Israël 1969

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AVERTISSEMENT

Les pages qui suivent, comme celles des autres journaux de voyage qui composent ce site, sont une relation de ce que l’auteur a vu, entendu, appris et vécu, en l’occurrence, au cours d’un séjour en Israël, effectué en 1969. Elles ne sauraient être assimilées à une quelconque prise de position.

 

KIBBOUTZ, HIER : THEORIE ET EXPERIENCE…

Le sionisme, a-t-on écrit, implique le retour des exilés à Sion ainsi que les retrouvailles avec la terre, condition de la renaissance du peuple hébreu, éloigné depuis des siècles des travaux agricoles. La mise en valeur de cette terre est une conséquence logique de cette pensée. Véritable mystique de la terre, « l’esprit pionnier » a suscité l’élan de toute une jeunesse apte à former une paysannerie, à la fois laborieuse et intellectuelle, capable de contribuer à la prospérité du pays. Ces pionniers aspirent à éviter l’exploitation de l’homme par l’homme et à créer une société plus juste, fondée sur l’égalité et la démocratie. Tel est l’idéal poursuivi. Dans cette perspective, diverses expériences socialistes sont mises en œuvre. Le statut des villages créés dans ce but repose sur quatre principes :

-la terre est propriété nationale,

-les pionniers sont locataires et prennent l’engagement  de ne pas embaucher d’ouvriers salariés : nul ne doit vivre du travail d’autrui,

-la monoculture est interdite ; chaque village doit produire l’essentiel de ses besoins,

-la production du village est écoulée uniquement par la vente coopérative.

LE KIBBOUTZ

A la fois entité économique, sociale et culturelle, voire sécuritaire, le kibboutz est aussi un mode de vie et le projet de mise en œuvre d’un certain idéal.

I°- LA CREATION DES KIBBOUTZIM

Elle a pour origine l’étude de la structure économique et sociale du peuple juif, entreprise à la fin du XIX° siècle. Celle-ci démontra de façon scientifique que la structure du peuple juif était, à cette époque, exactement l’inverse de celle d’un peuple « normal ». En effet, celle d’un tel peuple repose sur une pyramide dont la base est constituée d’ouvriers et de paysans, le milieu, de classes moyennes et le sommet, c’est-à-dire la pointe de la pyramide, d’intellectuels. La pyramide figurant la structure du peuple juif, repose, sans doute pour des raisons historiques, sur une base d’intellectuels, s’élève, avec, en son milieu également, les classes moyennes et culmine en son sommet avec les ouvriers et les paysans. Dans la perspective de la théorie du sionisme de Herzl (1860-1904), qui prône le retour à Sion (congrès de Bâle en 1897), c’est à dire sur la terre d’Israël, il faut donc commencer par changer la structure du peuple juif, afin que le pays soit viable. Surtout, il importe à tout prix  de « prolétariser » le peuple juif, l’inscrire au sein d’une tradition paysanne, l’attacher à sa terre. C’est dans cette optique que sont créés kibboutzim et moshavim (villages coopératifs), inspirés à la fois par cette idéologie et une certaine forme de socialisme. Le kibboutz est une structure communautaire, organisée selon un modèle socialiste : il est constitué en société coopérative, fondée sur le principe « chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins. » Les premiers pionniers arrivent de Russie où nombre d’entre eux militaient au sein d’organisations d’obédience socialiste. Ils sont suivis par des immigrants d’origine différente et, en particulier, par des bourgeois juifs. Aujourd’hui encore, on retrouve en Israël ce clivage entre origine « socialiste » et « bourgeoise ».

2°- QU’EST-CE QU’UN KIBBOUTZ ?

Le mot signifie « assemblée » d’un certain nombre de personnes dans un lieu donné. Le kibboutz est une structure de mise en valeur collective d’une terre par la libre association d’individus, fondée sur une égalité absolue de ses membres, l’absence de salaires et le refus de la propriété privée.

Le kibboutz est une communauté d’hommes et de femmes désireux de vivre ensemble et partageant un même idéal, celui d’une société nouvelle  fondée sur la foi en l’homme, l’aspiration à la justice sociale et à l’égalité entre tous.

Le kibboutz vise deux objectifs : l’édification d’une société socialiste et, dans la perspective du sionisme, la transformation du peuple juif, exilé et dispersé, en un peuple laborieux, rassemblé dans sa patrie. Les kibboutzim forment aussi une ceinture de sécurité : ils protègent l’Etat d’Israël.

Le premier kibboutz, Degania Alef, est fondé, sur une rive du Lac de Tibériade, en 1910. En 1969, on recense 240 kibboutzim ; chacun compte entre 50 et 1500 haverim (camarades), la plupart entre 300 et 500 : ils rassemblent 3% de la population israélienne et influence, affirme-t-on, 30% de cette population, entre autres, par l’intermédiaire de stages. Les kibboutzim sont groupés en fédérations, selon leurs affinités et leur orientation sociale. Leur idéologie, enracinée majoritairement à gauche, développe cependant quelques nuances: certains sont liés au MAPAM, d’autres au MAPAI, dix à la religion…

Le kibboutz est une communauté absolue où l’on travaille sans aucun salaire et au sein de laquelle chacun reçoit selon ses besoins. Il instaure une nouvelle hiérarchie des valeurs : on juge un homme en fonction de sa valeur, de son travail, et non de sa richesse. Bluff et mensonge sont bannis. Chacun est libre de le quitter, ce n’est pas un kolkhoze.

La création d’un kibboutz répond à trois impératifs :

-la terre : elle est propriété de l’Etat ; sa nature détermine l’activité principale du kibboutz, qui, par ailleurs, doit être autosuffisant.

-les gens : ils partagent un idéal commun et sont animés par la volonté de vivre ensemble.

-l’eau : elle coule à quelle distance ?

3°- L’ORGANISATION D’UN KIBBOUTZ :

Société coopérative, juridiquement, le kibboutz est une société à responsabilité limitée.

Différents organes assurent son fonctionnement:

* L’assemblée générale :

C’est l’organe principal. A Bar-Am, où je travaille, elle réunit une fois par semaine les 130 membres du kibboutz, dans les grands kibboutzim, deux à trois fois par an et, elle délègue ses pouvoirs. Chaque haver ou havera, homme ou femme, dispose d’une voix. Au kibboutz, la femme est l’égale de l’homme. L’assemblée générale détient le pouvoir législatif. Elle est l’organe compétent pour toutes les décisions intéressant le kibboutz. Celles-ci sont votées, à main levée, à la majorité simple ou à la majorité des deux tiers pour les questions de principe : ainsi, la coloration politique du kibboutz, l’admission d’un nouveau membre… Pour être admis, il faut adhérer pleinement à l’idéal du kibboutz, manifester la volonté de le vivre et être doté d’une excellente santé. A Bar-Am, il n’existe pas de critère religieux : quatre haverim ne sont pas juifs. L’assemblée générale ne dispose pas d’un pouvoir judiciaire propre ; celui-ci appartient à l’Etat.

