VIETNAM, UN ORIENT DIFFERENT ?

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« Le blanc virginal de la fleur d’abricotier, le blanc diaphane de la fleur de prunier, la brume du matin de printemps, les nuages sans tache et la vapeur des ruisseaux offrent une impression magique, un concert de transparence et de pureté. C’est un tableau qui insuffle au spectateur force, pureté et reconnaissance. »

« Au zénith », Duong Thu Huong

 

REPERES GEOGRAPHIQUES

- Superficie : 331 041 km2 (France : 552 000 km2)

- Distance nord-sud : 1700 km

- Distance (moyenne) est-ouest : 300 km

- Côtes : 3260 km. Espace maritime : 1 million de km2

- 3 grandes régions : Bac Bo (ex Tonkin) au nord, Trung Bo (ex Annam), au centre et Nam Bo (ex Cochinchine), au sud

- 2 fleuves : le fleuve Rouge, au nord, 510 km de longueur au Vietnam ; il se subdivise en six branches dans le golfe du Tonkin ; le Mékong, au sud, 220 km au Vietnam

- Climat : tropical humide, mais avec des variantes : au nord, mousson en été, hiver froid et humide ; au sud, mousson, fortes précipitations de mai à octobre

- Changement climatique : il pourrait avoir de lourdes conséquences, le Vietnam est l’un des cinq pays les plus touchés

- Population : 89 millions d’habitants ; 50,15% ont moins de 30 ans.

Deux grands bassins de population dans les deltas du fleuve Rouge (nord) et du Mékong (sud) : Hanoi, 6,4 millions habitants et Ho Chi Minh – Ville (HCMV), 7,6 millions habitants. Sur le littoral de la région centre, s’élèvent des villes secondaires comme Danang, 880 000 habitants ou Hué, l’ancienne capitale, 360 000 habitants… On observe un déséquilibre entre le littoral et les montagnes où vivent certains des groupes ethniques minoritaires et, à partir du XIX° siècle, les Kinh, « l’ethnie dominante ». Selon les diplomates français, le pays est « un ensemble composite, témoin de l’ancrage du Vietnam dans le sud-est asiatique. » C’est un territoire peuplé de 53 ethnies minoritaires, soit 12 millions d’individus, 14% de la population (mais 44% de la population pauvre), et de « l’ethnie dominante », l’ethnie Kinh, soit 77 millions de personnes, 85% de la population.

Suivant l’altitude à laquelle vivent les ethnies, on distingue :

- au nord, les austro-asiatiques (ThaÏ-Tay, Khmer montagnards, H’mong, Yao… sans doute descendants de peuples venus de Chine, et probable substrat ethnique du Vietnam (7 millions),

- au centre, les austronésiens (Cham, Gia-Rai, Hoa), descendants de groupes malayo-polynésiens, (600 000), et les austro-asiatiques,

- au sud, les Khmers (1 million), habitants originels du delta du Mékong, et les Hoa (Chinois) (900 000).

Des troubles agitent régulièrement les montagnes du nord et du centre (2001, 2003,2004, 2011), en raison de la religion (évangélisation des Hmongs), de revendications relatives au contrôle des terres arables… Les autorités récusent les termes « conflit ethnique » et redoutent l’avènement de mouvements séparatistes. L’unité nationale s’est forgée au cours des guerres de décolonisation : certaines ethnies ont soutenu le Vietminh… Des programmes ont l’ambition de réduire la pauvreté en diverses zones de montagne.

 

RELIGIONS

« Les moines savent que le bouddhisme est comme une torche qui éclaire le corps et l’âme et traverse sept cieux pour faire éclore le lotus de la paix »

« Au zénith », Duong Thu Huong

- 11 millions de bouddhistes ; 17 OOO pagodes

- 6 à 8 millions de chrétiens, dont 500 000 protestants (chiffre officiel), probablement un million

- 72 000 musulmans

- 1 250 980 hoa hao (religion inspirée du bouddhisme), et 2,3 millions fidèles du caodaïsme, syncrétisme de bouddhisme, confucianisme, taoïsme et christianisme, dans le sud du pays.

 

REPERES HISTORIQUES

« Le pouvoir est le pouvoir. Il ne s’accommode ni de l’art ni de la morale. Sa caractéristique principale est d’oser défier. »

« Au zénith », Duong Thu Huong

- 111 A.C. : annexion par l’empire chinois du royaume d’Au Lac

- 938 : victoire de la rébellion de Ngô Quyên sur les Chinois

- 939-967 : dynastie des Ngô

- 967-980 : dynastie des Dinh

- 980- 1009 : dynastie des Lê antérieurs

- 1010-1225 : dynastie des Ly, début de la marche vers le sud (Nam Tiên)

- 1225 : fondation de Hanoi

- 1225-1400 : dynastie des Trân (victoire contre les Mongols en 1288)

- 1400-1407 : Dynastie des Ho

- 1407-1428 : dynastie des Ming (Chine)

- 1428-1527 : dynastie des Lê postérieurs. Partition du pays : le pouvoir revient aux Trinh au nord et aux Nguyen au sud.

- 1528-1592 : dynastie des Mac

- 1600-1776 : dynastie des Lê

- 1611-1697 : les Nguyen achèvent la marche vers le sud

- 1776-1792 : révolte Tay So’n

- 1792-1945 : dynastie des Nguyen

- 1802 : Nguyen Anh, héritier des Nguyen, achève l’unification du pays

- 1850 : prise du delta du Mékong par les Kinh

- 1858 : début de la conquête coloniale ; prise de Danang par la flotte française

- 1884 : traité de protectorat

- 1887 : création de l’Union Indochinoise sous domination française

- 1930 : création du Parti communiste indochinois

- 1941 : fondation du Vietminh

- 1944 : Giap crée l’Armée Populaire du Vietnam

- 2 septembre 1945 : Ho Chi Minh déclare l’indépendance du Vietnam

- 23 novembre 1946 -7 mai 1954 (Dien Bien Phu) : guerre d’Indochine

- 8 mai – 21 juillet 1954 : conférence de Genève

- 2 – 4 août 1964 : incidents du Golfe du Tonkin/ débuts de la guerre du Vietnam

- 30 avril 1975 : chute de Saigon aux mains des troupes vietnamiennes du nord/ premières vagues de « Boat people »

- 1979-1989 : occupation vietnamienne du Cambodge, affrontements sino-vietnamiens

- 1986 : lancement du doi moi, l’ouverture économique

- 1991 : accords de Paris, normalisation des relations avec la Chine

- 1995 : rétablissement des relations diplomatiques avec la Chine

- 1997 : sommet de la Francophonie à Hanoi

- 2007 : le Vietnam intègre l’OMC

- 2010 : le Vietnam préside l’ASEAN (intégrée en 1995)

 

LE VIETNAM ET LA FRANCE

« Pire, ma mémoire ne veut pas s’effacer avec le temps, fondre dans le brouillard de la vieillesse. »

« Au zénith », Duong Thu Huong

La France et le Vietnam partagent un long passé commun, de la prise de Danang, en 1858, à la chute de Dien Bien Phu, le 7 mai 1954…

Les relations bilatérales ont été établies le 12 avril 1973. Hanoi, HCMV, Haiphong et Dalat recèlent des vestiges de la présence française, telles que des œuvres architecturales : opéras, villas coloniales, université nationale de Hanoi… Par ailleurs, la France apporte son soutien à cinq grands musées du pays ; les travaux de l’Ecole Française d’Extrême Orient (EFEO) sont reconnus. La France contribue également à la préservation du patrimoine biologique et apporte son soutien aux activités de minorités ethniques du nord, dans le respect de leurs traditions culturelles.

- 1993 : le président Mitterrand se rend en visite au Vietnam. Depuis cette date, on observe un échange régulier de visites de haut niveau

- 1997 et 2004 : le président Chirac visite le Vietnam

- 2002 : le président du Vietnam se rend en France

- 2005 : le Secrétaire Général du Parti est en visite en France

- 2007 : le Premier Ministre du Vietnam en visite en France

- 2013 : année France-Vietnam.

Ouvert en 1977, à Ho Chi Minh- Ville, le lycée international Marguerite Duras, compte 689 élèves, dont 546 Français. Ouvert en 1990, à Hanoi, le lycée Alexandre Yersin compte 780 élèves, dont 351 Français.

Au Vietnam, on compte 0,7 % de locuteurs francophones : 160 000 locuteurs réels, 200 000 occasionnels, 150 000 « apprenants » dont 2500 dans l’enseignement supérieur.

La communauté française au Vietnam compte 6164 personnes (2011) dont 60% d’hommes et 30% de moins de 18 ans… Les autorités favorisent l’apport des Français d’origine vietnamienne à l’économie nationale. En 2011, les échanges bilatéraux ont cru de 26%. On recense 300 entreprises françaises au Vietnam.

En France, on dénombre 300 000 Viet Kieu (Vietnamiens de l’étranger), c’est la deuxième communauté au monde, après celle qui demeure aux Etats-Unis. En 2010-2011, 6500 étudiants vietnamiens étudiaient en France dans l’enseignement supérieur : c’est la première destination pour les doctorants. La France est alors le troisième pays d’accueil, après les Etats-Unis et l’Australie.

En 2011, 213 000 Français ont visité le Vietnam pour des raisons diverses : tourisme, adoption, voire recherche d’un conjoint…

Deux cimetières militaires français existent à Dien Bien Phu et Danang et deux cimetières civils à Hué et Ho Chi Minh-Ville.

