Grande Salle,
Mardi 12 décembre 2006, 21h (Festival)

LE GRAND ORCHESTRE
DE TANGO
De Juan-José Mosalini

Argentine

AU-DELA DU FLEUVE ARGENT

Le tango est à l’image du continent sur lequel il est né et s’est épanoui, le fruit d’influences diverses charriées par les immigrants. Ainsi, son instrument emblématique, le bandonéon, orgue portatif des processions allemandes, vient-il s’encanailler dans les bas-fonds de Buenos-Aires. Il y accompagne la danse, d’abord celle des couples d’hommes… Puis, cette musique envoûtante déroule les méandres de ses développements et de ses métamorphoses et, s’immisçant dans les salons, gagne ses lettres de noblesse. Elle parcourt le monde et, au fil des années 20 et 30, Paris est l’autre capitale du tango. Né en France, un Argentin illustre, Carlos Gardel, en assure le renom…
Depuis plusieurs années, un public nouveau redécouvre les charmes de cette musique, sa sensualité et la violence des sentiments qu’elle véhicule. Sans doute l’oeuvre de la nostalgie, camarade ! Mais aussi le fruit de l’exil à Paris d’une pléiade de musiciens argentins talentueux.
Juan-José Mosalini est de ceux-là. Musicien professionnel depuis l’âge de dix-sept ans, il s’est illustré en Argentine aux côtés des plus grands : de Osvaldo Pugliese à Astor Piazzolla en passant par Horacio Salgan. En 1977, il s’installe en France. C’est désormais là qu’il oeuvre, joue, compose, enseigne, quand il n’est pas invité à l’étranger.
En 1992, en compagnie de jeunes musiciens argentins et français, de formation classique pour la plupart, il se lance dans une aventure : en quête du temps perdu, il reconstitue un grand orchestre de tango. C’est une formation conçue sur le modèle des « Orquestas Tipicas » qui fleurissaient au cours des années 40 et 50 sur les rives du fleuve argent. Elle comprend onze musiciens (trois bandonéons, quatre violons, alto, violoncelle, piano et contrebasse), une chanteuse, Sandra Rumolino, et un couple de danseurs, Maria Filali et Jorge Rodriguez. En leur compagnie, on suit le cours tumultueux de cette musique, au fil d’un répertoire qui navigue des bals populaires des origines aux éclats du tango contemporain.

Jacques Erwan