A cet égard, mentionnons que le Droit israélien est complexe et ses sources multiples : vestige de l’empire ottoman, le medjele turc, inspiré par le code civil français, les lois du mandat britannique, les lois religieuses juives – l’état civil (mariage, divorce, adoption…) relève des tribunaux rabbiniques-, les lois de l’Etat d’Israël….

*Le secrétariat :

Il compte sept membres, soit le secrétaire et les responsables des commissions les plus importantes. Il détient des pouvoirs de décision pour les affaires courantes et pour le règlement de certains problèmes.

*Les commissions :

Il en existe une vingtaine par kibboutz. Ce système des commissions spécialisées est le gage d’une solution à tout problème : il existe toujours quelqu’un de qualifié pour résoudre ceux qui se posent. Les commissions les plus importantes traitent de l’économie, de la culture (des fêtes et des spectacles aussi), du travail, des enfants, de l’irrigation…

Les membres des commissions sont nommés pour un an : ce principe de rotation évite la formation d’une caste de bureaucrates. Il existe trois exceptions à ce principe : le secrétaire, le responsable économique et le trésorier sont nommés pour trois ans, ce que justifient l’importance de leurs fonctions et les connaissances techniques qu’elles exigent. Le trésorier est le public relations du kibboutz et le secrétaire, une sorte de maire.

L’une des commissions les plus originales est la commission des relations entre haverim : elle s’intéresse au niveau de vie. Celui-ci est fixé par l’assemblée et la commission veille à maintenir une stricte égalité entre les haverim : même logement et habillement, mais le choix est possible parmi des produits divers dont le prix est identique, ainsi respecte-t-on les goûts individuels. Un appareil de photo, de marque Vocklander, est alloué pour deux personnes. Les haverim n’ont pas le droit d’acheter ce qui pourrait introduire une inégalité entre eux, comme par exemple des appareils ménagers. Mais, ils peuvent faire l’acquisition à l’extérieur de bibelots ou de friandises… pour un montant annuel qui n’excède pas 150 livres. Cependant, à l’intérieur du kibboutz, il n’y a jamais de circulation de monnaie : c’est inutile car chacun peut se procurer ce dont il a besoin au « magasin », jusqu’à concurrence d’une certaine somme. Ainsi, pour les volontaires, vêtements, timbres, papier à lettres, cigarettes… Au sein de cette communauté, le tutoiement est de rigueur. Aucun salaire n’est acquitté aux haverim, mais ceux qui travaillent à l’extérieur versent le leur au kibboutz. II en va de même en cas d’héritage ou de gains à la loterie.

Il arrive que la règle qui interdit l’exploitation de l’homme par l’homme et le principe qui en découle proscrivant l’emploi de salariés soient parfois « oubliés ».

Les kibboutzim sont membres de coopératives de vente et d’achat et, celles-ci, de fait, sont intégrées à l’économie capitaliste du pays. Pourtant, ils espèrent faire tâche d’huile et contribuer à la propagation du socialisme…

4°- L’EDUCATION AU KIBBOUTZ :

Le kibboutz a pour vocation de créer « un homme nouveau », ce qui postule une éducation nouvelle :

-la femme est l’égale de l’homme ; elle est indépendante. Il n’existe pas de chef de famille.

-le travail est une nécessité économique et égalitaire.

-les théories psychologiques démontrent que l’enfant a besoin de vivre dans une société à son échelle.

-le kibboutz forme un type d’homme nouveau, fort prisé à l’extérieur : il est le creuset d’une élite.

-la maison, c’est le kibboutz.

L’enfant vit exclusivement dans une maison conçue à son intention : c’est son milieu. En fonction de l’âge, il existe plusieurs types de maisons. Les enfants y dorment, jouent, travaillent ; ils y prennent leurs repas. Il n’y a guère de coupure école-maison. Garçons et filles vivent ensemble : la mixité est de rigueur. Les études sont obligatoires jusqu’à 18 ans ; un même professeur suit les élèves tout au long de leur scolarité. Ils ne sont astreints ni au redoublement ni à des examens, mais seulement à des tests. L’étude s’organise en sujets et non en disciplines ; ainsi étudiera-t-on le blé sous ses divers aspects : biologique, chimique, géographique, économique… L’observation de la nature et sa fréquentation participent à cette éducation originale.
Les enfants et les parents vivent séparément, ce qui développe l’indépendance de l’enfant et son sens de la responsabilité. Les rapports parents-enfants sont fondés sur une relation affective, ils ne reposent pas sur le bien-être matériel prodigué par la famille. Les parents peuvent passer deux heures par jour avec leurs enfants. L’éducation forme l’enfant à la vie communautaire et égalitaire. Dans certains kibboutzim, trois générations successives sont le fruit de cette éducation et permettent de juger les résultats avec suffisamment de recul. A 15 ans, tous se soumettent à la préparation militaire : ils découvrent le pays et le maniement des armes. A 18 ans, les garçons sont astreints à un  service militaire de trois ans, les filles effectuent 18 mois.

Cette éducation façonne un haver à la fois paysan et intellectuel. De par sa fonction au sein du kibboutz, il s’intéresse à nombre de disciplines dans une perspective dynamique, celle de contribuer au progrès de cette entité. Le haver est un être cultivé : il dispose d’une bibliothèque personnelle et, à l’occasion, suit des cours du soir. Il ne vit pas en  vase clos, entretient de nombreux contacts, entre autres, grâce au brassage suscité par les nombreux stages qu’organise le kibboutz, et récuse les tabous. Il semble qu’une telle cellule humaine favorise la plénitude de l’épanouissement de l’Homme : physique par  le travail, intellectuel par la culture et humain par la vie au sein d’une communauté.

… QUELQUES DECENNIES PLUS TARD, LE BILAN DE LA PRATIQUE

Selon Le Monde Magazine du 3 juillet 2010, 120 000 personnes vivent encore au kibboutz, soit 10 000 de moins qu’au début des années 1980. C’est une population vieillissante qui représente 1,6% de la population d’Israël. Elément constitutif de l’identité de l’Etat au cours des années 1950 et 1960, elle constituait alors 6,5% de la population du pays. Pour des raisons économiques, la plupart des kibboutzim a privilégié l’industrialisation au détriment de l’agriculture. Ils assurent 7% de la production industrielle, pour un pourcentage de main d’œuvre équivalent. Certains ont exploité des niches de compétitivité dans l’agroalimentaire ou le plastique qui leur assurent des revenus satisfaisants, mais aucune solution économique globale n’est envisagée.