 

ORGANISATION POLITIQUE

« … La lame du pouvoir. »

« Au zénith », Duong Thu Huong

Le Parti Communiste du Vietnam (PCV) exerce la primauté. Il compte 3,6 millions membres. Il tient congrès tous les cinq ans. Le XI° s’est déroulé en janvier 2011. Son idéologie se nourrit du marxisme-léninisme et de la pensée Ho Chi Minh. Il prône le centralisme démocratique et une direction collégiale. Emanation du Comité Central, le Bureau politique est l’instance dirigeante ; il compte quatorze membres parmi lesquels le Secrétaire Général du parti, le Président de la République, le Premier Ministre et le président de l’Assemblée nationale.

L’Assemblée nationale du Vietnam, « source de tout pouvoir », réunit 500 députés, élus au suffrage universel, pour un mandat de cinq ans. Les dernières élections législatives ont eu lieu en mai 2011.

L’exécutif est exercé par le Président de la République, chef des forces armées, élu par l’Assemblée Nationale parmi ses membres et le Premier Ministre, chef du gouvernement, qui, entre autres, coordonne le développement de l’économie nationale, ce qui contribue à asseoir son autorité.

Maillage du territoire : 56 provinces et 5 villes-provinces (Hanoi, HCMV, Haiphong, Danang, Can Tho) : elles se subdivisent en districts, villes et arrondissements ; le dernier niveau correspond aux circonscriptions de base : communes, bourgs et quartiers.

L’Armée Populaire du Vietnam (APV) compte environ 400 000 hommes. Elle remplit deux missions : maintenir la stabilité interne du pays et s’opposer aux risques de déstabilisation dans les archipels contestés de la « Mer orientale » (Chine). En revanche, depuis le milieu des années 2000, les litiges frontaliers avec les voisins sont résolus. La secrète Commission militaire centrale réunit le Secrétaire général du PCV, le Président de la République, le Premier Ministre et les membres militaires du Comité central. Les liens de l’APV avec le PCV font d’elle un acteur central de la vie politique, économique et sociale du pays. La milice populaire compte environ un million de membres.

Le Front de la Patrie regroupe toutes les « organisations de masse ». Inféodé au PCV, il est un obstacle à la formation d’une véritable « société civile ».

 

OBJECTIFS ECONOMIQUES

« Notre peuple n’a jamais vécu dans le réel. Il n’a vécu que dans l’espérance. »

«Au zénith», Duong Thu Huong

Faire du Vietnam une économie émergente « moderne et industrialisée » d’ici 2020.

Depuis quelques années, le Vietnam a intégré la vie politique internationale : au début des années 1990, les autorités ont développé une politique d’ouverture extérieure. Depuis l’instauration du doi moi, en 1986, et l’admission du pays à l’OMC, en 2007, le Vietnam s’adapte aux mécanismes d’une « économie de marché à orientation socialiste ». Le PIB a été multiplié par trois en huit ans.

Selon les chiffres disponibles (2011), le secteur moteur est l’industrie : 40,3 % du PIB, les services représentent 37,7 % et l’agriculture 22 % (et la moitié de la population active).

Le Vietnam dispose d’importantes réserves fossiles : pétrole, gaz, charbon. Le pays importe son pétrole raffiné et, depuis la Chine, une partie de son électricité. Avant 2015, il est prévu de construire 60 centrales électriques, 2 nouvelles raffineries et 3 unités de production de biocarburants. Une filière électronucléaire est planifiée.

Le pays recèle un potentiel de terres rares, des réserves minières de bauxite et de fer ; l’extraction du cuivre et du nickel se développe et des projets aurifères sont imaginés.

Exportations en pleine croissance : café (le Vietnam est le premier fournisseur mondial de robusta), pétrole brut, articles textiles, chaussures, produits de la mer, métaux précieux, riz, poivre…

Depuis 1990, des relations se développent entre le Vietnam et les Etats-Unis.

Principaux clients : Etats-Unis, Chine, Japon, Corée du sud, Allemagne, Malaisie et Australie.

La Russie est particulièrement présente dans les secteurs de l’énergie et de la fourniture d’équipements militaires. 80 000 Vietnamiens vivent en Russie.

La balance des paiements courants connaît un déficit et le niveau de l’inflation est élevé.

Tourisme (patrimoine historique et culturel) : le slogan est « Vietnam, un orient différent ». En 2011, le Vietnam a accueilli 6 millions de visiteurs, dont 3,7 millions de touristes, parmi lesquels 200 000 Français. Et 30 millions de touristes locaux visitent le pays.

Le Vietnam est victime de certains maux : le pays est le point de transit de l’héroïne produite dans le Triangle d’Or… Il est aussi l’une des sources du trafic de femmes à destination de la Chine, du Cambodge, de la Thaïlande, de Taiwan et de la Malaisie. Par ailleurs, le réseau ferré compte 3106 kilomètres, dont 2600 construits avant 1936.

Le Vietnam doit combler son manque d’infrastructures, développer une main d’œuvre qualifiée et moderniser son administration.

Projets :

- construction de complexes portuaires d’ici 2020

- hub aérien international à l’horizon 2020

- nouvelles lignes de métro à Hanoi et HCMV

- devenir une puissance maritime.

Aides Publiques au Développement :

- bailleurs bilatéraux : outre la France, Japon, Corée du sud, Chine, Allemagne, Etats-Unis…

- bailleurs multilatéraux : ONU, Banque mondiale, Banque asiatique de développement.

(SOURCE : « Le Vietnam en 50 fiches », document publié par l’Ambassade de France au Vietnam, version mise à jour en juin 2012. Citations extraites de « Au zénith », œuvre de Duong Thu Huong).

 

 

JOURNAL DE VOYAGE

Carte-Vietnam

Du 4 au 12 mai 2013

UN RAID

Hanoi, Danang, Hué, Saigon… Certains noms se colorent d’exotisme, fécondent l’imagination et suscitent le rêve : « Le mot est plus vaste que le territoire », écrit le poète russe Bella Akhmadoulina.

 

HANOI, dimanche 5 mai

« Hanoi ! Un lieu que chaque Vietnamien espère visiter au moins une fois dans sa vie. »

« Sanctuaire du cœur », Duong Thu Huong

Ce fut un long voyage ! A saute-pays, au-dessus de l’Allemagne, la République Tchèque, la Pologne, la Russie, l’Ukraine, la Tchétchénie, la mer Caspienne, l’Inde, le Bangladesh, la Birmanie et, le Vietnam, enfin, Dien Bien Phu, de triste mémoire : plus de 9000 kilomètres, à bord de Vietnam Airlines. Le périple entrepris hier, samedi 4 mai, s’achève à Hanoi, ce dimanche, à 6 heures 10. A Paris, il est une heure du matin. Ici, la température matinale s’élève déjà à 23 degrés !

A l’aéroport les formalités d’obtention du visa ne traînent pas, mais il est plus onéreux qu’annoncé… C’est dimanche. Le bureau de change est fermé, les banques également et le chauffeur vietnamien de l’Ambassade de France, tout autant : il reste sourd à ma quête de distributeur.

DRAGON

A proximité de l’aéroport, le Vietnam éternel demeure. On plonge d’emblée dans les couleurs sépia d’une carte postale d’autrefois : sous le soleil, au cœur des rizières, s’active une cohorte de chapeaux coniques courbés sur leur labeur… « A l’infini le ciel tout en azur/ Dans les bambous, un vent léger, presque froid, telle une caresse, / Sur l’onde limpide, un voile de brume…» écrivait le poète Nguyen Khuyen (1835- 1909). Mais, un peu plus loin, on déchante ; au seuil des champs, on subit le choc de l’urbanisme moderne en sa version verticale : un nouveau quartier d’immeubles s’élève dans le ciel bleu. Le Vietnam serait-il un jeune dragon qui aurait grandi trop vite ?

L’Ambassade de France et ses dépendances s’étendent au sein d’une vaste enceinte protégée et gardée. Au sein d’une villa, qui fut peut-être « coloniale », une suite, chambre et salon, m’est destinée. Un petit-déjeuner copieux, servi par une accorte jeune-femme, n’aiguise guère mon appétit. Le gendarme français de permanence m’indique aimablement un distributeur d’espèces à proximité de la légation. Me voilà millionnaire… en dongs, la monnaie locale.

CAVALIERS DE LA MORT

La circulation des deux-roues à moteur laisse pantois le visiteur : ces véhicules, chevauchés par une, deux, trois, voire quatre personnes, pullulent comme paramécies dans une mare, à l’instar des bicyclettes, jadis, dans la Chine de Mao. Ils se meuvent, dans une indescriptible anarchie, en légions compactes, bruyantes et dangereuses. Le tintamarre assourdissant des pétarades et des avertisseurs sonores martyrise les tympans. Le feu vert est le signal du déferlement d’une furieuse marée de cyclomoteurs. Le statut de piéton est précaire : traverser la chaussée, c’est emprunter le chemin de la mort !

On marche cependant en direction du lac Hoan Kiem, un lieu de promenade dominicale. Ce climat chaud et humide épuise ; le site est ombragé : jeunes et enfants s’y promènent. On poursuit vers le nord et, en chemin, on contemple les belles façades, crépies de jaune clair ou de blanc, de l’architecture coloniale, ainsi que le monument édifié à la mémoire du roi Le Thay To, qui chassa l’envahisseur. Arrivé à une station de cyclopousse, on négocie une heure pour un prix raisonnable, le temps de découvrir, avec ce moyen de transport traditionnel, le vieux quartier des 36 rues.

