Grande salle, 15 h
Dimanche 16 décembre 2007 (Festival)

L’OPERA DE PEKIN
DE LA VILLE DE DALIAN
« LA LEGENDE
DU SERPENT BLANC »

Quarante artistes

En Chine, l’opéra n’est pas un lieu ; c’est un style, c’est une esthétique. Ainsi a-t-on dénombré quelque trois cents formes d’opéras locaux parmi lesquelles émerge l’opéra de Pékin, une sorte d’opéra national. Ce « théâtre chanté » est un art composite : celui du corps qui se meut dans l’espace et s’exprime par le son. Il allie donc l’art de l’acteur et celui de la parole et du chant. L’artiste doit maîtriser quatre « aptitudes », savoir-faire, ou plutôt savoir-jouer : chant, action, parole et combat ou bien, chant, action, parole et silence. Pour le connaisseur, la débauche visuelle – à laquelle participent les spectaculaires scènes de combat – ne saurait l’emporter sur l’écoute. Pourtant chaque signe visuel obéit à un code précis et il est chargé de sens : visages peints, costumes, accessoires… tout concourt, dès l’entrée d’un personnage, à situer dans l’esprit du spectateur chinois sa personnalité, son caractère, son rôle…

L’orchestre réunit percussions, cordes et vents, tous instruments hérités de la tradition. Il est dirigé par le maître tambour, « gardien de la diversité des allures », le chant par le maître de vièle.

Située au sud de la Mandchourie, province du nord de la Chine, Dalian, baignée par la mer, est un lieu de villégiature fort prisé des hauts dignitaires du pays. La ville abrite l’une des meilleures troupes d’opéra de Pékin. Dirigée par Yang Chi, l’un des plus illustres acteurs vivants, elle s’honore de compter en son sein quelques uns des meilleurs acteurs-chanteurs parmi lesquels Li Ping. Celle-ci incarne le Serpent Blanc. L’œuvre est un conte fantastique tissé autour d’une histoire d’amour contrarié. « Guerre des sexes donc, écrit l’ethnomusicologue François Picard, lutte d’imaginaires, qui est aussi la mise en scène de l’abandon du joyeux paganisme qui perd sa lutte contre les religions instituées, qui ont pris le contrôle des puissances célestes et des multiples dieux de l’invisible ».

L’opéra de Pékin ou la quintessence d’un art raffiné et populaire.

Jacques Erwan