Au fil du temps, divers évènements ont contribué à l’évolution des kibboutzim :

Certains auteurs affirment que la conquête militaire, lors de la guerre des Six jours, en 1967, de la Cisjordanie et de Gaza aurait, de nouveau, stimulé l’esprit « pionnier », qui, à l’origine, inspirait le mouvement des kibboutzim. En revanche, trois faits ont assurément contribué à son déclin : l’accession au pouvoir, en 1977, du Likoud, parti de droite,  en 1984, la crise économique qui s’accompagne d’une inflation qui dépasse les … 450% ! Enfin, Tsahal, l’armée, s’est emparée de la vocation stratégique des kibboutzim : coloniser la terre de Palestine. Au cours des années 1980, criblés de dettes, les kibboutzim acceptent un « compromis historique » avec le système capitaliste ; il conduit la majorité d’entre eux à s’engager dans un processus de privatisation. Dès la fin des années 1980, les maisons d’enfants, qui, au kibboutz, assurent l’éducation, disparaissent. En 1987, éclate la première intifada… En 2005, une commission fixe les critères communs aux différents kibboutzim (shitoufi, mitchadesh ou urbains), telles que la règle de la solidarité et l’obligatoire majorité des deux tiers lors du vote de décisions importantes.

Aujourd’hui, on recense trois types de kibboutzim :

Les kibboutzim shitoufi, traditionnels et communautaires, au nombre de 65 : la santé, l’éducation, le logement, l’énergie et les repas sont pris en charge par la collectivité. Salaires et retraites perçus sont versés dans une caisse commune ;

Les kibboutzim mitchadesh (« renouvelés ») : les plus nombreux, ils sont privatisés à divers degrés ;

Les 16 kibboutzim religieux, dont l’idéologie pourrait se résumer en deux mots : torah et avoda, religion et travail. Les jours de fête, les hommes revêtent pantalon bleu et chemise blanche : « devant Dieu, nous sommes tous pareils », dit l’un des membres.

« Les Israéliens, par nostalgie, écrit Le Monde Magazine (3/7/2010), aiment bien leurs kibboutz, un peu moins les revendications des kibboutzniks, auxquels ils reprocheraient presque d’avoir abandonné leurs valeurs. »

Et pour conclure provisoirement sur ce sujet, citons Zeev Shor, Secrétaire général du Mouvement des Kibboutzim, en 2010 : « Nous qui avons contribué à l’histoire d’Israël, non avec des discours poétiques mais avec nos mains, notre sueur, nos larmes et notre sang, nous pouvons relever la tête avec fierté, même si, dans la société israélienne, certains ont oublié ou ne veulent pas se rappeler ce que nous sommes et ce que nous avons fait… »

LE MOSHAV

C’est un village coopératif : la vie communautaire y est moins intense qu’au kibboutz. Il est gouverné par un conseil élu. Certains de ces villages disposent de moyens de production collectifs (les outils, par exemple) et autorise la propriété privée. D’autres ont en commun la terre et les moyens de production et les bénéfices sont distribués à parts égales. Mais, différence majeure avec le kibboutz, l’adhésion au moshav postule un apport en capital. L’éducation diffère également.

 

EN BALADE…

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Jérusalem la citadelle du roi David et les remparts de la vieille ville.
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Jérusalem, vieille ville, la porte de Damas.
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Jérusalem, la vieille ville.
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Jérusalem, la vieille ville.
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Jérusalem, la vieille ville.
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Jérusalem, souks.
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Jérusalem, souks.
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Jérusalem, vieille ville.
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Jérusalem, mur des Lamentations.
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Jérusalem, piscine de Siloë. Aujourd’hui village arabe.
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Jérusalem, dôme de la mosquée d’El Aqsa.
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Jérusalem, catacombe du Sanhédria.
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Jérusalem, la ville moderne, le Musée National.
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Jérusalem, la ville moderne, le Musée National.
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Jérusalem, Musée National : sculpture de Vassarely.
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Jérusalem, Musée National, dôme blanc protégeant les manuscrits de la Mer Morte. Au fond, la Knesset, siège du parlement israëlien.
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Jérusalem, la Knesset.
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Jérusalem, l’Université Hébraïque.
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Jérusalem, Ein Kerem, l’hôpital faculté de médecine de la Hadassah.
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Faubourg de Jérusalem, le Mémorial Kennedy.
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JERUSALEM

Jérusalem, Yeroushalaïm, « la ville de la paix », 266 000 habitants, est, pour les 12 millions de juifs dispersés dans le monde, un symbole qui suscite en leur âme émotion et passion. Ce nom recèle une résonnance sacrée. Depuis des siècles, les juifs de la diaspora chantent, à l’occasion des fêtes, « L’année prochaine à Jérusalem ». En 1000 avant notre ère, le roi David, le premier, avait institué la ville capitale du royaume des Hébreux. Au mépris d’une partie de la communauté internationale, les Israéliens ont établi à Jérusalem la capitale de leur Etat. Même si un certain nombre d’ambassades demeurent à Tel-Aviv, Israël affirme ainsi, parti pris pour le moins discutable, que le retour sur la terre des ancêtres est la continuation d’une Histoire interrompue depuis 2000 ans. La ville est chère au cœur de tout Israélien, qui depuis la  guerre des Six Jours, en 1967, et l’occupation de la vieille ville et du secteur jordanien, peut venir prier au pied du Mur des Lamentations et chanter : « Yeroushalaïm chel zahav/ Ve chel nekhochet ve chel or… » (Jérusalem d’or/ Et de cuivre et de lumière…)