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Lac Hoan Kiem
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Lac Hoan Kiem
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Lac Hoan Kiem
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Lac Hoan Kiem
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Edifice colonial
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Temple
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Affiche commémorant la prise de Saigon en 1975
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Villa coloniale
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Édifice colonial
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VIEUX QUARTIER

Le cyclopousse s’éreinte à pédaler. Il passe d’abord devant des étals garnis d’une profusion de fleurs. Il s’arrête, ensuite, en face d’une ancienne maison coloniale restaurée ; nantie d’un bel escalier intérieur, elle abrite le bureau de gestion de ce vieux quartier de Hanoi. Ici et là, au fil de la déambulation, on admirera des demeures de l’époque coloniale, en plus ou moins bon état de conservation, certaines ornées d’une loggia ou de balcons ouvragés. Lettres jaunes sur fond rouge, des banderoles envahissent les rues ; elles célèbrent la victoire de Dien Bien Phu, en 1954 ou la chute de Saigon, le 30 avril 1975… La propagande est omniprésente.

Partout, la rue est encombrée de deux roues- ils véhiculent fleurs, fruits ou légumes – et de porteurs, chapeau conique posé sur la tête, qui ploient sous le poids de leur palanche et vont trottinant. Les trottoirs sont un vaste marché : marchands de l’utile et de l’inutile déambulent ; fleurs ou viandes, on y vend tout et, bien d’autres choses encore ! On s’y attable aussi volontiers pour boire, manger et palabrer… La culture du trottoir s’épanouit et métamorphose le pavé en un lieu permanent de vie, de convivialité et de négoce. Sans doute échappe-t-on ainsi à la moiteur et à la torpeur qui règnent dans les maisons.

Au bout de la rue des nattes, on remarque une porte de l’enceinte de la ville ancienne. Un peu partout, des cages sont suspendues dans lesquelles chante un oiseau… Et l’on se remémore le poème de Prévert. La rue Hang Ma est celle des objets votifs confectionnés en papier. Ici et là, s’élèvent des temples bouddhistes ou bien « chinois », dédiés à Confucius ou Lao Tseu : des céramiques multicolores ornent le faîte de leur toit. On poursuit la promenade rue Hang Chai… Plus loin, s’alignent les boutiques d’objets en métal… Rue Hang Luoc se niche la modeste mosquée Al-Nour (Al-Noor). Au détour de l’une de ces ruelles, un autre temple puis, un magasin de jouets, Hang Duong, la rue du sucre, et encore des objets en métal, sans doute en cuivre. « La rue des médicaments », la rue Lan Ong, offre herbes et graines. Et voilà une boutique de cuir : serait-ce la rue Hang Giay, dite de la chaussure ? A l’angle de cette rue et de Hang Buom, une frise de dragons multicolore, bleu et marron, sans doute la pagode Da Xep Hang…

Au rythme du cyclopousse, le regard se repaît d’images : une femme accroupie auprès d’un brasero enfumé, l’entrée d’un temple, plus loin, un homme mange sur le trottoir, une sombre et lourde frise court sur le toit d’un autre temple, la rue Ta Hien… Et, pour conclure le tour de ce quartier, je photographie « mon » cyclopousse : il s’est épuisé à pédaler et mérite récompense.

Au bord du lac, une terrasse pour contempler, le temps d’un café, le paysage… « L’humidité arrive tricotant avec les rayons du soleil un voile transparent », observe la romancière Duong Thu Huong, (« Au zénith »).

Retour à pied à l’Ambassade : trois bananes et une mangue, puisées dans la corbeille de fruits du salon, suffiront à combler une légère faim.

Vieux quartier des Trente-six Rues
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Vieux quartier des Trente-six Rues
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Porte de l'enceinte de la ville ancienne
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Palanches
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Vieux quartier des Trente-six Rues
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Vieux quartier des Trente-six Rues
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Policiers
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Vieux quartier des Trente-six Rues
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Mosquée Al-Noor
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Vieux quartier des Trente-six Rues
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Vieux quartier des Trente-six Rues
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Vieux quartier des Trente-six Rues
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Vieux quartier des Trente-six Rues
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Frise sur le faîte d'un temple.
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Trottoir : espace de vie, de convivialité et de négoce...
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Vieux quartier des Trente-six Rues
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Vieux quartier des Trente-six Rues
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"Mon" cyclopousse
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PALACE

Sur le coup de 15 heures, j’emprunte un taxi de la société Taxigroup, réputée sérieuse et dont les chauffeurs portent un uniforme, pour aller au Métropole. C’est un de ces hôtels mythiques de l’époque coloniale, édifié en 1901 et restauré récemment : un palace qui compte 265 chambres, ainsi que des restaurants et des bars. Cédons au luxe des lieux : dans ce beau salon de thé, dont les ventilateurs forment des pétales comme ceux des fleurs, on déguste un thé darjeeling et trois maigres sandwiches jambon-fromage. On succombe, alors, à une sorte de léthargie, propre à laisser vagabonder l’esprit et la mémoire. Des lambeaux du passé surgissent, souvenirs d’enfance soudain ressuscités : cercueils de jeunes soldats bretons de retour d’Indochine, lettres des « colons » évoquant leur quotidien, puis leurs angoisses face à la montée des périls, ouverture d’une malle, emplie de linge brodé par « les prisonnières » d’un hiérarque de la police de Saigon, annonce à la radio de la chute de Dien Bien Phu… Et aussi ces films en couleurs témoignant des fêtes traditionnelles, tournés par un colon curieux… Images de l’Indochine coloniale gravées dans la conscience d’un enfant et surgies des tréfonds de la mémoire.

Guerre du Vietnam (1964 – 1975) : tandis que les avions de l’U.S. Air Force bombardent Hanoi, la chanteuse américaine Joan Baez, présente dans la ville, s’abrite, grâce au concours des Vietnamiens, dans les sous-sols du Métropole. Quarante ans plus tard, elle revient exprimer sa reconnaissance : d’après un cliché en noir et blanc, elle peint le portrait d’une jeune nonne bouddhiste. La toile est exposée dans le hall de l’hôtel.

Hôtel Métropole
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Hôtel Métropole
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Hôtel Métropole : une jeune nonne, peinte par Joan Baez
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Hôtel Métropole : une jeune nonne, peinte par Joan Baez
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Hôtel Métropole
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PONT

« A cet instant, le soleil a dépassé le pont Long Biên. Ses premiers rayons dessinent un éventail dans l’air. Les champs sont encore humides. Des perles de rosée étincellent sur les feuilles, telles des guirlandes de cristal. Cette année, le vent du printemps est en retard, on dirait que la guerre a tout changé, même le temps. Des brises vagabondes longent le fleuve, timides, puis s’étalent sur les champs en soupirant comme si elles avaient peur de déranger. Sur l’eau, qui a pris une teinte argentée, quelques embarcations hissent leurs voiles. Les plages sont désertes, on entend les gamins se chamailler et les quintes de toux des pêcheurs sur leurs barques », écrit Duong Thu Huong, (« Au zénith »).

Il est maintenant plus de 16 heures. Un Taxigroup en maraude me conduit au pont Long Biên, qui franchit le fleuve Rouge et livre passage au chemin de fer nord-sud et à la circulation automobile. C’était, jadis, le pont Paul Doumer. Ce-dernier fut gouverneur général de l’Indochine, de 1896 à 1902. Le pont métallique, construit en 1902, fait songer à l’œuvre d’Eiffel ; il est en mauvais état. A cette heure, la circulation y est intense : les deux roues pullulent, chevauchés par un, deux, trois ou quatre « cavaliers »…

Sur le chemin du retour, on admire ces hauts immeubles dont les façades exigües abritent plusieurs étages profonds, comme autant de longues boîtes empilées les unes sur les autres. On remarque la façade jaune de l’opéra, édifié à l’époque coloniale.

Pont Long Biên
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Pont Long Biên
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Architecture coloniale, l'opéra de Hanoï
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Architecture typique
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Ambassade de France, résidence des visiteurs, salon
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Hanoï, lac de l'Ouest, l'architecture verticale...
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Hanoï, lac de l'Ouest
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Comme autant de longues boîtes empilées les unes sur les autres...
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Duo Khanh Ken, percussions
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DUO

« Fais-moi écouter le chant de ton peuple, je te dirai quel sera son destin ! affirme Duong Thu Huong (« Au zénith »). Et, elle poursuit : Le destin d’un peuple est-il inscrit dans ses chants populaires, dans ses mélodies traditionnelles, compagnons de route inséparables comme la forme et son ombre ou comme les deux flancs mâle et femelle de l’hermaphrodite poisson des rizières ? » Sans doute ! Le soir, « sous la mousseline argentée de la lune », on se dirige vers le lac de l’Ouest et le studio Dong Kinh : « c’est aussi un lieu de rencontre », dit son propriétaire, Nhat Ly, par ailleurs, mon accompagnateur et interprète. On écoute le duo Khanh Ken. Khanh, 58 ans, a appris à jouer de la flûte d’oreille dès l’âge de huit ans ; il joue du hautbois ; Nam, 36 ans, a fréquenté une école, à 15 ans, pour s’initier aux percussions en recourant à des partitions ; il bat un tambour. Les deux musiciens interprètent l’une des quatre formes d’une sorte d’opérette de Hanoi, le tuong. Le tambour prélude : son rythme varie selon les saisons ; au printemps, il joue une phrase et quatre notes. La musique du hautbois est produite par un souffle continu, qui gonfle les joues de l’interprète… C’est un style difficile pour une oreille occidentale. On évoque ensuite l’opérette tuong, telle qu’elle existe dans la province de Binh Dinh, au sud de Hué, ainsi que le théâtre hat cheo du nord dont la forme est unique.

Le duo interprète plusieurs pièces et, pour conclure, une pièce tuong du nord, en jouant d’un autre hautbois, pourvu d’une anche de roseau et doté d’une sonorité plus aigüe. Enfin, une œuvre de Hué, sur un tempo plus lent, dans laquelle le hautbois, en l’occurrence associé à la mort, est escorté par un instrument monocorde bau, une vièle bi-corde nhi, un tambour trong ban et un « tambour de riz ».

