CONGRES EXTRAORDINAIRE DU PARTI COMMUNISTE PORTUGAIS (PCP)

20 OCTOBRE 1974

 

Huit mille personnes y assistent, dont deux mille délégués au Congrès.

But : modification du programme du Parti, approuvé en 1965 au sixième congrès du Parti (le quatrième était illégal), modification motivée par la transformation de la société portugaise depuis le 25 avril et par la légalité advenue, qui permet aujourd’hui au Parti de développer sa lutte pour le progrès, la paix et le socialisme.

Le Congrès approuve une « plateforme d’urgence » d’actions immédiates à mener par le Parti jusque aux élections :

-1) renforcement de la démocratie et défense des libertés,

-2) poursuite de la décolonisation,

-3) défense de la stabilité économique et financière en vue du développement.

Les projets de programme et de statuts du Parti présentés ont aussi été approuvés.

PUBLICATION de la composition intégrale du Comité Central, de la Commission et du Secrétariat.

PARMI LES INVITES : représentants du PS (Pari Socialiste), PPD (Parti Populaire Démocratique), MFA (Mouvement des Forces Armées), MDP (Mouvement Démocratique Portugais), MJT (Mouvement des Jeunes Travailleurs ?), MES ( ?), MD Femmes (Mouvement Démocratique des Femmes), Intersyndical, MPLA (Mouvement Populaire de Libération de l’Angola).

TITRE de « O SECULO », le 21/10/74 : « Claire définition des attitudes dans un congrès ouvert. »

DISCOURS de Alvaro CUNHAL :

« Si nous considérons l’espace de temps relativement court écoulé depuis le 25avril et toutes les modifications déjà réalisées dans la vie politique, sociale, économique et culturelle, nous devons conclure que le processus révolutionnaire se développe à une cadence rapide, animé, impulsé, dirigé par l’alliance du mouvement populaire avec le MFA. »

« L’expérience des premiers six mois de liberté montre que dans le processus révolutionnaire en cours, l’alliance du mouvement populaire avec le MFA décide du chemin des évènements. »

« Après le 25 avril, le pouvoir économique et le pouvoir politique cessèrent de coïncider. Le pouvoir politique est aux mains des forces démocratiques, qui poursuivent une politique tournée vers la défense des intérêts du peuple et du pays. Mais le pouvoir économique était et est aux mains des monopoles et des latifondiaires. Cette situation ne peut se maintenir longtemps. Ou les monopoles et les latifondiaires tiennent compte du pouvoir politique, instaurant une nouvelle dictature, ou les forces démocratiques, pour construire un Portugal démocratique, mettent fin au pouvoir économique des monopoles et latifondiaires. Nous ferons tout pour que cette contradiction se résolve par la seconde alternative. Nous sommes confiants qu’elle se résoudra ainsi. »