Jérusalem recèle bien des trésors : haatika, la vieille ville, ceinte de remparts, est un joyau. Sise sur une éminence, elle est dominée par le dôme en or de la mosquée d’Omar et celui, en argent, d’Al Aqsa, tandis que sur les hauteurs environnantes s’élevaient, jusqu’à la guerre des Six Jours, la Jérusalem jordanienne et la Jérusalem israélienne. La porte de Damas et quelques autres, telles celles des Lions et de Jaffa, commandent l’accès à la vieille ville, protégée par de robustes remparts. Ils furent érigés, en 1538, par Soliman le Magnifique. En effet, Jérusalem, comme l’ensemble de la Palestine, a connu au fil des siècles nombre de conquérants : des Babyloniens aux Anglais en passant par les Romains, les Perses, les Croisés, les Arabes et les Turcs. Cette antique cité est divisée en trois quartiers : catholique, arménien et arabe, mais la très grande majorité de sa population est arabe. L’atmosphère qui y règne est celle qui prévaut au sein de la plupart des vieilles villes arabes, quelque peu tempérée par le flux des touristes et les cohortes de ministres du culte, appartenant à différentes religions, qui s’y côtoient. Ruelles étroites et édifices divers s’enchevêtrent à l’envi en un improbable mélange qui mêle bâtisses lépreuses, mosquées, églises et couvents. On prétend que le dernier snobisme en vogue, initié par Ygal Allon, l’actuel vice-président, incite les Israéliens à demeurer en cette vieille ville, que la majorité d’entre eux, pourtant, continue à redouter. Au cœur de cette antique cité, les souks offrent aux visiteurs ébahis un réel dépaysement : spectacle coloré des étoffes bigarrées et des éventaires divers qu’inondent le parfum des épices et les senteurs des pâtisseries arabes, cris rauques des marchands, insultes des camelots, martèlement métallique des sabots des ânes sur le pavé. Mais on est parfois surpris par les procédés archaïques dont usent certains artisans arabes. Un regard plus attentif débusque misère, dénuement et détresse dans cette âcre puanteur qui flotte dans les cours des masures… Il arrive qu’au détour d’un souk, se croisent, voire se rencontrent, les adeptes des diverses religions qui considèrent Jérusalem comme une ville sainte : les religions chrétiennes, musulmane (ascension du Prophète) et juive (premier et deuxième temple).

Ville sainte des Juifs, donc : le souk El Qattani conduit au Mur des Lamentations. Pour y accéder, on doit, comme lorsque l’on pénètre dans tout lieu public en Israël, satisfaire à la fouille des sacs, porte-documents, appareils de photo, etc. Surplombé par le dôme de la mosquée d’Omar, le Mur des Lamentations draine et rassemble les fidèles juifs. Ce mur est un vestige des ruines du mur ouest du second temple, édifié en 500 A.C.

En Israël, la religion juive est pratiquée par environ 30% de la population, un pourcentage relativement faible qui atteste l’ambigüité d’Israël : un Etat laïc dont les racines historiques plongent au plus profond de l’une des plus anciennes religions du monde, le judaïsme, qui, par ailleurs, imprègne la vie quotidienne : Cour rabbinique, cuisine casher, fêtes telles que Yom Kippour, Hanouka et autres. Autrement dit, Histoire et traditions. Cette immixtion du passé dans la vie courante est accentuée par la nécessité de solliciter les partis religieux pour constituer une majorité. Ainsi, remarque-t-on une stricte observance du shabbat : la vie s’arrête complétement du vendredi soir au samedi soir et, à titre d’exemple, aucun bus ne circule et l’on discute du bien-fondé de la diffusion, ce jour-là, de programmes télévisés…

Les fidèles prient au pied du Mur des Lamentations, femmes d’un côté, hommes de l’autre, revêtus du talit, le châle de prière, et la tête couverte de la kippa ou de tout autre couvre-chef, comme il sied toujours devant Dieu. Ils s’adonnent à la prière en pratiquant un balancement continuel de tout le corps, car l’âme et le corps tout entier doivent s’unir pour prier. Par ailleurs, ils déposent des vœux livrés à des petits papiers soigneusement roulés et coincés dans les interstices des pierres du Mur. Les veilles de fêtes, des centaines de Juifs prient, chantent et dansent…

Au-dessus du Mur, s’élève la mosquée d’Omar et, au second plan, le Mont des Oliviers et l’église de l’Ascension. On ne peut imaginer symbole plus pertinent de la « proximité » des trois religions du Livre. La mosquée dite d’Omar se nomme en fait El Qoubbet Es Sakhra, soit le dôme du rocher. Construit sur le Haram- ech- Chérif (esplanade du temple), encore appelé Mont Moriah, où se déroula le sacrifice d’Abraham, le dôme du rocher est le troisième lieu saint de l’Islam, après La Mecque et Médine. La tradition veut que ce soit à partir de ce rocher d’Abraham que, lors de son ascension, s’éleva vers les cieux le Prophète Mahomet…

La mosquée El Aqsa, édifiée par le sultan omeyyade Abdul Malik, porte le nom du point extrême atteint par le Prophète Mahomet lors de son voyage de La Mecque à Jérusalem. Elle fut incendiée en août 1969.

Aujourd’hui, l’antique piscine de Siloé, qui appartient au site de la Jérusalem primitive, est située au sein d’un petit village arabe.

Dans l’enceinte de la Jérusalem moderne, on découvre Mea Shearim, un quartier de petites ruelles, bordées d’échoppes qui offrent une multitude d’objets du culte. C’est en ces lieux que vivent les Juifs dits « orthodoxes », dont la plupart appartient à la communauté ashkénaze, issue d’Europe centrale. Certains, cependant, sont des sépharades, originaires, entre autres, du Maghreb. Ces Juifs « orthodoxes » pratiquent un judaïsme qui les conduit à vivre dans le respect scrupuleux de la Thora et à consacrer le plus clair de leur temps à l’étude ou à l’enseignement du Talmud,  une compilation de textes anciens. Ils mènent une vie communautaire ; un certain nombre de membres travaillent pour subvenir aux besoins de la communauté. Beaucoup, à l’instar des rabbins, sont vêtus d’un long manteau noir et d’un chapeau de même couleur. Certains adeptes de sectes originaires d’Europe centrale, de Pologne par exemple, berceau du mysticisme hassidique, ont conservé l’usage des vêtements de ces pays, ainsi que le bonnet de fourrure, qui étonne sous cette latitude. Les enfants sont affublés du même accoutrement, malgré la chaleur qui règne souvent en Israël. Tous portent une chevelure ornée de papillotes, dont l’origine se trouverait dans l’un des versets de la Bible… Parmi les sectes les plus connues, on peut citer Agoudat Israël, Hapoël Hamizrahi… Egalement, le Poalé Agoudat Yéroushalaïm, qui ne reconnaît ni le gouvernement d’Israël ni son armée.

L’étude du Talmud se pratique en général dans une yeshiva, séminaire ou collège talmudique. On recense 267 yeshivot (pluriel de yeshiva) qui accueillent 18 000 étudiants. Pour entretenir ces écoles, il arrive que l’on procède à des quêtes.

Les anciennes écuries du roi Salomon se visitent ; d’imposants piliers datent de l’époque d’Hérode. Ils auraient été restaurés par les Templiers… A travers les grilles de Dominus Flevit, on admire le panorama sur la vieille ville… A l’extrémité opposée de la cité, aux confins de la ville nouvelle, se trouve le Sanhédrin, institution juridique suprême au temps du second temple. Au sein des catacombes, taillées dans le roc, étaient enterrés les membres du Sanhédrin.