Au cœur du quartier Hang Bong, le restaurant « Puku » demeure ouvert toute la nuit. Utile ! Mais, l’épouse de Nhat Ly nous prépare un dîner tardif : bœuf savoureux, accompagné de riz, exempt de glutamate de potassium, ce poison !

Aux alentours du restaurant Puku
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À l'intérieur du café-restaurant Puku
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HANOI, lundi 6 mai

PROPAGANDE

Il est 6 heures 30 ! Un haut-parleur hurle dans la rue : deux voix, l’une masculine, l’autre féminine. Les voix de la propagande. Elles retentissent chaque matin depuis… 50 ans ! Les fenêtres de l’Ambassade de France sont poreuses : elles ne protègent pas les oreilles du dormeur de ce discours en vietnamien. Cette langue ne se prononce pas comme elle s’écrit, mais chante sur six tons ses monosyllabes, sautillant comme l’eau sur les pierres d’un gave. Sur un ton monocorde, elle réveille, dès potron-minet, la majorité des 90 millions de citoyens du pays, dont la moitié est âgée de moins de trente ans. Sans doute pour stimuler les camarades travailleurs et houspiller les éventuels oisifs. Elle agresse aussi les visiteurs. Depuis plus de cinquante ans, des haut-parleurs, greffés du nord au sud du Vietnam, sur le moindre support, distillent idéologie officielle et chants révolutionnaires. C’est la voix de la propagande.

HAT CHEO

C’est l’ornementation qui fait la musique, disent les musiciens vietnamiens. La musique traditionnelle vietnamienne est pentatonique. Elle recèle, écrit encore Duong Thu Huong, « des chefs-d’œuvre de tristesse et de nostalgie. »

A 10 heures, au studio de Nhat Ly, on assiste à une présentation de cet art millénaire du nord, le théâtre cheo, offerte par Le Xuan Dieu, 48 ans, vièle bi-corde nhi, voix et percussion, Nguyen Hanh Lé, 38 ans, percussion et voix, et Le Quang Dao, 22 ans, luth nguyet, « en forme de lune », tendu de deux cordes, et voix. Tous trois portent un costume marron, traditionnel au nord et, en général, en soie. Dieu appartient à la troisième génération. Il a appris d’oreille et en observant le jeu de doigts des musiciens, autrement dit, par imitation. Lé, le neveu, chanteur et comédien, s’est initié au sein de la famille et Dao également. Les deux musiciens les plus âgés ont satisfait aux épreuves d’un concours administratif et ont donc un statut de fonctionnaires. Le plus jeune ne l’est pas encore. Ce concours ouvert aux musiciens se déroule « environ tous les trois ans. » Tous trois sont assis en tailleur sur le sol.

Le trio présente le hat cheo de la province de Thai Binh, située à cent kilomètres au nord-est. C’est, disent les trois artistes, la forme la plus authentique. « Cette forme théâtrale n’existe que dans le nord, chez les Kinh. C’est un théâtre chanté, riche de scènes comiques. Il est plus proche de l’art de l’Inde que de celui de la Chine. Un art millénaire en voie de disparition, sauf à la campagne. »

Des représentations de hat cheo sont offertes à l’issue de la fête du Tet.

-1 D’abord, on joue pour attirer les spectateurs au sein d’une grande cour, par exemple, et, souvent, ceux-ci participent en jouant percussions et cymbales… Dao, Dieu et Lé (percussions) chantent.

-2 L’histoire est celle d’un mandarin éloigné de la Cour et de la nostalgie qu’éprouve son épouse… A la fin, c’est la joie du retour annoncé. La pièce s’ouvre sur un instrumental beau et suave. Les deux instruments bi-cordes, vièle nhi et luth nguyet, jouent, accompagné par le tambour biface.

-3 Au cours de cette troisième pièce, le trio se saisit de percussions, puis des deux instruments bi-cordes. C’est une musique plus allègre.

-4 « Xam », c’est le chant qu’un chanteur ambulant entonne dans la rue. Il s’inscrit dans le théâtre cheo. Il évoque le culte des ancêtres. Le trio frappe une percussion à deux faces et une autre métallique et joue d’un instrument bi-corde, qui escorte la voix ornée d’un vibrato. Le tempo s’accélère…

-5 La jeune-fille amoureuse : sur un tempo rapide, un luth « en forme de lune » nguyet, une percussion et une vièle bi-corde nhi accompagnent le timbre aigu de la voix, qui sied à une jeune-fille ou à un personnage futile.

-6 Cette pièce développe un thème quasi religieux : le trio associe ses trois voix, les sonorités des cloches en bois, qui évoquent la pagode (chua), une vièle – c’est l’acteur- et une percussion métallique puis, une peau. C’est lent et beau. Le final réunit trois percussions sur un tempo rapide.

-7 Deux chants relatifs à des héros masculins : ce sont des thèmes de hat van (cérémonie shamanique), interprétés par la vièle, le luth, la percussion métallique et deux voix.

Initialement, deux musiciens-acteurs perpétuaient cette tradition du théâtre cheo. Aujourd’hui, c’est un théâtre professionnel qui mobilise une dizaine de musiciens et une vingtaine d’acteurs. L’orchestre se compose, entre autres, d’une cithare tendue de seize cordes et d’une autre de trente-six cordes, d’une flûte, d’une vièle monocorde, d’une percussion, de deux vièles, d’un luth « en forme de lune », etc.

On déjeune avec les musiciens, tables basses et tabourets, dans un modeste restaurant du voisinage : porc, riz et thé ; en avant les baguettes !

Trio de hat cheo : luth nguyet, vièle nhi et percussions
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Le Quang Dao, luth nguyet.
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Trio de hat cheo : percussion
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Le Xuan Dieu, vièle nhi
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Le Quang Dao, luth nguyet
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Au restaurant voisin du studio Dong Kinh
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Au restaurant voisin du studio
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HAT VAN

L’après-midi, une cérémonie de hat van se déroule à proximité d’une pagode. Un medium et deux assistants « efféminés » officient. Le medium est habillé et coiffé de blanc : à première vue c’est une femme. A première vue seulement. L’autel est chargé de bougies. Ombrelles jaunes, tabac, encens, argent… Eventails de couleurs, sacs, cigarettes, fruits, fleurs…. Nombreuses offrandes ; on distribue même des billets de banque…

Le medium se pare de vêtements de couleurs chatoyants, successivement rouge, vert, blanc, rosé… Il fait brûler de l’encens, évolue avec deux sabres courts, brandit une torche… On lui présente des personnages colorés comme de grandes marionnettes, un cheval, un bateau, un éléphant, un dragon… A l’aide Prévert ! Le sens se dérobe. A l’abri d’un éventail blanc, un homme lui murmure à l’oreille…

Dao et son père font partie des musiciens qui participent à la cérémonie : un luth nguyet, un tambour et une petite percussion ainsi qu’une voix, dotée d’un timbre particulier, qui invoque les esprits. Le medium prie ceux-ci de l’habiter… On peine à pénétrer la réelle signification des choses, mais on songe au natpwe birman.

Ceremonie Hat Van
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Ceremonie Hat Van
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Ceremonie Hat Van
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Ceremonie Hat Van
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Ceremonie Hat Van
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Ceremonie Hat Van
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Offrande
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Offrande
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Ceremonie Hat Van
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Ceremonie Hat Van
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Ceremonie Hat Van
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Ceremonie Hat Van
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Ceremonie Hat Van
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Ceremonie Hat Van
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Ceremonie Hat Van
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Ceremonie Hat Van
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QUINTET

Plus tard, de retour au studio, on écoute le quintet Lang Toi (Mon village). Les cinq musiciens, âgés de 33 à 57 ans, pratiquent un large éventail d’instruments : gong chieng dây (prononcer chiene zay), tendu de treize cordes et lesté de quelques gouttes de fer, inventé il y a quarante ans par un vietnamien, dont on ne connaît que deux exemplaires, guimbarde dan moi, orgue à bouche khen, luth bi-corde, diverses flûtes, luth tendu de trois cordes tay, vièle bi-corde, gongs, dont un gong plat cong chieng, jeu de percussions, cloches en bois, et hun may, une sorte de cor des hauts-plateaux du centre. La musique interprétée est inspirée de la tradition. Le répertoire s’ouvre sur un doux duo de khen, escorté d’une guimbarde. Des percussions lui succèdent, puis un solo de flûte droite, accompagné du chieng dây et de petites percussions. Ensuite, « A travers les collines » réunit khen, flûte, guimbarde, peau et chieng dây. « Défense du village » est un tutti. Un chant tay, en langue tay (langue d’une minorité), précède une musique de hat van, sur les mots d’un poète, un chant long et mélancolique. Un duo de cordes et des percussions escortent une voix avant « L’orage », le tutti final. C’est une musique inventive, et à quelques exceptions près, suave.

Il pleut ! A l’Ambassade de France, « Le jardin est en pluie ! La pluie est en jardin ! » écrirait Bella Akhmadoulina.

L’attaché culturel me fait l’honneur d’une visite à la résidence, située dans l’enceinte de la légation.

