Pays de Galles
INCURSION CHEZ LES CELTES

OCTOBRE 2013

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GENERALITES

- Superficie : 20 800 km² (environ le quart de celle de l’Ecosse) ; sa longueur s’étend sur 270 kilomètres du nord au sud et sur 98 kilomètres d’est en ouest

- Littoral : environ 1200 kilomètres

- Population : 3 millions (2011)

- Histoire :

- 1282 : le pays, longtemps constitué de nombreuses principautés indépendantes, est conquis par Edouard 1° d’Angleterre

- 1536 : la principauté de Galles est intégrée au royaume d’Angleterre

- 1999 : dévolution du pouvoir au sein du Royaume-Uni, une assemblée nationale de Galles est instituée, ainsi qu’un gouvernement local

- Langues : anglais et gallois. En 1993, une loi reconnaît leur égalité

- Economie : dès le XIX° siècle, la houille est la principale ressource du pays. Aujourd’hui, le littoral sud accueille activités industrielles (raffinerie, aciéries) et tertiaires

- Personnalités galloises : Lloyd George (Premier ministre du Royaume-Uni), Bertrand Russell (Prix Nobel), Dylan Thomas (poète), Ken Follett (écrivain), Richard Burton (acteur), Margaret Price et Gwyneth Jones (chanteuses lyriques), Tom Jones (chanteur), John Cale (musicien, The Velvet Underground), Lawrence d’Arabie…

 
CARTE-PAYS-DE-GALLES-2
 
EN GUISE DE PREAMBULE

Vert et escarpé, le Pays de Galles est une terre dotée d’un riche patrimoine : si l’on en croit les guides, il recèle 641 châteaux. On prétend par ailleurs que les Gallois pratiqueraient la musique depuis… l’âge du fer, lequel s’est étendu de 800 à 52 avant J.C. ! Ensuite, Celtes, Romains, Saxons ont contribué à enrichir et modelé les traditions. La musique celtique, rappelle-t-on, est une expression de la terre et de la relation que les êtres entretiennent avec elle. Elle tisse la chronique des superstitions et croyances, des usages et traditions qui structurent la vie et le quotidien des hommes. Cette musique appartient donc à une tradition ancestrale ininterrompue, qui plonge ses racines dans l’aube des temps en ce pays dénommé Cymru (Pays de Galles en gallois). Elle est la musique du langage et de la poésie, du conte et du labeur des hommes, la musique des amours…
C’est la langue galloise qui a engendré les premiers rythmes et les premières formes musicales. L’ancestral art du chant repose sur la stricte métrique des vers qu’accompagne la harpe ; il est issu de l’éloge poétique que pratiquaient, à l’instar des griots d’Afrique, les premiers bardes de cour. Depuis les premiers bardes, la métrique poétique est chantée sur une mélodie ; celui qui prosodie s’accompagne à la harpe, qui joue le contrepoint. Au VI° siècle, affirment les historiens, la harpe, le crwth (prononcez kroth), cette lyre, appelée aussi rote, tendue de six cordes et jouée à l’archet, les cornemuses (pipes) sont attestés. Le crwth, au X° siècle, selon d’autres sources. Férus d’harmonie, les Gallois apprécient les chœurs à plusieurs voix, remarque, déjà, un chroniqueur du Moyen âge. Cette observation demeure pertinente de nos jours.
Au XVII° siècle, la triple harpe, venue d’Europe occidentale, arrive au Pays de Galles. Autre singularité, le pibgorn, un cor propre à cette terre.
A partir de la moitié du XVIII° siècle et au XIX° siècle, la tradition chorale connaît un revival grâce à l’Eglise méthodiste ; des mélodies populaires constituent la base de nombreux hymnes religieux.
Aujourd’hui, ces traditions se mêlent aux et timbres de Somalie, du Yémen et d’autres pays dont les ressortissants ont élu domicile à Cardiff au cours des XIX° et XX° siècles.

