José Afonso, une vie

Janita Salome, Carlos Salome, Jose Alfonso et Julio Pereira

Janita Salome, Carlos Salome, Jose Alfonso et Julio Pereira

 

JOSE AFONSO, C’EST UNE VOIX,
JOSE AFONSO, C’EST UNE CONSCIENCE,
JOSE AFONSO, C’EST LA BRÛLURE DE L’AFRIQUE …

RESUME BIOGRAPHIQUE

José Afonso naît le 2 août 1929. Une partie de son enfance se déroule en Angola et au Mozambique. Il poursuit ses études secondaires et universitaires à Coimbra. En 1949, il a vingt ans, il commence à chanter et ne cessera jamais, quelques que soient les difficultés, de se livrer à cet art. Du fado de Coimbra, il évoluera vers la ballade puis, « la chanson d’intervention politique ».

Mais, il est également enseignant. Ainsi, de 1964 à 1967, est-il professeur à Lourenço Marques (Maputo) et Beira. De retour au Portugal, il s’installe à Setubal. En 1968, il est expulsé de l’enseignement officiel pour motifs politiques. Il vit alors de leçons particulières et de ses activités musicales.

Au cours de cinq années qui précèdent la Révolution des œillets, il pratique la pédagogie du chant et de la parole, activité propice à la prise de conscience politique de ses disciples. Le 29 avril 1973, il est embastillé à Caxias.

Dans la nuit du 24 au 25 avril 1974, la diffusion sur les ondes de Radio Renaissance de Grandôla, l’une de ses chansons, sonne l’heure de la Révolution des Oeillets. Il vit cette période avec ferveur et émotion. Après le 25 avril, il participe activement au mouvement des coopératives.

En novembre 1981, il offre cinq récitals au Théâtre de la Ville de Paris.

Le 9 juillet 1983, il est décoré par le Président de la République du Portugal de l’Ordre de la Liberté, en compagnie d’illustres personnalités militaires (Otelo Saraiva de Carvalho, Vasco Lourenço, Melo Antunes, Costa Neves, Victor Alves) et civiles (le professeur Cintra) ainsi que, à titre posthume, Adriano Correia de Oliveira. Mais cette reconnaissance officielle ne lui sera d’aucun secours lorsque, frappé par la maladie, il se trouvera fort démuni. Le 28 janvier 1985, le Théâtre de la Ville de Paris organisera en son honneur et à son profit une soirée destinée à recueillir quelques fonds.

Auteur de quatorze disques, José Afonso meurt le 23 février 1987. Sa dépouille est enterrée au cimetière de Setubal : une sépulture modeste, à son image.

Jacques ERWAN, Paris, le 3 janvier 2011

 

2 août 1929
Naissance de José Afonso. Ses parents (père magistrat) partent en Afrique. Il est élevé par sa grand-mère puis par sa tante et son oncle…1932
José a 3 ans révolus. Il part rejoindre ses parents en Angola. Il vit ensuite avec eux au Mozambique jusqu’en 1939.

1933
José a 4 ans quand naît “O Estado novo”, le régimesalazariste: nationaliste, autoritaire, catholique, corporatiste et conservateur. Adulte, José Afonso sera internationaliste, partisan de la liberté, athée, démocrate et progressiste.

1939
José a 10 ans, il quitte l’Afrique et rentre au Portugal. Muté à Timor, son père, accompagné de sa mère, est victime des Japonais: 3 ans de camp.

1946
José a 17 ans. Lycéen à Coimbra, il commence à chanter en amateur le fado de Coimbra. Ensuite, il chantera des ballades.

1949
José Afonso commence à chanter professionnellement.

1958
Disque Baladas de Coimbra (Ballades de Coimbra).

1959
Cette année-là, selon ses proches, son chant commence à changer de veine.

1960
Disques Dr. José Afonso Baladas de Coimbra (Dr José Afonso Berceuses de Coimbra) et Balada de Outono (Ballade d’Automne).

1962
Disque Os Vampiros (Les Vampires).

1964 – 1967
José Afonso enseigne au Mozambique. Au cours de sa carrière, il enseigne le portugais, l’histoire et la philosophie. Premiers contacts avec les “progressistes”. On l’éloigne, pour raisons politiques, de Lourenço Marques (Maputo) pour dispenser son enseignement. Disque Baladas e cancões (Ballades et chansons).

1968
“Accident cérébral” de Salazar; Marcelo Caetano lui succède. Mario Soares est arrêté par la PIDE (police politique) et banni. José Afonso est chassé de l’enseignement pour raisons politiques. Ses amis commencent à organiser des pique-nique pour qu’il puisse chanter.

1969
Disque Contos velhos, rumos novos (Vieilles histoires, chemins nouveaux), un disque rendez-vous du Portugal et de l’Afrique. Il dira de ce disque en 1970:
« J’ai enregistré un disque avec bombo, cavaquinho, cornemuse, marimbas, reco-reco et lampion chinois. La chose est nouvelle, pour tuer définitivement la pleurnicherie des ballades. »

1970
Mort de Salazar. Disque Tras otro amigo também (Amène aussi un autre ami), enregistré à Londres où il rencontre Gilberto Gil et Caetano Veloso. « Mes chansons sont essentiellement lyriques », dit-il (Comercio do Funchal). La musique est jouée uniquement par des cordes pour que l’attention se porte sur les mots. L’une des chansons, Avenida de Angola, est une critique de la prostitution à Lourenço Marques (Maputo, au Mozambique).

1971
Disque Cantigas do Maio (Chants de Mai) réalisé par José Mario Branco, enregistré à Hérouville,). Deux chansons phares: Cantar alentejano, hommage à une victime du régime et Grândola vila morena.

1973
Disque Venham mais cinco (Tout le monde est vienvenu) : plusieurs chansons portent l’empreinte de l’Afrique. José Afonso déclare que sa fonction est d’« amplifier la voix du peuple ». En avril, il est embastillé à Caxias.

25 avril 1974
Grândola vila morena donne le signal de la Révolution des Œillets. Disque Coro dos tribunais (Chœurs des tribunaux).

1975
Tentative avortée de prise du pouvoir par le premier ministre Vasco Goncalves et les généraux Costa Gomes et Otelo Saraiva de Carvalho… José Afonso s’épuise dans la défense du pouvoir populaire.

1976
Disque Cronicas de um pais efervescente com as minhas tamanquinhas (Chronique d’un pays en effervescence avec mes petits sabots), réalisé par Julio Pereira. Chroniques radicales en toute liberté: Os fantoches de Kissinger, par exemple.

novembre 1981
Série de récitals au Théâtre de la Ville de Paris, accompagné, entre autres, par Jùlio Pereira.

28 janvier 1985
Soirée au Théâtre de la Ville avec Paco Ibanez, le Cuarteto Cedrón, Gilbert Laffaille… afin de recueillir des fonds au profit de José Afonso, malade.

29 février 1987
Décès de José Afonso. Il repose au cimetière de Setúbal.

 

Discographie

Libération, 24/02/87

Libération, 24/02/87

A-JOSE