Lang toi / Gong chieng dây
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Lang toi / Gongs chieng dây et cong chieng
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Lang toi / Hun may, sorte de cor des hauts-plateaux du centre
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Lang toi / Luth tay
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Lang toi / Percussion
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Lang toi / Planchettes phach
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CA TRU

Plus tard, on découvre cet antique art aristocratique, le ca tru. Interdit de 1954 jusqu’au début des années 1980, il fût, dit-on, chanté en 1972, mais ne réapparaît en fait qu’en 1985. « Cet art classique vocal s’est développé dans le delta du fleuve Rouge à partir des hat khuon, chants des rites royaux au XI° siècle, puis des hat a dao, chants des rites villageois. Adopté ensuite comme musique d’art par les lettrés, le ca tru connaît une véritable apogée et suscite tout un répertoire lyrique et mélancolique. » (Maison des Cultures du Monde, mars 2014). Cet art est l’apanage des femmes ; il requiert une technique vocale sophistiquée qui s’acquiert au fil d’un long apprentissage.

C’est une dame âgée de 82 ans, Thi Kim Duc, qui dirige la troupe Ca Tru Dan Hat Khuon-Pho. Deux musiciens et deux chanteuses la composent ainsi que -surprise- quatre danseuses. Trois instruments accompagnent le chant : un luth à long manche tendu de trois cordes en soie dan day, un tambour, battu de coups secs par des baguettes et une planchette de bambou phach, frappée par la chanteuse. Tous les artistes sont habillés à la manière traditionnelle et les femmes portent une coiffure nattée, serrée par un bandeau noir, comme il est d’usage au nord-Vietnam. L’ensemble offre quatre pièces. La première est un long chant lent et poétique : le luth et les percussions accompagnent la voix de la jeune interprète, une jeune-fille de 17 ans ; elle célèbre la beauté d’un paysage qui évoque une grande pagode sise au nord-Vietnam. La seconde, « The nhac », est également un long chant qui se développe sur une musique ancienne. La troisième, « Chu khi », ancienne elle aussi, est interprétée par une autre voix, celle d’une femme plus âgée, vêtue d’une robe noire : elle maîtrise techniques spécifiques et subtilités du ca tru. Cette même voix chante « Bobo », la dernière pièce, ancienne également. Un plaisir raffiné.

On dîne au Puku, un café et bar accueillant pour les jeunes et les étrangers ; les mets qu’il propose ne sont pas gâtés par le poison du glutamate de potassium. Une aubaine !

Ca tru / La jeune chanteuse de 17 ans et la planchette de bambou phach
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Ca tru / Luth dan day
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À gauche, madame Thi Kim Duc, directrice de la troupe de ca tru
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Ca tru / La seconde chanteuse et le joueur de luth
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Ca tru / La seconde chanteuse et le joueur de luth
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Tambour du ca tru
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HANOI, mardi 7 mai

FACTEUR

Ciel gris et lourd comme dans un paysage flamand. Ce matin, on écoute Nguyen Xuan Hoach, âgé de 62 ans, facteur d’instruments et musicien. Luthier, il fabrique des instruments tendus de cordes de soie. Il joue en solo une mélodie traditionnelle de Hué (centre) sur un monocorde dan bau, instrument du nord –Vietnam. La caisse est faîte d’un bois dur et la table d’harmonie d’un bois plus tendre. La corde est tendue de manière à construire avec le manche une sorte de triangle. Le musicien frappe la corde, avec une baguette tenue par la main droite, tandis que les doigts de la main gauche la pince en haut du manche.

S’accompagnant de cet instrument, il interprète de sa voix grave et mature un chant que les mendiants chantent dans la rue. Pour le suivant, populaire, il se saisit d’une grosse vièle bi-corde, avant de poursuivre avec le luth nguyet, « en forme de lune », tendu également de deux cordes, tandis que ses pieds animent deux percussions ; c’est une musique de hat van au tempo rapide, « Co bé » (petite-fille), un chant qui invoque un esprit féminin. Enfin, il entonne une pièce issue de la verve populaire, hat xam, et joue le dan gao (louche), une noix de coco pourvue d’un manche et nantie de deux cordes. En 1982, ce monsieur a joué en France pour la communauté vietnamienne.

Nguyen Xuan Hoach au monocorde dan bau
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Nguyen Xuan Hoach au monocorde dan bau
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Nguyen Xuan Hoach au monocorde dan bau
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Nguyen Xuan Hoach, chant et vièle bicorde
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Nguyen Xuan Hoach, percussions
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Nguyen Xuan Hoach, autre vièle bicorde
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Nguyen Xuan Hoach, luth nguyet
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On déjeunera au Puku. On assiste ensuite au travail en cours (work in progress) de jeunes artistes : trois circassiens et un musicien préparent la création de « Tre » (bambou). Audacieux et raffiné !
Circassiens, création Tre
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Circassiens, création Tre
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Circassiens, création Tre
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Circassiens, création Tre
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Le dessinateur de la troupe
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La troupe du spectacle Tre
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La chanteuse Le Cat Trong Ly, amie de la troupe
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Le lieu de travail de la troupe
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RACKET

En fin d’après-midi, on quitte à regret la résidence de l’Ambassade de France pour gagner l’aéroport. A 20 heures, l’avion décolle pour Danang : une heure de vol. Vers 21H30, on prend la route de Hué, dont l’aéroport est fermé, à bord d’une berline. La température s’élève à 23 degrés. On roule le long d’un long front de mer. A cette heure, la circulation est fluide. Classée en tête pour la douceur de vivre, Danang est LA ville où il fait bon vivre au Vietnam… Il faudra deux heures pour parcourir cent kilomètres. Dans les villages de pêcheurs disséminés sur la côte, on fabrique du nuoc mam, cette sauce à base de poisson fermenté que, sous une autre appellation, appréciaient les Romains de l’Antiquité : une odeur nauséabonde de poisson pourri envahit l’habitacle du véhicule. Au cours du trajet, on apprend que la voiture, contrairement à ce qui nous a été dit, n’est pas une voiture de l’hôtel ; et surtout, le tarif est nettement supérieur à celui normalement facturé : en clair, l’hôtel – ou plutôt son directeur- pratique le racket ! Dans ce pays, la corruption semble endémique. A la réception du New Park Hotel, à notre arrivée, on me tend un reçu à signer pour le paiement du taxi : je refuse. Quelques minutes plus tard, le téléphone sonne : le chauffeur nous informe que si « le monsieur français » ne signe pas, son patron menace de le mettre à la porte… Je signe donc, à contre cœur, en exigeant de rencontrer le directeur de l’hôtel, camarade fonctionnaire adepte du racket à l’encontre des visiteurs étrangers. Bien sûr, lâche, il n’apparaîtra guère ni ce soir-là, ni les jours suivants. Corrompu et lâche, le camarade !

Peu avant minuit, on se restaure enfin : bœuf sauté, riz et légumes verts, dessert et verre de Chardonnay. Plaisir !

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HUE, mercredi 8 mai

COUR

Un chaud soleil darde ses rayons sur la ville. A l’écart de l’antique cité, s’élève au cœur d’une végétation luxuriante une jolie maison particulière. Là, nous attend l’Ensemble Phu Xuan, littéralement, printemps fertile, entendu en France en 2001. La belle voix puissante de madame Phan Thi Thanh Tam, patinée d’une tonalité grave, rythmée par une percussion phach, entonne « Co ban », un chant ancien de Hué. Un luth ti ba (cousin du pipa chinois), un autre luth, nguyet, une vièle nhi l’accompagnent, soutenus par le petit tambour biface trong bong et les castagnettes sanh tin. On écoute ensuite « Ho Mai Nhi », chanté sur le fleuve, l’histoire d’une princesse vietnamienne et d’un roi Cham. Comme pour rappeler le statut d’ancienne capitale de Hué, l’ensemble interprète alors quatre pièces de musique de Cour. Tout d’abord, une composition instrumentale d’un mandarin, Trinh Trong Tu, à l’occasion des funérailles d’un souverain au XIV° siècle. Intitulée « Long ngam », soit dragon chanté, la pièce réunit ti ba, nguyet, flûte traversière, nhi, percussion trong ban frappée avec une baguette et sanh tin. Le tempo de cette musique raffinée est rapide. La deuxième œuvre de musique de Cour, « Phung vu », autrement dit, le phénix danse, est interprétée par la flûte traversière, soliste escortée par les percussions trong bong, trong ban, en l’occurrence frappée par deux baguettes, et sanh tin… Le tempo est soutenu ! La pièce suivante est une allègre musique de fête du royaume, « Trong chien », tambour de guerre, un duo de hautbois ken, rythmé par les sanh tin et diverses percussions. Pour conclure, la même formation joue cette musique qui escortait l’entrée du roi en son palais. Cet ensemble raffiné mériterait d’être à nouveau invité en France.

A l'écart de la ville de Hue, lieu de l'audition de l'ensemble Phu Xuan
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A l'écart de la ville de Hue, lieu de l'audition de l'ensemble Phu Xuan
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A l'écart de la ville de Hue, lieu de l'audition de l'ensemble Phu Xuan
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A l'écart de la ville de Hue, lieu de l'audition de l'ensemble Phu Xuan
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A l'écart de la ville de Hue, lieu de l'audition de l'ensemble Phu Xuan
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Madame Phan Thi Thanh Tam
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Près de l'autel des ancêtres
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L'Ensemble Phu Xuan
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Castagnettes sanh tin
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Tambour trong bong
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Hautbois ken
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Tambour Trong Ban
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Costume traditionnel de l'Annam (centre Vietnam)
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Costume traditionnel de l'Annam (centre Vietnam)
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À la mémoire de feu l'ancêtre musicien, l'autel des ancêtres
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À la mémoire de feu l'ancêtre musicien, l'autel des ancêtres
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De retour à l’hôtel, on se rend à pied, à travers des rues ombragées par des frangipaniers et des flamboyants, au restaurant « Little Italy ». On y déguste une pizza arrosée d’une bière. L’Europe au parfum vietnamien.

