Généralités

Drachmes, monnaie grecque

Drachmes, monnaie grecque

Drachmes, monnaie grecque

 

GÉOGRAPHIE

°superficie : 131 960 km² (France : 543 940 km²) : 9000 îles et îlots, dont 200 sont habités,

°80% du territoire sont composés de montagnes ; le plus haut sommet est le mont Olympe qui culmine à 2960 mètres,

°côtes : 15 000 kilomètres,

°habitants : environ 8 millions.

HISTOIRE

°avant Jésus Christ :

-2000, invasions achéenne et ionienne,

-VIII° siècle, Homère,

-500-300 : époque classique, V° siècle : siècle de Périclès, Socrate et Platon…

-IV°-III° siècles : hégémonie de la Macédoine,

-II° siècle : Rome domine la Grèce.

°après Jésus Christ :

-330 : l’empereur Constantin fonde Constantinople,

-1453 : les Turcs s’emparent de Constantinople,

-1821 : guerre de libération ; une fête nationale commémore cet évènement,

-1830 : la Grèce, royaume indépendant,

-1832 : Othon, prince bavarois, devient le premier roi de Grèce,

-1843 : Athènes se révolte contre le roi Othon,

-1919-1922 : conflit gréco-turc ; « catastrophe d’Asie Mineure » : en 1924, plus d’un million de Grecs se réfugient en Grèce,

-1924 : proclamation de la République,

-1936 : coup d’Etat de Métaxas,

-1940 : la Grèce répond NON (« OXI ») à l’ultimatum de Mussolini. Le 28 octobre est « Le Jour du Non », autre fête nationale.

-1944-1949 : guerre civile,

-1956-1963 : gouvernement 1 de Constantin Caramanlis,

-1963-1965 : gouvernement du centre de Georges Papandréou,

-1967 : coup d’Etat de la junte des « colonels »,

-1974 : chute de la dictature,

-1974-1981 : gouvernement 2 de Constantin Caramanlis,

-1985 : victoire électorale répétée du PA.SO.K.

 

QUELQUES CONSIDÉRATIONS RELATIVES À LA GRÈCE ET AUX GRECS
 
« Ce qui est chic dans la Grèce, c’est qu’elle est illogique, paradoxale, une véritable contradiction d’un bout à l’autre. Fables et mythes à gogo : tout est légendaire, incroyable, miraculeux.

Henry Miller, in Premières impressions ou premiers regards sur la Grèce

Mer

La Grèce, c’est la mer ! Des milliers d’îles la jalonnent ! La plaine grecque, c’est une mer, entourée et semée de crêtes…

« Je crois que pour moi, la mer c’est la vraie vie : je suis né et j’ai passé mon enfance dans les îles. »

Mikis Théodorakis, compositeur et chanteur

Antiquité

Depuis des siècles, Socrate ne se promène plus sur les rives de l’Ilissos prodiguant son enseignement à des disciples attentifs… La Grèce d’aujourd’hui ne sort pas du «crâne de l’Antiquité ». Certes, les Grecs contemporains « peuvent lire sans difficulté Xénophon (vers 430-354 avant J.C.), Pausanias (mort en 467 avant J.C.) ou Plutarque (46-125) sans avoir fait de grec ancien… », affirme un citoyen de ce pays. « Mais je préfère, dit l’écrivain Menis Koumandareas, être un Grec moderne avec des trous dans mon pantalon que de les couvrir avec une chlamyde. » (Vêtement long porté dans l’Antiquité.)

Pourtant, l’occidental part volontiers de l’a priori répandu que la Grèce est morte avec l’époque antique pour renaître en 1821, lors de la guerre de libération du joug turc. Le pays subit les contraintes de ces touristes, habités par une approche mythique du passé, plus préoccupés de retrouver le passé que de découvrir le présent.

Langue

« Je dirais volontiers que le premier charme d’Athènes, c’est la langue. »

Olivier Rolin, Athènes, le guide Autrement.

Le grec, c’est aussi une langue. Une langue musicale : cigale se dit tsitsiki et dans le mot, on entend le chant de l’insecte… La version grecque de cocorico est kikirikou, cuicui, tsiou tsiou, etc. Les Grecs chantent donc en une langue grosse de voyelles ! Mais en quelle langue ? La langue « démotique », malliari », la langue populaire, ou bien la langue savante, le katharevoussa ou bien encore, la langue néo-hellénique, fruit des deux autres ? Pain se dira, entre autres, artos ou psomi, c’est selon…

Cuisine

Homère, aède du VIII° siècle avant Jésus Christ, le fabuliste Esope, qui vivait aux VII° et VI° siècles avant Jésus Christ, le poète comique Aristophane –il écrivait au V° siècle avant Jésus Christ-, le philosophe Platon, penseur des V° et IV° siècles avant Jésus Christ, son disciple Aristote, fondateur du « lycée », qui vécut de 384 à 322 avant Jésus Christ, l’illustre orateur Démosthène qui naquit, lui aussi, en 384 et mourut également en 322, tous ces célèbres Grecs, nous dit-on, discutaient de nourriture et de cuisine, comme de l’Histoire et des arts. Il faut observer par ailleurs, que la cuisine participait aux rites sacrificiels et contribuait à honorer les dieux.

L’art sophistiqué de la cuisine se développe sous Alexandre le Grand (IV° siècle avant Jésus Christ). Grâce à un disciple d’Archéstrate (IV° siècle avant Jésus Christ), on sait ce que les Grecs consommaient dans l’Antiquité. La modération était de rigueur. Le protocole du dîner fixait également le nombre idéal des convives, à savoir cinq, ce qui favorisait la conversation. Manger et cuisiner, en Grèce, deux activités qui célèbrent la vie et la culture grecques.

