Bar de la Comédie
Vendredi 8 février 2008 à 18h30

CABARET FRANCAIS
Wladimir Anselme,
Greg Gilg, David Lafore,
Frédéric Norel

CHARADE

«Pèse tes paroles plutôt que tes richesses. »
Sidi H’AMMU, poète berbère

Mon premier, Greg Gilg, est gourmand de mots. Il aime chanter ceux de quelques poètes rares tels que Hirschman, Blok, Seifert ou Bobillot en anglais, russe et français. Il s’accompagne au violoncelle, instrument dont les sonorités s’acoquinent volontiers au timbre de la voix des hommes.

Mon second, Frédéric Norel, a pour complice le violon. Virtuose et compositeur inspiré, entendu l’an passé aux côtés de Wladimir Anselme, il jouera, cette fois en solo comme son talent l’impose.

Mon troisième, Wladimir Anselme précisément, écrit, compose et chante. Il est le « bis repetita » de cette édition. Talent protéiforme – dessinateur, vidéaste, feuilletoniste – ce bricoleur de l’imaginaire « charrie, écrit-il, avec une joie impertinente tout un univers de romances sauvages, épiques et dérisoires, polars extatiques et carnavals glamoureux, où l’on peut croiser au détour d’un charpardage : Fantômas, Caetano Veloso, Mohammed Ali ou Apollinaire ». Cette fois, seul à la guitare, il offrira « dans leur épure ses chansons aux mélodies élégantes, ses poèmes et bazars stupéfiants ».

Mon quatrième, David Lafore avance masqué, escorté d’un piano, d’une flûte et d’une contrebasse. Derrière le faux-nez du rire, se dissimule un clown sombre, comme dans une toile de Rouault. Et le rire est profond.
Pour définir l’artiste, la besace de ses thuriféraires est lourde de qualificatifs : attachant, déroutant, décapant, singulier, âpre, nonchalant, caustique, grivois, incisif, faussement désinvolte, sensible, vénéneux, classe, irrésistible, drôle, sombre (on vous le disait bien). Son comique est grinçant et ses chansons poétiques. Son écriture est juste mais il ne saurait être juste une écriture. Il étonne et il détonne (et parfois, il déconne, non ?). Pour résumer, Chorus a raison : « Là où il chante, l’innocence ne repousse pas ! ».

Mon tout est une soirée cabaret variée, comme il se doit, et inoubliable, comme toujours.

Jacques Erwan

Merci à Olivier Moreau.