Hué, centre-ville
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Hué, centre-ville
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La litanie des cyclopousses
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La litanie des cyclopousses
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PALAIS

En début d’après-midi, on délaisse la musique ; un taxi nous conduit à la citadelle, siège des empereurs de la dynastie Nguyen (1792-1945). Une longue enceinte de brique cerne un vaste espace semé de bassins sur lesquels s’épanouissent, à l’ombre des frangipaniers, lotus et nénuphars… Jardins, pavillons, cloîtres, soutenus par des colonnes, se succèdent et dessinent une magnificence architecturale. Certains édifices de ce palais sont en cours de restauration, pour réparer des ans et des guerres « l’irréparable outrage ». On quitte ces lieux chargés d’Histoire et de splendeur par l’extrémité opposée de la citadelle ; une longue théorie de cyclopousses, occupés par des Vietnamiens, chemine au fil des rues de la cité.

De retour au New Park Hotel, on retrouve le flûtiste de l’Ensemble Phu Xuan ; il est professeur au conservatoire de Hué. Il enseigne, dit-il, en ayant recours à des partitions, mais aussi en pratiquant « d’oreille », par exemple pour les ornementations. Une méthode qui rompt, pour l’essentiel, avec la transmission orale.

Hué, le Palais Imperial
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Hué, le Palais Imperial
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En cours de restauration
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AU FIL DE L’EAU

Au milieu de l’après-midi, un taxi se dirige vers l’Hôtel Saigon Morin, l’un de ces palaces mythiques qui contribuaient, autrefois, au charme de l’Indochine coloniale, et dont on admire, aujourd’hui, l’architecture. De ce lieu prestigieux, on marche à la Rivière des Parfums, toute proche. La rive en est cultivée ; chargée des limons du fleuve, la terre est sans doute fertile. Là, on embarque sur un bateau, barré par un marinier borgne. Il met le cap sur ce double pont en métal, tout à la fois moderne et oriental… A bâbord, la rive, plantée de quelques masures, est riche d’une abondante végétation et de cultures diverses. Au bord de l’eau, des femmes se livrent à des ablutions ou lavent leur linge, un cultivateur s’affaire… Des pelleteuses mécaniques puisent leur manne au sein des gravières immergées dans le lit du fleuve. Sur l’eau, voguent des chalands chargés de gravier… Sur la rive opposée file une route et, au-delà de la citadelle, que l’on aperçoit, s’élèvent des constructions…

ZEN

Une trentaine de minutes après avoir largué les amarres, on repère la haute tour de la pagode, qui domine la rive droite où l’on accoste. On gravit quelques marches et l’on admire les sept étages de brique de l’édifice ainsi que, sur la droite, une énorme tortue, probablement en marbre, symbole de longévité. On franchit un portique qui livre l’accès à l’intérieur de la pagode : une bonzesse signale l’arrivée de chaque nouveau « fidèle » en frappant une sorte de gong. Le temps d’admirer deux cloches en bois, apanage des pagodes, et l’on se retire ; à l’extérieur, on découvre de beaux jardins zen : semés de rochers de formes diverses, comme il est d’usage, et plantés de frangipaniers, ils sont propices à la contemplation et à la méditation. Sur l’un des rochers est juché un jeune novice : le crâne rasé, à l’exception d’une très longue mèche, il offre un regard absent. Médite-t-il ? Rêve-t-il ? A deux pas, des novices se livrent avec adresse à un jeu de pieds et de fléchettes de badminton, le jeu de cau. Sur un long mur, sont assis d’autres jeunes candidats à la sagesse : ils regardent quelques- uns de leurs aînés, dépourvus de toute sagesse, torse nu, disputer, un match de football… au milieu des pins !

Là-bas, au-dessus des montagnes, le soleil décline et l’ombre s’avance ; elle gagne le cimetière voisin et les eaux de la rivière. Lentement, le disque solaire descend, perd de son éclat et s’éteint. Spectacle quotidien dont la splendeur jamais ne lasse ! On se souvient d’Emile Zola qui, ailleurs et en un autre temps, écrivait : « Le soleil baissait, le bleu se fondait dans l’or pur, la chair vivante du ciel blondissait encore, se noyait lentement de toutes les teintes de l’ombre. Pas un nuage, un effacement de vierge qui se couche, un déshabillement ne laissant voir qu’une raie de pudeur à l’horizon. Le grand ciel dormait », (« La faute de l’abbé Mouret »).

Dans une maisonnette voisine, deux bonzes adultes devisent. Plus loin, quelques fidèles vaquent à leurs dévotions : mains jointes, ils se prosternent au pied des statues.

Assise sur une des marches qui montent vers la pagode, une femme vend des arachides et des patates douces. Sur la rive du fleuve, d’autres se livrent à divers petits commerces. Plus bas, des hommes pêchent à la ligne. Menu fretin ?

On regagne l’embarcation ; tandis qu’elle navigue sur le fleuve, on croise plusieurs chalands ; sur la rive flamboie un feu.

Au bord de la rivière des Parfums
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VIN EN VAIN

En cette fin de journée, la température s’élève à 30 degrés. Après une brève escale à l’hôtel, on dîne au Jardin de la Carambole : canard grillé et riz, beignets de bananes et vin chilien, un excellent repas, dépourvu du poison local ! Il est à peine 22 heures, je tente un dernier verre au magnifique et immaculé Saigon Morin : à cette heure, le bar extérieur ferme « à cause des moustiques »… Reste la longue et vaste salle de restaurant, déserte et peu engageante, d’autant que les prix, excessifs, sont prohibitifs. Peut-être le bar de « La Résidence », autre palace local, sera-t-il plus accueillant : le bar est vide et les tarifs affichés dissuasifs, même en un tel établissement ! De retour au Park View Hotel, le barman me sert un verre d’un vin Georges Duboeuf… cher et éventé ! Il est des soirs où la sagesse commande de boire de l’eau et de jouer au football au milieu des pins !

 

HUE – DANANG – HO CHI MINH-VILLE (ex SAIGON), jeudi 9 mai

DÔNG BA

En fin de matinée, une incursion au marché Dông Ba, béton et bâches, s’impose. On y trouve tout : fleurs, bijoux, chaussures, vannerie, ustensiles en plastique, fruits et légumes en abondance, viande, poisson, riz et céréales, chapeaux coniques, et étoffes et même, des gargotes pour se restaurer… Des porteurs ploient sous le poids de leur fardeau, une femme s’échine à briser des blocs de glace, une autre à démantibuler des cageots… Petits métiers, chez nous obsolètes et donc, disparus… Allongée, une jeune-fille se repose. A proximité, un quarteron d’hommes et de femmes manipule un jeu de petites cartes.

Ici ou là, on hèle le chaland. Disséminés au sein du marché, quelques postes de télévision diffusent le feuilleton coréen… Emmitouflée dans un anorak qui couvre tête et buste, une femme mange. A l’extérieur, la gente féminine chevauche des hordes de deux roues ; le visage voilé, elle se protège de la pollution et du soleil : ici, la blancheur de la peau est un gage de beauté… Les visages pâles séduisent !

Aux alentours de 13 heures, on déjeune, au Jardin de la Carambole, d’un bœuf sauté oignons – pommes de terre, arrosé d’un verre de vin de France. Petit plaisir…

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Harnachée pour se préserver de la pollution et du soleil
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A l'heure du feuilleton coréen...
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ART

Au bord de la Rivière des Parfums, une blanche villa coloniale, haute de deux étages, abrite la Art Foundation Lê Ba Dang : toiles, papiers, sculptures, bois, mobile, poteries… Et cette œuvre de 1995, « Etre ou ne pas être » : un arbre noir et des plaques de couleurs bleu, rouge… On admire aussi ces visages « bleu zen »,ainsi que des graphismes inspirés par le chat, le cheval, le concept du nu, une représentation de la piste Ho Chi Minh, l’huile sur toile intitulée « Processus du roi Huung au Président Ho Chi Minh » (1976) et d’autres encore, et la diagonale « Les yeux », l’aquarelle sur papier baptisée « War Aftermatch » (1965) et ces découpages de carton blanc qui se développent en quinze panneaux, et encore une huile sur toile « La guerre » (1973), la série « Fleurs », également des huiles, datées de 1996, des tapisseries aussi… Tout l’art d’un créateur fécond, doté d’un talent protéiforme.

Les rues de Hué ne sont guère encombrées par les voitures et les taxis. En maraude, l’un d’entre eux est aimablement prié de me conduire à l’adresse d’une autre fondation, la Fondation Diem Phung Thi. Il s’égare… Près d’un pont, je me résous à descendre; des marchandes se sont installées sur le pavé pour faire prospérer leur négoce… Un autre taxi est sollicité ; la fondation est fermée pour travaux : « no visit ». Pas de chance ! D’autant que l’opportunité d’admirer les œuvres de ces peintres, comme celles de To Ngoc Van (1906 – 1954), en France, est peu probable.

On se réconforte de cette déconvenue en sirotant un café au bar des jardins du Saigon Morin. Un nouveau taxi conduit, ensuite, le visiteur à « La Résidence », là où résidait jadis le gouverneur d’Annam : le bâtiment de droite témoigne de l’architecture coloniale des années 1930. Entre les beaux jardins de la résidence et la rivière, prospèrent diverses cultures.

