Grande Salle,
Mardi 19 décembre 2006, 21h (Festival)

MAXIME LE FORESTIER CHANTE BRASSENS

AU BONHEUR DES MOTS

« Mes chansons sont à tout le monde, elles sont faîtes pour être chantées », disait Georges Brassens. Maxime Le Forestier qui, au début des années 70 ouvrait les récitals de son aîné à Bobino, l’a entendu. Il a exaucé le voeu du myosotis de la chanson, celui qui dit « tout bas ne m ‘oubliez pas » ; allant au-delà de quelque souvenir pieux accroché à son répertoire.
Voix et guitare, il a enregistré en public, avec un plaisir jubilatoire, l’intégrale des chansons de Brassens ! Son interprétation obéit à l’ordre aléatoire des cahiers d’écolier sur lesquels il les avait consignées. Il les a promenées de scène en scène au gré de diverses tournées et poursuit sa route en cultivant cette mémoire. Seul sa guitare accompagne sa voix de velours, nimbée de graves profonds, qui pérennise ce patrimoine. Chansons connues ou méconnues, classiques ou oubliées, toutes revivent grâce à ce digne héritier qui en assure la transmission auprès de ceux qui sont nés trop tard pour les connaître.
Maxime Le Forestier distille cette langue recherchée, nue et verte de Brassens, truffée d’archaïsmes savoureux. Une langue, à l’occasion, grivoise, leste, paillard qui irriguent verve gauloise et humour caustique. Plaisir des mots vivifiés par l’élégance et la beauté d’un style.
Cette langue véhicule des idées qui sont « un vaccin contre la bêtise », maladie fort répandue. Qu’il dévoile ses faiblesses ou ses propres contradictions, c’est un miroir qu’il tend à ceux qui l’écoutent : celui de notre histoire.
Héritier d’une longue tradition, Brassens appartient à notre mémoire commune. Ce rebelle engage à la sympathie. Anarchiste, ne traversait-il pas, dit-on, toujours dans les clous pour ne jamais prendre le risque de devoir… adresser la parole à un flic ! Athée, il aurait écrit « 140 fois le nom de Dieu dans ses quelques 200 textes ! » Nom de…

Jacques Erwan