Religion

Pour un Grec, l’orthodoxie, c’est sa maison. D’ailleurs, la religion figure sur la carte d’identité de chaque citoyen. Mais ne vous méprenez pas : ce chapelet, confectionné en divers matériaux, que nombre de Grecs égrènent n’est pas un objet religieux ; il sert à se dégourdie les doigts et à se détendre.

En revanche, chacun pense avoir contracté une dette à l’égard de l’Eglise orthodoxe : « en Grèce, écrivait l’helléniste Jacques Lacarrière (1925-2005), c’est l’Eglise orthodoxe qui a mené la lutte de libération (…) Il s’est agi d’une guerre à la fois nationale et religieuse, une croisade ». Il poursuivait : « être grec, c’est être orthodoxe sur le plan national. » Et il ajoutait, « avec l’orthodoxie, c’est un pays qui est devenu foncièrement balkanique. Il est géographiquement en Méditerranée, mais historiquement, économiquement et spirituellement dans les Balkans et dans le monde orthodoxe, aux côtés de la Russie et de la Serbie. »

Village

A peu près, la moitié des Grecs vit à Athènes, une capitale de quatre millions d’habitants, dont on ne peut que constater la laideur… Paradoxalement, ils sont attachés à leur village, «  rares sont les touristes écrit Anna Guest-Papamanoli, qui ne se sont pas trouvés dans une de ces fêtes de village appelées panighyri où tout le monde mange, boit et danse à longueur de nuit… »

Horaires

Les Grecs travaillent tôt le matin jusqu’à 14 ou 15 heures, heure du déjeuner. Suit une sieste qui se prolonge environ deux heures. Ensuite on reprend le travail pour une courte durée. Et, le soir, on sort… La Grèce est un de ces pays où l’on dort peu !

Défauts ?

Le Grec pratique l’impiété, malgré son attachement à l’orthodoxie, et l’irrévérence comme une hygiène quotidienne. Il est également adepte du mensonge, qui fonde la tragédie, de la para-économie, c’est-à-dire de la fraude, et du clientélisme. A titre d’exemple, on dit qu’à Athènes, 500 usines fonctionnent sans autorisation et 3500 taxis illégaux circulent dans les rues de cette ville…. Débrouille et petits métiers sont le lot de nombre de citoyens.

L’ombre d’un théâtre

Le théâtre d’ombres karaghiozis est né en Turquie, sous le nom de kara-ghioz. Il devient grec au milieu du XIX° siècle. En 1852, il s’installe à Athènes. Le « montreur », à la fois auteur, musicien, metteur en scène, artisan et plasticien, est la plupart du temps un homme pauvre, à l’image du personnage de karaghiozis, pauvre et débrouillard. Le « montreur » est aussi un improvisateur, qui varie le ton de sa voix en fonction des personnages qu’il incarne et mêle les divers dialectes du pays. Il appartient à la lignée des conteurs de fables populaires dans les sociétés rurales.

« Ombre de son ancêtre turc au début, écrit Niki Scoulatou (Autrement), karaghiozis s’hellénisera pleinement en créant son propre répertoire : les pièces où la vie quotidienne s’y décrit avec une satire aiguë coexistent avec celles inspirées des contes ou des légendes traditionnelles. Les drames « héroïques » y occupent une place privilégiée. » Et plus loin, le même auteur poursuit : « La scène de Karaghiozis est une toile blanche soigneusement tendue devant des bougies ou des lampes à huile ou plus récemment encore des ampoules électriques. Quasiment collées sur la toile se meuvent les figurines que le joueur manipule de sorte que leur ombre s’esquisse clairement pour les spectateurs qui eux, se trouvent de l’autre côté de la toile. D’abord noires et blanches, les figurines furent découpées en filigrane dans du simple carton, puis dans la tôle, avant de se colorer par l’utilisation de peaux spécialement travaillées, cellophane peinte ou synthétique translucide. »

Rebetiko

C’est une forme de musique populaire apparue au cours des années 1920, suite aux migrations des populations grecques chassées d’Asie Mineure, qui se réfugiaient en Grèce. Il était chanté autrefois par les marginaux et des êtres issus des classes défavorisées. C’est le blues ou le tango des Grecs, que le compositeur Manos Hadzidakis a contribué à faire connaître au cours de conférences en 1948. Deux de ses créateurs les plus connus sont Markos Vamvakaris (1905-1972) et Vassilis Tsitsanis (1915-1984).

(Voir sur ce même site : Ecrits du spectacle > Dits à la radio > Le Rebetiko, Vassilis Tsitsanis ).

Theodorakis

Mikis Theodorakis naquit en 1925 sur l’île de Chios, proche de la Turquie. Son père est originaire de Crète, sa mère d’Asie Mineure. Son enfance est bercée par les chansons crétoises, les mélopées d’Asie Mineure et la musique liturgique byzantine. Compositeur majeur, il sera aussi député et ministre.

(Voir sur ce même site : rubrique « En coulisses », le texte intitulé « Récitant »)

Tourisme

… «  Le tourisme est arrivé et a tout détruit. Les Grecs sont restés avec des symboles touristiques : le sirtaki, le bouzouki, les assiettes cassées… Nous avons construit en masse des hôtels, les hôteliers ont pratiqué la surenchère… Un cercle vicieux est vite apparu qui nous a conduits à la marginalité. Alors, parler d’avenir culturel… Que voulez-vous ; nous, nous produisons des garçons de café et des hôteliers. »

Manos Hadzidakis, illustre compositeur.