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La Art Fondation Lê Ba Dang
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Aux abords de l'hôtel Saigon Morin
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Aux abords de l'hôtel Saigon Morin
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Entre les beaux jardins de La Résidence et la rivière...
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La Résidence, la résidence jadis du gouverneur d'Annam
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PAR-DELA LES MONTAGNES

A 16 heures 40, le taxi s’ébranle pour Danang. Au loin, sous le vol des nuages, on aperçoit une chaîne de montagnes, et au-delà, une autre encore… A gauche de la route, des rizières et la voie unique de chemin de fer nord-sud, dont les trains se croisent uniquement dans les gares. Ce train que, bercé des récits des colons indochinois dans mon enfance, je rêve, depuis l’adolescence, d’emprunter. A droite, un bras de mer ; sur ses eaux, tels des sampans, croisent des bateaux …

On traverse Danang, ville qui s’étend en longueur. Deux heures après avoir quitté Hué, nous arrivons à l’aéroport. Le tarif de ce taxi est presque deux fois inférieur à celui de l’aller.

HCMV

Le vol de Vietnam Airlines décolle à l’heure… L’aéroport de Ho Chi Minh-Ville (ex Saigon) est situé au centre de la cité. Le taxi sillonne les rues : on songe à la fois à Hong-Kong et à New-York. Les enseignes lumineuses multicolores foisonnent ; la ville regorge de lumières. A cette heure nocturne, la température n’excède pas 27 degrés.

Malgré la réservation effectuée par le Consulat de France, l’hôtel « A et EM » est complet et la dame de la réception, inefficace… On finit par s’énerver de cette impéritie ; la dame propose alors « un sur-classement » dans un hôtel voisin appartenant à la même enseigne… La chambre VIP attribuée, tape à l’œil, exhibe son mauvais goût. Je me « déclasse » et opte pour une chambre « executive », plus sobre, au 10° étage. Courte nuit : le bruit est permanent.

Paradoxalement, dès 22 heures, beaucoup de restaurants ferment dans cette ville qui, pourtant, semble ignorer la nuit. On se contentera d’une pizza et de vin chilien, dégustés au milieu d’un décor kitsch de banquettes et rideaux rouges, au troisième étage d’un « Ciao Café ». Que deviendrait le voyageur sans le vin chilien qui, comme la pizza, semble-t-il, a conquis le monde ?

 

HO CHI MINH-VILLE, vendredi 10 mai

Dès le petit matin, le soleil accable le visiteur. Chaleur et humidité, pour ne pas céder à la torpeur, mieux vaut agir ! Je hèle un taxi et lui indique l’adresse : 1, rue Dong Khoi. C’était, autrefois, la rue Catinat, la grande avenue de Saigon. Le chauffeur manifeste des velléités de m’abandonner avant le terme de la course ; je résiste.

ARCHITECTURES

D’abord, je contemple la rivière et les embarcations qui dodelinent sur l’eau… Ensuite, j’admire l’imposant et magnifique Hôtel Majestic, construit en 1925, et mon regard effleure la tour et les divers chantiers alentour. J’arpente, ensuite, l’opulente rue Dong Khoi, bordée de magasins de luxe… Ici, se dressent le Grand Hôtel Saigon, édifié au cours des années 1930, coiffé d’un dôme immaculé, divers édifices de l’époque coloniale, et l’Hôtel Continental, qui date lui aussi des années 1930, où résidèrent Malraux, Graham Greene, Lucien Bodard et tant d’autres personnages illustres… Là, d’autres édifices encore, tel l’Hôtel Caravelle, sollicitent le regard. Je poursuis mon chemin en direction de la cathédrale et de la Poste, œuvre d’Eiffel (1886-1891). A proximité, émanation d’un art naïf, une série d’affiches de facture « révolutionnaire », sur le modèle chinois de l’époque maoïste, attire l’attention du piéton incrédule, qui croyait cette esthétique révolue… La promenade s’achève à l’Hôtel de Ville, construit, lui aussi, à l’époque coloniale… Dans ce bric-à-brac architectural, passé et modernité se côtoient. Cette architecture témoigne du passé ; elle dit une Histoire.

Je souhaite regagner mes pénates mais aucun des taxis auxquels je m’adresse ne comprend mes requêtes, pourtant formulées en Anglais. Cette langue éveille-t-elle de mauvais souvenirs ?

On se résout à une collation rapide, avant de rentrer à l’hôtel. Dans la rue, le piéton, délaissé par les chauffeurs de taxi, est victime du harcèlement continu des cyclopousses et des cireurs de chaussures. En chemin, il croise quelques chapeaux coniques : ils coiffent le chef de certains marchands ambulants, ces adeptes de la culture du trottoir endémique en ce pays.

HCMV, embarcation sur la rivière
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HCMV, le regard effleure la tour et les divers chantiers alentours...
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HCMV, rue Dong Khoi (ex rue Catinat), le Grand Hôtel Saigon
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HCMV, un bric à brac architectural...
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HCMV, Architecture coloniale
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Les murs aussi proclament la propagande
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Hôtel Continental
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Architectures coloniales...
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La cathédrale
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La Poste, oeuvre d'Eiffel
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L'oncle Ho
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AUDITION AU THEATRE LOTUS

Les artistes, au nombre d’une dizaine, sont des musiciens dotés du statut de fonctionnaires de la ville. Ils jouent sans manifester d’émotion. Ils disposent d’une panoplie d’instruments : cithares, tendues de seize, vingt ou trente-six cordes, certaines électrifiées, vièle, instrument monocorde, litho-phone long de douze pierres, luths, flûte, xylophone de bambou, gong, cymbales et percussions. Côté cour, sont disposés deux instruments caractéristiques de l’une des minorités du pays. Le répertoire, annoncé comme traditionnel, est une musique exagérément suave et amplifiée, que l’on dirait construite sur le modèle du concerto occidental ; mais en l’occurrence, l’orchestre ne dialogue pas avec les solistes (respectivement vièle et luth), il les accompagne, voire noie leur jeu. On ne perçoit guère l’âme de cette musique. Au terme de l’audition, chagrinés, les responsables déploreront l’absence inhabituelle des synthétiseurs : on l’a échappé belle !

DON CA TAI TU

En fin d’après-midi, nouvelle audition au Café Moc Tra Quan, un bel endroit, chaleureux et accueillant. On y découvre une tradition du sud, le don ca tai tu, la musique des lettrés du delta du Mékong. Au cœur de ce petit salon, situé dans les étages supérieurs et baigné d’une douce lumière, sont réunis, assis à même le sol, quatre instrumentistes, deux chanteuses et un chanteur soit, un luth dan kim, dit « en forme de lune », dont le musicien anime une petite percussion avec le pied, une cithare dan tranh, tendue de seize cordes, une vièle bi-corde dan co, dite « cigogne » et une guitare « modifiée », tenue par un musicien aveugle. Le maître, âgé de 78 ans, joue le luth dan kim. « C’est une musique qui vient du cœur », dit le cithariste en montrant son cœur.

Le don ca tai tu est né à la fin du XIX° siècle ; il est le fruit de la fusion de deux répertoires : la musique rituelle nhac le du sud du Vietnam et la musique de chambre nhac hué ; cette-dernière, issue de la Cour impériale de Hué, gagne le sud avec les musiciens exilés. C’est initialement une musique d’amateurs ; elle se métamorphose, ensuite, en un spectacle professionnel dans lequel les chanteurs développent une gestuelle stylisée. Celle-ci s’imposera dans l’opéra classique hat boi et contribuera à la naissance de l’opéra cai luong, à la fin des années 1910.

Le don ca tai tu requiert un long apprentissage. Il connaît son apogée entre les années 1950 et 1975. Ensuite, il n’est plus joué ; il réapparaît à partir des années 1990. C’est une musique modale ; son répertoire recèle vingt pièces, classées en quatre catégories. Le chant emprunte à l’œuvre de poètes célèbres, aux récits populaires, aux louanges de personnages historiques ainsi qu’aux chroniques de la vie quotidienne et à des histoires d’amour. Il est des chants qui évoquent la nostalgie de la terre natale. Certains récits sont puisés dans l’Histoire ou la littérature chinoises. (Source : Maison des Cultures du Monde, Festival de l’Imaginaire, 2014).

Ce jour-là, l’ensemble écouté alterne pièces instrumentales et chants. Echo du mode de vie et du labeur des paysans dans les champs et les rizières du delta du Mékong, c’est une musique qui, à l’instar du jazz, laisse, solo et tutti, place à l’improvisation et swingue volontiers. C’est le swing du delta, une tradition vivante. Original !

Au théâtre Lotus, une cithare et un t'rung, xylophone de bambou des hauts plateaux du centre
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Au café Moc Tra Quan, le Don Ca Tai Tu
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L'ensemble de don ca tai tu et à droite Nhat Ly
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La cithare dan tranh et la guitare "modifiée"
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Le luth dan kim, "en forme de lune"
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La guitare "modifiée"
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Les deux chanteuses et le chanteur
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La viele "cigogne" dan co
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INSTRUMENTS

Au cours du dîner brésilien, arrosé de vin chilien, Nhat Ly dresse, à mon intention, une sorte d’inventaire des luths et vièles du Vietnam:

• NORD

- Hanoi :

hat van, luth « en forme de lune » nguyet,
hat cheo, une ou deux vièles nhi, petit tambour trong cheo et, secondairement, luth nguyet,

- Thai Binh :

hat cheo, vièle nhi et liu (instrument à cordes),

• CENTRE

- Hué :

ca Hué (chanter Hué), luth nguyet,
vièle nhi,

• SUD

don ca tai tu et cai luong, luth « en forme de lune » dan kim, vièle bi-corde dan co (cigogne), et autre vièle bi-corde dan gao (louche).

 

HO CHI MINH-VILLE, samedi 11 mai

TROUPE DOAN NHAC GO PHU DONG DE MUSIQUE DE PERCUSSIONS

En 1980, le chef de famille commence à collectionner les percussions. Aujourd’hui, toute la parenté joue de ces instruments. Le costume que revêt chacun s’inspire de celui des hauts -plateaux du centre du pays. L’homme porte un pantalon blanc, un pourpoint jaune, orné de motifs et pourvu de manches de couleur rouge ; un serre-tête retient deux plumes. Une femme est vêtue d’orangé et coiffée d’un diadème doré. Une autre arbore des tons marron.

