfare du Bénin, rue du 5 juin, le secteur dévolu aux piétons.

Praia, quartier du Plateau
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Praia, quartier du Plateau
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Praia.
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Kriol Jazz Festival : Joana Amendoeira et Nancy Vieira.
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Kriol Jazz Festival : Joana Amendoeira.
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Place Luis de Camoes, le concert du soir commence avec un certain retard : atrasado (en retard) est ici un mot usuel ! On célèbre d’abord la rencontre de la morna cap-verdienne et du fado portugais : Nancy Vieira incarne la morna, Joana Amendoeira, le fado. L’orchestre se compose d’un piano, tenu par le jeune et illustre Kaly, d’un cavaquinho, d’une guitare, d’une guitare basse, de percussions, d’une batterie et, pour certains thèmes, d’une guitare portugaise. Nancy Vieira porte une longue robe claire, Joana Amendoeira, une robe longue de couleur noire et un large châle de ton clair. Nancy ouvre le concert : elle interprète, d’une voix belle et juste, un thème qui sonne brésilien puis, une demie- douzaine de chansons cap-verdiennes. Ensuite advient le duo Nancy-Joana. Cette- dernière demeure ensuite seule en scène, le temps de quelques fados et autres chansons.  Sa voix, posée, séduit. Les deux femmes enchaînent de nouveaux duos dont l’un rend hommage à feu le pianiste portugais Bernardo Sassetti et l’autre célèbre le Cap-Vert… Féconde et pertinente rencontre !

Dîner au Quintal da Musica d’un garupa grillé, c’est un poisson, de riz, de légumes variés et d’une banane flambée au grogue. Le tout arrosé d’un Cha branco (blanc). Sur l’estrade du restaurant, une chanteuse brame, entre autres, les succès de Cesaria Evora : « petit pays, je t’aime beaucoup… »  La plupart des Cap-Verdiens connaissent désormais ces quelques mots de français…  Et le refrain de « Sodade » est repris en chœur par les convives…

On quitte à regret ce « petit pays », grandiose et attachant, qui suscitera la nostalgie et le vague à l’âme : sodade !

 

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(*) cf l’article du THV Lula Pena 2012-2013