 

CARDIFF, L'ENTREE DU CHATEAU, LA NUIT.
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CARDIFF, LE DRAPEAU GALLOIS.
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CARDIFF, REMPARTS.
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CARDIFF, A DROITE, TOUR DE L'HORLOGE.
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JOURNAL

22-27 octobre 2013

Mardi 22 octobre, Cardiff

Un modeste avion à hélices, fort bruyant, vole vers Cardiff… A bord, aucun service.
Brèves formalités à l’arrivée. Une navette brinquebalante conduit jusqu’à la Central Railway station. Un taxi prend le relais et dépose le voyageur au Puma Hotel, situé à proximité. Palabres habituelles pour obtenir la chambre « calme » réservée. Ce mot, semble-t-il, n’appartient pas au vocabulaire des hôteliers… Le bar, censé servir à dîner jusqu’à 22 heures locales (23 heures à Paris), refuse le convive à… 21 heures 20 !
Dès 22 heures, le « Revolution » accueille des hordes de jeunes gens sur leur 31 : garçons sortant de la douche, vêtus de jeans et d’une chemise blanche ou à carreaux, filles outrageusement parfumées et portant très courtes mini-jupes…
Le dîner, au sein d’un établissement, sis dans une rue proche, sera italien.

Mercredi 23 octobre

CHÂTEAU

Copieux breakfast. Ce rituel agit comme la madeleine de Proust : il suscite des réminiscences ; ma mémoire se balade dans le labyrinthe des souvenirs de ces séjours linguistiques qui rythmèrent l’enfance et la jeunesse.
En fin de matinée, la visite du château s’impose. Il se dresse à deux pas, au sommet d’une éminence, sous un soleil, que de temps à autre masquent les nuages. Une vaste enceinte de remparts crénelés l’entoure. L’intérieur, en partie aménagé, a servi d’abri pendant la dernière guerre.
C’est l’automne ; les bogues des châtaignes et des marrons jonchent le sol et les drapeaux claquent au vent. Depuis le Moyen âge, celui de Galles, blanc et vert, est frappé d’un dragon rouge, symbole de « bravoure et de victoire ».
Au XI° siècle, les envahisseurs normands ont édifié un tertre. Au XII° siècle, ils y ont construit un abri, d’abord en bois puis en pierre, dépourvu de toit. Circulaire, il entourait et protégeait une construction plus légère. Aujourd’hui, il offre l’aspect d’un château fort.
A gauche, quand on lui fait face, s’élève un imposant édifice. Il est la matérialisation d’un rêve médiéval né à l’époque victorienne (Victoria (1819-1901), règne de 1837 à 1901). La décoration en est chargée. A l’intérieur, outre une salle de style arabe, on découvre une bibliothèque, qui recèle, entre autres, les œuvres de Dickens, Walter Scott et des ouvrages relatifs à Cardiff, une salle de réception et une jolie petite salle à manger… A l’extérieur, deux faisans picorent…

CARDIFF, LE CHATEAU.
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CARDIFF, LE CHATEAU, L'INTERIEUR DES REMPARTS.
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CARDIFF, LE CHATEAU, A L'INTERIEUR DES REMPARTS, AMÉNAGEMENT DE GUERRE.
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CARDIFF, A GAUCHE DU CHATEAU, UN REVE MEDIEVAL A L'EPOQUE VICTORIENNE...
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CARDIFF, UN REVE MEDIEVAL A L'EPOQUE VICTORIENNE, INTERIEUR.
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CARDIFF, UN REVE MEDIEVAL A L'EPOQUE VICTORIENNE, SALLE ARABE.
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CARDIFF, UN REVE MEDIEVAL A L'EPOQUE VICTORIENNE, SALLE ARABE, LE PLAFOND.
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CARDIFF, UN REVE MEDIEVAL A L'EPOQUE VICTORIENNE, INTERIEUR, PETITE SALLE A MANGER.
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CARDIFF, UN REVE MEDIEVAL A L'EPOQUE VICTORIENNE, INTERIEUR, CORBEILLE DE FRUITS.
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CARDIFF, UN REVE MEDIEVAL A L'EPOQUE VICTORIENNE, EXTERIEUR, FAISANS.
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On poursuit à pied, à travers Churchill way, jusqu’à Motorpoint Arena, qui abrite une partie des activités du WOMEX (World Music Expo). Retour pédestre. Il fait frais. On s’arrête chez le Sikh du coin, enturbanné et chaleureux. A côté, une « petite grande surface », tenue par des Pakistanais, offre divers produits.
Peu avant 19 heures, un taxi file en direction de Mermaid Quay, le quai de la sirène, le long duquel s’alignent les restaurants. A « L’Entrecôte », le jarret d’agneau est succulent et le Côtes du Rhône de bon aloi, servi dans un verre dont même un Britannique jugerait le contenu parcimonieux.