Originales, les compositions s’inspirent de la tradition. Huit musiciens, hommes et femmes, frappent tambours, gongs, petites percussions… L’audition commence par l’écoute d’un ensemble de percussions ; ensuite, les sonorités « modernes » d’une cithare solo évoquent l’apprentissage du conservatoire. Puis, une berceuse est interprétée par une cithare monocorde électrique, amplifiée, et une petite percussion. On découvre, alors, un étrange instrument, le goong, fait d’une calebasse et de bambou et tendu de douze cordes ; il accompagne une voix solo et les tutti. Diverses petites percussions rythment, ensuite, le propos musical de ce curieux instrument. Suit un ensemble qui réunit percussions et tambours, ainsi qu’une flûte dont le timbre est fort aigu, puis le musicien souffle dans deux flûtes à la fois… L’ensemble percussions et tambours s’élargit encore, le temps d’une nouvelle pièce, et accueille gongs, bols et castagnettes de bambou. Le fils, âgé de quatorze ans, offre un solo rythmé en frappant sur un petit gong électrifié. A cet ensemble de tambours, gongs et percussions s’ajoute le t’rung, xylophone de bambou des hauts-plateaux du centre, et la feuille de trau (bétel). Gongs, tambours, percussions, ainsi qu’une flûte d’une tonalité grave jouent une pièce lente dont le rythme va s’accélérant. Trois bambous, des percussions et un k’ni, instrument à cordes d’une minorité, joué à l’archet, enchaînent avant que retentissent les sonorités de deux litho-phones -pierres volcaniques posées sur un chevalet- escortés par des gongs, des percussions, des tambours et un t’rung, une musique allègre pour ce final qui clôt l’audition. Avant de prendre congé, on admire la collection de tambours en peau d’éléphant mâle et femelle et en peau de buffle… A la sortie de la maison, la moiteur tropicale est accablante.

Troupe Doan Nhac Go Phu Dong
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Le chef de famille joue du goong
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Percussion, patte d'éléphant
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Le t'rung, xylophone de bmbou des hauts-plateaux du centre
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La feuille de trau (bétel)
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Litophone de pierres volcaniques
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CHOLON

Un taxi file vers Cholon, V° arrondissement de Ho Chi Minh-Ville, l’ancien quartier chinois de Saigon, jadis lieu de tous les plaisirs, élevé au rang de mythe… Aujourd’hui, débarrassé, semble-t-il, de toute turpitude, il est peuplé de Chinois et de Vietnamiens, à proportions égales. Les quatre tons de la langue chinoise se mêlent aux six tons du parler vietnamien. Il est traversé de grandes artères arborées et parcouru d’un lacis de petites rues et de venelles… Elles sont bordées de maisons plus ou moins vétustes, de petits commerces et de pagodes. Au fil des rues, on découvre d’anciennes demeures coloniales et parmi celles-ci, une belle maison à l’abandon : ornée d’un balcon de fer forgé, elle survit dans l’ombre, sous la protection d’une grille à la française.

Cholon
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Vestiges d'architecture coloniale... Une ancienne demeure à l'abandon
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Pagode Chua On Lang
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A la porte du temple
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Cholon, quartier sino-vietnamien
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Le café 148
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Le broyeur de cannes à sucre
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La marchande de journaux
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Le marchand de café
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affiches
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A l’affiche du Théâtre Thu Do, pièces de théâtre cai luong et musique tai tu : les acteurs de tels spectacles jouent, chantent et dansent. Des artistes complets !

Peu après 13 heures, on déjeune au rez-de-chaussée, agréablement ventilé, d’un vaste restaurant, qui s’étend sur deux étages : on se régale d’un poisson d’eau douce non-identifié, spécialement accommodé à notre intention et exempt du poison local. Il est accompagné de riz. Sans additif pernicieux, la cuisine vietnamienne est un délice !

Assailli par la chaleur et l’humidité, on reprend, ensuite, la déambulation à travers ce quartier. Au fil de la marche, on admire les vestiges de l’architecture coloniale, ainsi que les constructions plus récentes. De nombreux édifices sont entachés de vétusté : ils ne sont guère entretenus. Certains trottoirs sont victimes du même abandon. Etrange en ce pays qui cultive une véritable culture du trottoir : il accueille les deux roues, ce véhicule privilégié, ainsi que, on l’a dit, le boire, le manger et le négoce. Assis sur des tabourets bas, on s’y délasse ; c’est là aussi que l’on expose les produits destinés à la vente : vêtements, transformateurs électriques, fruits et bien d’autres choses encore… Là que s’installe la plèbe des marchands ambulants, broyeurs de canne à sucre ou vendeuses de canard laqué à la sauvette… Négoce et convivialité.

Au Théâtre Thanh, répète un chorégraphe. Dans la salle vétuste se dresse un vaste miroir. Aucun danseur ne lui fait face. C’est l’heure de la sieste ; allongés sur le sol, les artistes se reposent…

Au 148, charmant petit café d’une douce modernité, on déguste un café-filtre, comme autrefois… La visite se poursuit à travers les rues commerçantes de Cholon : marchand de thé, coiffeur, chausseur, magasin de coupons d’étoffes, boutique de luminaires et de chromos… On remarque aussi ce « poste » du quartier qu’il faut, me dit-on, dûment aviser lorsque l’on accueille un visiteur : paranoïa ?

On s’éloigne de Cholon, et on passe devant un marchand de journaux, une affiche de propagande, le siège du journal de la police, le conservatoire de musique de la ville, qui occupe d’anciens bâtiments coloniaux…

Conservatoire
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"L'homme a quatre vertus, le travail acharné, l'économie, l'honnêteté, la droiture. Si on est dépourvu de ces qualités, on ne peut devenir un homme." Ho Chi Minh
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France Vietnam
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En début de soirée, on quitte l’hôtel en taxi Vinasun pour l’aéroport. Au scanner, une policière me confisque mes petits ciseaux pliants chinois qui, depuis quelques décennies, m’accompagnent dans le monde entier: paranoïa ?

Vol à l’heure ; durée : 12 heures 20. Ainsi s’achève le raid !

 

LEXIQUE :

-bau : instrument monocorde

-cai luong : forme d’opéra, à partir de 1910

-ca tru : art vocal classique

-chieng dây : gong tendu de treize cordes et lesté de gouttes de fer

-cong chieng : gong plat

-dan bau : instrument monocorde

-dan day : luth à long manche, tendu de trois cordes

-dan kim : luth « en forme de lune »

-dan moi : guimbarde

-dan tranh : cithare seize cordes

-don ca tai tu : musique instrumentale et vocale du delta du Mékong

-dan co (cigogne) : vièle bi-corde

-dan gao (louche) : vièle bi-corde de facture plus imposante

-dong : monnaie locale

-goong : instrument fait d’une calebasse et de bambou et tendu de douze cordes

-hat boi : opéra classique

-hat cheo : forme de théâtre chanté

-hat a dao : chants des rites villageois

-hat khuon : chants des rites royaux (XI° siècle)

-hat xam : expression de la verve populaire comique

-hun may : sorte de cor des hauts-plateaux du centre

-hat van : cérémonie shamanique

-ken : hautbois

-khen : orgue à bouche

-k’ni : instrument à cordes d’une minorité, joué à l’archet

-nguyet : luth « en forme de lune » tendu de deux cordes

-nhi : vièle bi-corde

-nuoc mam : sauce à base de poisson fermenté

-phach : planchette de bambou frappée

-sanh tin : castagnettes

-tay : l’une des minorités du Vietnam ; langue parlée par les ressortissants de cette minorité

-ti ba : luth (cousin du pipa chinois)

-trau : feuille de bétel

-trong ban : tambour

-trong bong : petit tambour bi-face

-t’rung : xylophone de bambou des hauts-plateaux du centre

-tuong : genre d’opérette de Hanoi

 

LIRE :

- « Mille ans de littérature vietnamienne, Une anthologie », Picquier poche.

- Nguyen Du (1765- 1820), auteur, au début du XIX° siècle, du célèbre poème « Kim Vân Kiêu », inspiré d’un roman chinois ; il conte l’histoire de Thuy Kieu, belle jeune-femme contrainte au sacrifice pour sauver sa famille. Une œuvre de 3254 vers, qui alterne vers de six et huit pieds, contrairement à la versification classique, inspirée par la langue chinoise.

- Nguyen Công Tru (1778-1858), militaire, mandarin et poète, connu pour ses poèmes-chants (ca su) qui célèbrent les vertus de « l’honnête homme » confucéen.

- Nguyen Khuyen (1835 – 1909).

- Duong Thu Huong (romancière, née en 1947): « Terre des oublis », en guise de prélude à des pérégrinations vietnamiennes, « Itinéraire d’enfance », « Au zénith », « Sanctuaire du cœur ».

ECOUTER :

- Tous les travaux du professeur Tran Van Khê, spécialiste de la musique traditionnelle du Vietnam, et de son fils, musicien et ethnomusicologue, Tran Quang Hai,

- Les disques consacrés à la musique traditionnelle vietnamienne par la collection « Inédits » de la Maison des Cultures du Monde,

- Trinh Cong Son (1939- 2001), le « Bob Dylan vietnamien », peintre, et compositeur de plus de 600 chansons ; pacifiste pendant la guerre du Vietnam…

MANGER :

- A Paris, restaurant Tan Dinh, dans le VII° arrondissement.

MERCI :

A l’Institut Français, organisateur de cette mission, et à l’un de ses collaborateurs, Charles Vix.