Quittant de nouveau haatika, la vieille ville et le passé, on découvre la Jérusalem moderne, capitale d’Israël, que divers Etats ne reconnaissent pas comme telle. Cette cité est le siège du Musée National, ouvert en 1964. Conçu pour se fondre dans le paysage, il domine la ville nouvelle et de partout, on le voit. C’est une réussite architecturale et esthétique. Son créateur définit ainsi son originalité : « le changement continu d’espaces, grands et petits, ouverts ou fermés, fournit diverses possibilités d’exposition et aiguise la sensibilité du visiteur. » Les espaces ouverts, aménagés entre les pavillons, composent un vaste musée en plein air consacré aux œuvres de sculpteurs contemporains comme Vasarely.

Coiffé d’un dôme blanc, un pavillon spécial jouxte le musée : il abrite les manuscrits de la Mer morte, dont une partie appartient à Israël. Copie du livre d’Isaïe, due aux Esséniens, ils furent découverts en 1947 par un bédouin dans des jarres scellées. Au fond du paysage, s’élève la Knesset, siège du parlement israélien. L’éventail des partis est fort large : un proverbe juif ne dit-il pas : « là où il y a trois Juifs, il y a quatre opinions différentes ! ». Ainsi, recense-t-on deux partis communistes, un parti nationaliste, quatre partis de gauche, trois partis religieux, deux partis libéraux, un parti  « laïc- neutraliste »(le parti de Uri Avnery). La plupart participe à l’actuel gouvernement  « d’union nationale. »

L’Université Hébraïque de Jérusalem est une université pluri – disciplinaire. Autour d’un campus, elle regroupe plusieurs facultés (hormis celles de Droit et de Médecine), bibliothèques, cités universitaires, restaurants, synagogues et un auditorium. Elle dispense son enseignement à 12 000 étudiants, dont 250 sont arabes et druzes et 1 800 étrangers, dans le cadre d’accords de coopération. Au sein même du complexe universitaire, ils disposent d’une piscine, d’un stade, de plusieurs salles de sport ainsi que de parcs. Israël serait le pays du monde le plus scolarisé, après les Etats-Unis.

Hôpital et faculté de Médecine, la Hadassah, à Ein Kerem-Jérusalem, est une institution célèbre dans le monde entier, comme le sont le Technion de Haïfa, l’Institut d’agriculture et l’Institut Weizman de recherche scientifique de Rehovot.

Dans les faubourgs de la ville, le mémorial Kennedy atteste, à l’instar de Yad Vashem, édifié à la mémoire des Juifs victimes de la Shoa, le savoir – faire des architectes israéliens dans ce domaine.

TEL-AVIV ET JAFFA

Tel-Aviv, « la colline du printemps », fondée en 1909, risque de décevoir le visiteur, du moins celui qui a gouté aux charmes de Jérusalem et à son climat tempéré. Métropole de 400 000 habitants, édifiée au bord de la mer, elle tourne le dos à la mer ! Si l’on excepte l’architecture inspirée du Bauhaus, c’est une ville moderne, sans attrait et sans passé ancien. Sans attrait parce que dépourvue de passé ? Le climat chaud et humide qui y règne commande une vie calme, paisible et décontractée. A Tel-Aviv, les Israéliens apprécient certains  lieux illustres tels que le Kikar Dizengoff, ses cafés et ses cinémas, le théâtre de la Habima, le Rehov Allenby et ses magasins élégants… Passant devant la maison de Dizengoff, peut-être se rappellent-ils que là fut proclamée, le 14 mai 1948, l’indépendance de l’Etat d’Israël…

Jaffa, en hébreu Yaffo, c’est l’ancienne ville, celle qui existait lors de l’arrivée des premiers pionniers, comme David Ben Gourion, qui débarquaient à Jaffa. Plus tard, on construira le port de  Haïfa. Aujourd’hui, le port de Tel-Aviv se situe plus au nord. Peu à peu, des buildings sans cachet se substituent aux maisons individuelles de Jaffa et bientôt, il ne subsistera que le vieux quartier arabe : abandonné par les Arabes et restauré, il accueille, sous l’impulsion des autorités, des artistes qui y vivent et y travaillent.
 

Tel-Aviv.
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Tel-Aviv.
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Tel-Aviv, Jaffa, la ville ancienne.
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Tel-Aviv, Jaffa, la ville ancienne.
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CESAREE

Bordée d’orangers et de bananiers, une route conduit à Césarée, l’un des sites archéologiques majeurs du pays, situé à 50 kilomètres au nord de Tel-Aviv. Port phénicien, il fut ensuite romain et, plus tard, arabe … Les ruines imposantes qui demeurent aujourd’hui évoquent le souvenir des Croisés. Ainsi, les remparts de la citadelle furent édifiés, en 1251, par Saint-Louis (Louis IX, roi de France, 1226-1270). Pour ériger leur forteresse, les Croisés utilisèrent les colonnes des édifices romains ainsi que les pavés des rues. Ici, comme à Jérusalem, les cités des diverses époques se superposent et s’enchevêtrent. Au temps de la domination romaine, la ville était plus étendue que la citadelle des Croisés : perdue au cœur de la campagne parmi les bananiers et les palmiers, une porte romaine l’atteste.

Cesarée, remparts.
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Cesarée, poterne de la citadelle.
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Cesarée, ruines.
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Cesarée, ruines romaine.
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Cesarée, allée des Croisés.
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Cesarée, symboles de trois dominations : romaine, croisée, arabe.
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Cesarée, aujourd’hui cette porte romaine est perdue dans la campagne parmi les bananiers et les palmiers.
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HAIFA ET SAINT JEAN D’ACRE

Situé à 90 kilomètres au nord de Tel-Aviv, Haïfa est le principal port du pays, devant Eilat et Ashod (1955). Il compte 200 000 habitants. Les installations portuaires et le complexe industriel et commercial sont situés au pied du mont Carmel, que les quartiers résidentiels, nantis des nécessaires magasins, ont gravi. Au sommet du mont Carmel, s’étend le jardin persan du bahaïsme, l’une des cinq religions reconnues par l’Etat d’Israël. En effet, il n’existe guère en ce pays de religion d’Etat et, israélien n’est pas synonyme d’israélite, quand bien même les tribunaux rabbiniques et les partis religieux jouent un rôle indéniable.