CARDIFF, UN PASSAGE.
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OUVERTURE

A 20 heures, au Wales Millenium Center, resplendissant édifice de verre et de bois clair s’ouvrent les festivités, et les discours mêlent langue anglaise et galloise. A 20 heures 30, on accède à l’immense et bel auditorium, nanti de cinq rangées latérales de balcons également en bois clair.
Le spectacle d’ouverture restitue la forme poétique des premiers bardes : jeu d’allitérations et de rimes. On découvre ensuite le crwth, l’un des derniers instruments dont jouaient les bardes, à la fin du Moyen âge et à la Renaissance. Il distille des sonorités inouïes. Ensuite, Cerys Matthews, célébrité locale, mène le jeu et chante. L’orchestre de la soirée se compose d’une guitare, d’une harpe, d’un violon, d’un vent … On subira aussi des danseurs folkloriques et contemporains… C’est long, bavard et ennuyeux. A l’exception de la musique de la triple harpe (telyn deires en gallois), nantie de trois rangées de cordes, d’un texte du poète Dylan Thomas (1914-1953), du trio de Noël et des fameux chœurs gallois, en l’occurrence d’hommes et d’enfants.
Le cocktail qui suit est une ronde : il permet une sorte de tour du monde, celui de collègues venus de Finlande, de Corée, du Portugal…

Jeudi 24 octobre

En guise de lunch, sandwich, au bar du Womex : le concombre anglais est toujours aussi indigeste. Les Britanniques ne savent guère l’accommoder… Souvenirs d’enfance dans le Kent. Mais pour ressusciter les souvenirs, mieux vaut croquer une madeleine !

SHOWCASES

A 13 heures, le showcase du Emily Portman trio (violon, banjo, harpe) offre un folk anglais honorable, dépourvu de toute passion. Teta, duo malgache, lui succède. Il se compose de deux guitares, dont une électrique, d’une percussion et deux voix, et propose une musique du sud de l’île (Tulear) revisitée. Les attaques d’accords sont un peu violentes pour mes oreilles. C’est, dans l’ensemble, assez bien mené, mais le propos musical ne m’emporte pas.
J’amorce le tour des stands des exposants : une épreuve ! Beaucoup (trop) s’échinent à me proposer des projets, la plupart sans grand intérêt. Je refuse ; on m’engueule ! Hard job !
En milieu d’après-midi, je rentre à l’hôtel. A Cardiff, les trottoirs sont impeccables, vierges de déjections canines et parcourus par des employés municipaux qui ramassent le moindre mégot… Exemple !

CARDIFF, ARCHITECTURES...
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BREIZH/ CYMRU