A Saint jean d’Acre, Akko en hébreu, la vielle ville, haatika, s’avance telle une presqu’île dans la Méditerranée. Derrière elle s’élève la ville nouvelle ; la station balnéaire se situe sur sa gauche. La ville moderne n’exerce aucun attrait : le long de larges avenues rectilignes, se succèdent des immeubles de quatre ou cinq étages … En revanche, la vieille ville, peuplée de 6 000 Arabes, serait digne d’intérêt, si elle ne constituait pas un véritable ghetto. Au fil des ruelles, on admire mosquée du XVIII° siècle et ancien caravansérail de la même époque. Des nuées d’enfants jouent. Comme dans nombre de villes arabes, le seul espace de jeu dont ils disposent est la rue. De l’histoire très riche de cette ville, demeurent  essentiellement les vestiges des Croisés et des Ottomans. Le style pur et dépouillé des Croisés domine et nimbe la cité d’une atmosphère assez austère. Ici, tout est authentique et naturel, sans masque. Il arrive que le visiteur ressente une certaine animosité, voire une hostilité certaine. Elle émane de la population arabe, confinée dans ce ghetto et sans doute moins familière du cosmopolitisme que celle de Jérusalem. Cependant, ici, point de haine comme à Hebron et à Naplouse, en Jordanie « occupée » (dite « libérée » par les Israéliens).

Haïfa.
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Haïfa. Coucher de soleil sur la Méditerranée.
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St Jean d’Acre.
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St Jean d’Acre, la vieille ville.
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St Jean d’Acre, fortifications.
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St Jean d’Acre, la mosquée d’Ahmed Pacha El-Jazzar (18ème siècle).
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St Jean d’Acre, ruelle ancienne.
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St Jean d’Acre, caravansérail (18ème siècle).
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St Jean d’Acre.
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St Jean d’Acre, la rue appartient aux enfants…
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St Jean d’Acre, ruelle.
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HAUTE-GALILEE

Quitter Saint-Jean d’Acre, c’est aussi quitter les collines de la Basse-Galilée et découvrir un nouveau paysage, les montagnes de Haute-Galilée, enneigées en hiver. Ici et là, des figuiers de barbarie bordent la route. Leur fruit, la figue de barbarie, se dit sabra en hébreu. Ce terme désigne également les Israéliens nés sur le sol d’Israël (eretz Israël) pour les distinguer des immigrants toujours plus nombreux (50 000 attendus en 1970). On dit que, comme les figues de barbarie, ils sont durs et piquants à l’extérieur, mais doux et suave à l’intérieur…

Safed ou Tsaft, capitale de la Haute-Galilée, est la ville du pays située à la plus haute altitude. Célèbre foyer de culture juive depuis toujours, elle serait pratiquement la seule où, depuis 2000 ans, les Juifs sont demeurés. Dotée d’écoles talmudiques, elle abrite la tombe d’un illustre rabbin, le rabbi Shimon Bar Yohai, qui vécut et étudia à Meron, à proximité de Safed, ainsi que la synagogue Ha’ari.

Les montagnes de Haute-Galilée ont été systématiquement reboisées. Sur ces hauteurs, mais aussi dans les plaines, les pins ont ralenti, voire arrêté, l’érosion qui appauvrissait les sols. On prétend que le nombre fort élevé d’arbres plantés aurait d’ores et déjà contribué à modifier quelque peu le climat : la différence entre les saisons serait plus marquée qu’autrefois. A travers ces paysages de sommets arborés, une route conduit à Bir-Am, un ancien village arabe, situé à quelques kilomètres de la frontière libanaise. Aujourd’hui en ruines et désert, il était, autrefois, peuplé de chrétiens maronites ; cette population autochtone, qui y vivait, en fut chassée lors de la guerre de 1948. Des vestiges plus anciens demeurent : ainsi les colonnes helléniques, du II° siècle de notre ère, de l’une des trois plus antiques synagogues du pays et le portail particulièrement bien conservé. On aurait trouvé ici des magen David, des étoiles de David… En revanche, les guides touristiques ne disent rien des ruines alentour… Pourtant, « le calvaire de Bar’am commence le 29 octobre 1948, quand David Ben Gourion, premier ministre de l’Etat d’Israël proclamé six mois plus tôt, déclenche l’offensive Hiram. La cible est la zone frontière avec le Liban, que le plan de partage de la Palestine –voté par les Nations unies en 1947 et rejeté par tous les pays arabes- avait attribué aux Palestiniens. En l’espace de soixante heures, plusieurs dizaines de milliers de villageois sont jetés sur les routes de l’exil dans les combats entre les forces arabes et la Haganah, l’embryon de l’armée israélienne. Ces opérations répétées sur tout le territoire de la Palestine mandataire, aboutiront à l’exode de 700 OOO Palestiniens, qui lui vaudra le nom de Nakba (« catastrophe »). A Bar’am, l’ordre d’expulsion tombe le 13 novembre(…). Les 850 habitants se regroupent pour la plupart dans la localité voisine de Jish, dans l’attente du retour promis. Mais la consigne ne viendra jamais. » (Le Monde 14 avril 2009).

Haute Galilée, sur la route, figuiers de barbarie.
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Haute Galilée, Safed ou Tsaft.
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Haute Galilée, une rue de Safed.
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Haute Galilée.
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Haute Galilée.
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Haute Galilée.
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Haute Galilée, village de Bir-Am
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Haute Galilée, Bir-Am : les colonnes de l’une des trois plus anciennes Synagogue d ‘Israël.
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Haute Galilée, Bir- Am portail de l’ancienne Synagogue.
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Haute Galilée, de la frontière on devine le premier village libanais.
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Haute Galilée, de Bir-Am, on aperçoit le kibboutz Bar-Am blotti entre les sommets.
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KIBBOUTZ BAR-AM

De ce village de Bir-Am, on aperçoit, blotti entre les sommets, à 750 mètres d’altitude,  le kibboutz Bar-Am, dont les habitants se sont prononcés, depuis des années, en faveur du retour des villageois dans leurs maisons…. C’est celui où l’auteur de ces lignes a séjourné et travaillé.