A 20 heures, au Millenium Center, la Bretagne reçoit. Le vice-président de cette région rappelle les liens anciens tissés entre la Bretagne et le Pays de Galles. Il évoque, entre autres, ce voyage des intellectuels bretons, au début du XIX° siècle, et l’hymne commun… Mais au Pays de Galles, un gouvernement gouverne, un Parlement légifère et le pays dispose d’un budget dix-sept fois supérieur à celui de la Bretagne… Exemple !
Un ministre gallois lui succède à la tribune. Il dit sa joie d’accueillir une délégation bretonne et sa satisfaction que des accords lient les deux pays. On déguste ensuite de savoureux canapés et du bon vin…
Sur la scène de cet espace, le Breton Krismenn, loops et slide guitar, bouscule la tradition en la confrontant à la modernité. Pour la dernière partie de son récital, il est rejoint par Alem, human beatbox, qui déploie une rythmique époustouflante. La tradition régénérée !
Amira, elle, chante la tradition de sa Bosnie- Herzégovine natale, « transmise, dit-elle, oralement par sa mère », et celles de Serbie, de Macédoine… Deux musiciens (piano et contrebasse) l’escortent. Ils sont Serbes et talentueux, mais leur langage musical emprunte au jazz et ne magnifie guère la tradition.
Enfin, le quartet de Jacky Molard offre une musique d’excellence et cisèle les arrangements. L’émotion ne me visite pas. Pourquoi ?
Mon collègue Alain Weber (Cité de la Musique, à Paris, Festival des musiques sacrées de Fès, au Maroc) rapporte cette réflexion d’un petit garçon de retour du Haut-Atlas, au Maroc : « Les Berbères ne sont pas modernes, mais ils sont civilisés ; les Français sont modernes, mais ils ne sont pas civilisés. » La vérité sort de la bouche des enfants ?
Autre réflexion : Garcia Marquez ou Lluis Llach, plus tu célèbres ton village, plus tu es universel ?

Vendredi 25 octobre

SHOWCASES BIS

Le premier showcase de la journée propose April Verch Band, deux gars et une fille : les garçons, mon premier et mon second, vêtus de noir, chemises à parements rouges, mon troisième, la demoiselle, d’une robe rouge et de bas résille noirs. Ils jouent de la contrebasse ou du banjo et de la guitare ; elle joue du fiddle, chante et danse… Mon tout est un folk canadien appliqué, et parfois, enjoué.
Le deuxième showcase, Radik Tülüsh, réunit musiciens de Tuva et de Grande-Bretagne. Le chant diphonique, accompagné à la vièle, cède à la démonstration, mais la prestation sonne juste et agréablement. Survient une vieille dame anglaise, armée de son violon. Elle interprète la tradition anglaise, soutenue par la musique tuva. C’est ridicule ! Un pur nonsense. Exemple… à ne pas suivre ! Au Womex, depuis quelques années déjà, c’est la mode des mélanges improbables, parfois qualifiés improprement de « métissages ». Dans l’histoire de la musique, le métissage requiert du temps, facteur essentiel, le plus souvent oublié aujourd’hui.
Conversation avec D., avocate en Mauritanie : faut-il moderniser la tradition ? Non ! Elle évolue avec le temps ! Et le génie des artistes.
A « L’Entrecôte », le potage au chou fleur, les filets de bar et le cheese cake sont délicieux, et le Côtes du Rhône, cette fois, servi à la française.
Sur la scène de l’auditorium, Guillaume Perret et The Electric Epic (saxophone, guitare, guitare basse et batterie) offrent un jazz innovant, puissant et lyrique, voire, allègre, à un public hélas clairsemé ! Les absents ont toujours tort, n’est-ce pas ?
Sur une autre scène, le galicien Budino (prononcer boudignou), « cousin » celte lui aussi, alterne gaita (cornemuse) et flûte, soutenu par un ensemble fort de deux fiddles, deux voix, deux pandeiros (tambour sur cadre), des percussions et une guitare. Son répertoire, joyeux et entraînant, recèle quelques munieiras, cette danse galicienne traditionnelle, qui incite deux des musiciens à danser. Doté d’une belle prestance, ce gaitero est un tantinet démonstratif et les grimaces endeuillent son visage.
Eux aussi fort démonstratifs, les deux violons du sud de l’Inde, Ganesh et Kumaresh, rythmés par les battements du mridangam, me laissent froid.
Virtuoses accomplis, les quatre musiciens (trois mandolines et une mandole) qui forment Mandolinman ne me séduisent pas davantage. Pourtant, j’adore les mandarines et même, les… mandarones !

Samedi 26 octobre

RUGBY

Sur le coup de midi, la foule a envahi les rues du centre de la ville. Des familles entières, garçons et filles, se dirigent vers le stade. Hommes et femmes sont parés des emblèmes du club de rugby, de l’étendard gallois, voire du poireau (leak), symbole du Pays de Galles. Charles, prince de Galles, un poireau ?

CARDIFF, SAMEDI DE COMPETITION DE RUGBY, SUPPORTERS AUSTRALIENS.
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CARDIFF, SAMEDI DE COMPETITION DE RUGBY, SUPPORTER GALLOIS.
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Le premier showcase du jour n’entretient aucun rapport avec ce qui précède : il ne s’agit pas de rugby mais de musique. Horomona Horo Waiora vient de Nouvelle Zélande. Un Maori quasi nu et paré de peintures corporelles est flanqué d’un guitariste maori, lui aussi : ils folklorisent le haka, initialement pratiqué pour éviter la guerre. Un spectacle pour cabaret britannique ?
/SU : M/, ensemble coréen, composé de deux femmes, leur succède. L’une joue de la cithare kayageum, l’autre compose, martèle le dulcimer yanggeum, souffle dans le hautbois piri ou dans l’orgue à bouche saenghwang ou bien encore, agite de petites percussions. Animant des instruments traditionnels, les deux femmes inventent une musique d’aujourd’hui, nouvelle et puissante. Une belle manière de rénover la tradition et de la respecter, tout en exprimant ses émotions.

INSTANTANES

Sur le chemin du Mermaid Quay, on traverse un quartier musulman, dont on aperçoit quelques boucheries hallal ; plus loin, blanc et or, un temple : peut-être est-il indien. On remarque ensuite une succession de petits immeubles hauts de deux étages, accolés les uns aux autres, certains marqués du sceau « à vendre »… Enfin, défile ce même type d’édifices, mais dotés de bow-windows, et sans doute plus cossus. Avant d’affronter la soirée, on se restaure à « L’Entrecôte »…
Après dîner, le groupe Jambinai de Corée propose un rock musclé à l’élaboration duquel participent quelques instruments traditionnels tels que le violon, la cithare…
Aysenur Kolivar, elle, est turque. Accompagnée par un ensemble de quatre musiciens (lyra- vièle tendue de trois cordes- cornemuses, percussions, violoncelle, voix et accordéon), la chanteuse interprète « des chansons de femmes ». Elle exprime joie, peine, amour… Sa voix aigrelette, au bord du cri, ne séduit pas l’auditeur. A l’occasion, elle mélodramatise exagérément le propos. Au sein de cette formation, la présence d’un violoncelle intrigue. Tradition ?
We Banjo 3 est une formation de quatre garçons dans le vent venus d’Irlande : deux banjos, une guitare, un fiddle ou un bodhran (percussion). Virtuoses, ils déploient une belle énergie et bousculent la tradition. Ils réjouissent un public nombreux. Une découverte !
Nomfusi d’Afrique du sud fait trop de bruit : assourdissant ! Bon Débarras (aucun rapport avec ce qui précède) du Québec est un trio qui mêle traditionnels, compositions et musique cajun… Navarra offre une pop suédoise, épicée de rythmes traditionnels et des sonorités des fiddles. « Moderniser » la tradition ?
Stelios Petrakis est crétois. L’ensemble qui l’escorte compte deux laouto (luth), une lyra (vièle) et une sorte de violoncelle, dont joue l’excellent danseur du groupe. Tantôt mélancolique, tantôt enjouée, la musique ainsi offerte est un miroir de l’île de Crète. La versification (quinze syllabes) des chants est inspirée de « Erotokritos », œuvre médiévale.
Au retour, dans le centre, on croise nombre de noctambules fort alcoolisés. Binge drinking ?

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CARDIFF, WALES MILLENIUM CENTER.
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CARDIFF, WALES MILLENIUM CENTER, AUDITORIUM.
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CARDIFF, WOMEX, MANDOLINMAN.
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CARDIFF, WOMEX, LE GALICIEN BUDINO.
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BILAN

J’ai assisté à 22 concerts, participé à 13 rendez-vous et glané 40 disques.
Se souvenir du crwth, de la triple harpe, des chœurs gallois, du breton Krismenn et de son complice Alem, de Guillaume Perret et de l’Ensemble Epic, du groupe coréen /SU : UM/ et de la formation irlandaise We Banjo 3.
Pour le reste, nombre de musiciens ont assis la tradition sur leurs genoux et l’ont insultée, aurait pu écrire Rimbaud !