Pour y accéder, on longe la frontière libanaise de si près que l’on distingue le village libanais le plus proche et, de l’autre côté, le sol nu et désert, encombré de pierres. Sans doute est-ce ainsi que se présentait la terre, en cette région d’Israël, lors de l’arrivée des pionniers. Ceux-ci, lors de la fondation de ce kibboutz, en 1948, durent affronter une nature hostile, et disent les plus anciens, un sol caillouteux et stérile ainsi que le froid en hiver et la chaleur en été, dans le dénuement le plus absolu : sans habitat, ni eau ni électricité. Les premières constructions édifiées étaient des cabanes de bois couvertes de tuiles ; assez rudimentaires, elles abritent de nos jours les volontaires étrangers. Pourtant, en quelques années, les pionniers vont transformer Bar-Am en une sorte de paradis terrestre, aujourd’hui planté d’arbres et de fleurs, tapissé de gazon et agrémenté d’une superbe piscine, à laquelle chacun peut accéder selon le temps dont il dispose…  En arrière- plan, s’élève le Ramat Ha Golan, les monts du Golan, dominés par le sommet enneigé du mont Hermon, situés en Syrie « occupée » (dite « libérée » par les Israéliens), à une trentaine de kilomètres à vol d’oiseau. Les membres du kibboutz, les haverim, habitent maintenant de petits édifices, que se partagent quatre familles par immeuble. Chaque appartement se compose d’une entrée-cuisine, d’une salle- de -séjour et d’une chambre : c’est petit, mais pratique et confortable.

Ce kibboutz cultive 300 hectares, soit 175 de coton, 75 d’oliviers, 45 de vergers et 30 de betteraves. Il dispose d’un vivier à carpes, situé à environ 35 kilomètres, dans la vallée du Houlet (Syrie « occupée »), une longue vallée fertile et verdoyante où croissent pommes, orangers, coton… L’irrigation et la culture du coton sont hautement mécanisées ; la cueillette des fruits le sera, comme l’attestent déjà les allées bitumées des vergers… Les pommes de Bar-Am, Golden ou Winter-banana, entres autres, sont réputées… Le kibboutz compte 130 membres et, à cet égard, il appartient à la catégorie des kibboutzim de dimension moyenne. Il est économiquement et financièrement sain, contrairement à tel de ses voisins dont l’activité principale est identique.  Chaque kibboutz doit vivre quasiment en autarcie : la monoculture est proscrite. Outre sa spécialité, il doit subvenir à tous ses besoins. Du moins est-ce la règle.

Comme dans tous les kibboutzim, particulièrement dans les kibboutzim- frontière, chaque membre monte la garde à tour de rôle, chacun ayant les mêmes droits et les mêmes obligations. Les membres prennent généralement leur repas dans le restaurant communautaire, mais ce n’est pas impératif. Les mets servis par les haverim, à tour de rôle, sont, pour la plupart, sains et légers : légumes, œufs, fruits, lait, fort peu de viande et jamais de porc, conformément aux prescriptions de la cuisine casher. La célébration des fêtes est l’occasion d’un certain nombre de réjouissances parmi lesquelles s’inscrit la danse : hora et mahi-mahi, danse lente du citronnier et danse hassidique, entre autres … Le repos est rare, aussi en profite-t-on !

En effet, le kibboutz, est d’abord un lieu de travail (à raison de huit ou neuf heures par jour, selon les saisons). C’est la valeur suprême ! On travaille pour la communauté ; point dans la perspective de susciter un profit, car cette notion n’existe pas. Il n’y a guère de circulation d’argent dans l’enceinte du kibboutz, mais uniquement entre cette structure et la société extérieure, lors des nécessaires transactions commerciales, la vente de fruit, entre autres. L’activité cardinale et primordiale est l’irrigation : enrichi et stabilisé par les plantations, le sol manque d’eau. L’irrigation est nécessaire à sa fertilité. Les Israéliens ont développé et maîtrisent cette technique indispensable à la prospérité de l’agriculture. Ainsi des travaux ont été entrepris pour irriguer le désert du Neguev auquel l’eau, issue du lac de Tibériade, serait dispensée par un pipe-line traversant le pays. Irriguée en recourant à des techniques modernes se substituant au système archaïque de la noria, la Syrie serait, dit-on, une terre fertile et verdoyante. Outre l’irrigation, Bar-Am se consacre à la culture du coton, des oliviers, de la betterave et des fruits dans de vastes vergers, et pour vivre en autarcie, élève des volailles, et des carpes, dans des viviers situés dans la vallée du Houleh, en Syrie « occupée » … Entre Bar-Am et les Plateaux du Golan, s’étend cette vallée. Autrefois marécageuse et infestée par la malaria, elle fut d’abord partagée entre les kibboutzim de cette région montagneuse, alors fort dépourvus. Aujourd’hui gagnée par la fertilité, coton et maïs ont, entre autres, détrôné les marais, comme ces pièces d’eau, tels des miroirs, que forment les viviers de carpes. Ce poisson est l’un des mets traditionnels de la cuisine juive.

Chaque jour, les haverim disposent de deux heures, entre 17 et 19 heures, qu’ils  consacrent exclusivement à leurs enfants. Le père est libre de tout travail et la mère exempte de toute préoccupation ménagère, à laquelle pourvoie la communauté. Les enfants du kibboutz bénéficient d’une éducation spécifique (voir plus haut) et, ceux de Bar-Am respirent la joie de vivre. Il est vrai que tout est mis en œuvre pour qu’ils se développent harmonieusement, dans une atmosphère sereine, autant que faire se peut. Sans doute est-ce aussi le souci de rompre avec l’enfance tragique vécue par les parents ou les grands-parents, victimes de la Shoa. Cependant, l’état de guerre semi-permanent de l’Etat d’Israël rappellerait aux plus gâtés la sombre réalité…

Haute Galilée, de l’intérieur du kibboutz Bar-Am, on aperçoit à gauche à flanc de colline la borne frontière israëlo-libanaise.
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Haute Galilée, à l’intérieur du kibboutz Bar-Am.
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Haute Galilée, à l’intérieur du kibboutz Bar-Am.
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Haute Galilée, kibboutz Bar-Am, le secteur utilitaire : étables, poulailler, usine…
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Haute Galilée, kibboutz Bar-Am, le restaurant communautaire.
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Haute Galilée, kibboutz Bar-Am, cabanes de bois couvertes de tuiles, premier habitat des « pionniers ».
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Haute Galilée, kibboutz Bar-Am, habitation actuelle des membres.
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Haute Galilée, kibboutz Bar-Am, la piscine.
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Haute Galilée, irrigation…
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Sur les hauteurs de Galilée.
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Sur les hauteurs de Galilée.
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Vallée du Houleh, vivier à carpes.
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Vallée du Houleh, culture du coton.
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LE GOLAN

Quittant Bar-Am, on s’achemine vers Kyriat Shmona, une ville dite « de développement », née voici une vingtaine d’années, on longe la vallée du Houleh, on traverse l’ancienne frontière, au pied du Golan, dont on gravit ensuite les pentes en empruntant des petits chemins truffés de cahots. Semi-désertique,  peuplé de brebis et de chèvres, le Plateau du Golan fut conquis lors de la Guerre des Six Jours, en juin 1967, et occupé par les Israéliens. Avant le conflit, ce territoire était peuplé d’Arabes. La plupart a fui lors de l’occupation, à l’exception des Druzes dont la majorité se concentre dans ce secteur. Le peuple druze, dispersé sur les terres d’Israël, de Syrie et du Liban, fut « arabisé » lors de la conquête arabe. Malgré les aléas de l’Histoire, sa religion a conservé une authenticité et un mystère qui attestent son originalité. Elle est née de la déification du calife d’Egypte, Hakem, aux alentours de l’an 1000. Elle possède un statut légal et s’inscrit dans le champ de compétence du ministère des Cultes. On en ignore à peu près tous les usages tant elle est secrète. Seule une élite, les oukal, connaît ses dogmes. Ceux-ci s’abstiennent de fumer et de boire des boissons alcoolisées. Les fidèles, les djouhal, eux, ne connaissent que les rites. Ils doivent respecter strictement les sept préceptes de la morale druze. La maison de prière est une chilweh. Intégrés à l’Etat d’Israël, les Druzes, contrairement aux Arabes, servent dans les rangs de la police et de l’armée. Ils sont passés maîtres, dit-on, dans l’art de la construction et cultivent … le tabac, destiné à l’exportation et aux kibboutzim.

Deux des trois sources du Jourdain jaillissent en Syrie « occupée », le Dan et Banias, la troisième, au Liban. Du fait de l’ « occupation » de ce territoire, les Arabes ne peuvent guère couper l’eau du Jourdain, ressource vitale pour Israël. A Banias, se niche un oratoire dédié au dieu Pan (à l’origine du nom Banias) qui atteste la présence grecque avant la conquête arabe, au VIII° siècle. De Dan, on aperçoit, juché sur un piton, un château édifié par les Croisés. Non loin de Banias, se trouve un point stratégique, le carrefour des frontières d’Israël, du Liban et de la Syrie. Aux marches de la Syrie avant la guerre des Six Jours, un fort dominait les kibboutzim les plus vastes et les plus opulents d’Israël- ils composent une allée verte et fertile- que, par l’ouverture d’une meurtrière, les Syriens mitraillaient et bombardaient sans relâche… Pas une semaine ne s’écoulait sans que la Presse occidentale ne mentionne ce fort. Sources du Jourdain et fort meurtrier, voilà deux facteurs qui expliquent, sinon justifient, la conquête de ce territoire par Tsahal, le sixième jour du conflit, au terme de violents et dramatiques affrontements : les Israéliens escaladaient les hauteurs à découvert sous le feu de « l’ennemi », raconte un militaire israélien, qui évoque également ces soldats décapités qui continuent à courir… privés de leur tête. On n’a pas eu l’opportunité de recueillir un récit de l’un des adversaires syriens. On peine à imaginer que l’Etat d’Israël accepte, pour une raison stratégique, de restituer cette terre. Et pas davantage, sans doute, Jérusalem, chargée de tant de symboles pour les Juifs.

Plateaux du Golan, en Syrie dite « libérée » dans les textes officiels israëliens et « occupée » dans le reste du monde.
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Plateaux du Golan.
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Plateaux du Golan., un marché druze.
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Une de sources du Jourdain, Banias.
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Lieu stratégique, au carrefour des frontières d’Israël, du Liban (à gauche) et de la Syrie (à droite).
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L’un des forts les plus célèbres du Moyen-Orient.
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Ancien poste frontière syrien. Par la meurtrière on aperçoit les kibboutzim les plus opullants d’Israël.
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Vastes et riches kibboutzim sous les plateaux du Golan.
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Vastes et riches kibboutzim sous les plateaux du Golan.
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Vastes et riches kibboutzim sous les plateaux du Golan.
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Vastes et riches kibboutzim sous les plateaux du Golan.
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Relique de la Guerre des Six Jours.
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« LA MER DE GALILEE »

Une route sinueuse gravit et descend les vallons ; elle conduit à « la Mer de Galilée », le Lac de Tibériade, dont on admire les splendides paysages. Tibérias est une petite ville qui s’étend sur une rive du lac. L’hiver, jouissant d’un doux climat, elle est un lieu privilégié de villégiature ; l’été, c’est une étuve, car le lac est situé en-dessous du niveau de la mer. Avant la guerre des Six Jours, la rive opposée constituait la frontière avec la Syrie ; Israéliens et Syriens s’y accrochaient fréquemment. Nombre d’immigrants vivent à Tibérias ; ici, comme à Nazareth, au cœur du Neguev ou de l’ex secteur jordanien de Jérusalem, les autorités ont entrepris une politique de «  judaïsation », ou pour appeler un chat un chat, de colonisation de ces territoires.

En descendant vers « la Mer de Galilée », c’est à dire le lac de Tibériade par une route sinueuse qui gravi et descend les collines.
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Au bord du lac de Tibériade, Tibérias petite ville de villégiature l’hiver car le climat y est doux. En revanche, l’été, le fait que le Lac se trouve en-dessous du niveau de la mer la métamorphose en une véritable éthuve…
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Paysage du lac de Tibériade.
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Paysage du lac de Tibériade.
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Vestiges de la synagogue de Kfar Naum (Capharnaum), la seconde des trois plus anciennes synagogues du pays.
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A Kfar Naum (Capharnaum), on visite les ruines, la maison dite de Pierre et la synagogue, qui figure, elle aussi, parmi les trois plus anciennes du pays. A Nazareth, on s’attarde dans les souks et à Bethléem, en Judée (Jordanie dite « libérée », en fait, « occupée »), on admire les minarets de cette cité arabe… Dans les environs, les paysans pratiquent la culture en terrasses. Dans le cratère d’un faux volcan, Hérode construisit une ville…

Le désert de Judée est un désert de sable. En chemin, image biblique, on croise un berger et son troupeau de moutons…
 

Souks de Nazareth.
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Bethleem en Judée, Jordanie « occupée » dite « libérée » par les Israeliens : la ville arabe.
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Les environs de Bethleem, cultures en terrasse. Faux volcan dans le cratère duquel Hérode construisit une ville.
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Le désert de Judée.
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Le désert de Judée, un désert de sable.
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En Jordanie « occupée » un camp de réfugiés palestiniens, déserté par le plus grand nombre après la Guerre de Six Jours.
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Sur la route de la Mer Morte.
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La Mer Morte.
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Dans les environs de la Mer Morte.
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La Mer Morte.
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Au bord de la Mer Morte, Massada
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Ruines au sommet de la forteresse de Massada
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Vue sur la mer morte du sommet de Massada
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Vue du sommet de Massada
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Ruines sur le sommet de Massada
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Désert
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Désert
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Bédouin (D.R.)
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