Bar de la Comédie,
Mercredi 20 décembre 2006, 22h30 (Festival)

ORQUESTRA DO FUBÁ

Brésil

FORRO, LE RYTHME DU DIABLE !

« Forró » ! C’est un rythme de danse endiablé. Né au cours des années 40 dans les campagnes pauvres du nord-est du Brésil, il est popularisé par le légendaire accordéoniste Luiz Gonzaga. S’inspirant de la tradition régionale, il crée un répertoire original. Celui-ci est bientôt repris par divers musiciens nordestins qui ont migré vers les principales villes du pays. Le « forró » suit le chemin emprunté par les migrants à l’intérieur même du Brésil, à partir des régions agricoles pauvres vers celles plus développées. La quête du travail suscite la dissémination de cette musique.

Initialement, la formation qui diffuse ce rythme est un trio : accordéon, triangle et tambour basse dénommé « zabumba ». Au fil du temps et au gré des influences, d’autres éléments, empruntés à la tradition et à divers genres musicaux, s’ajoutent : « rabeca » (violon), « pandeiro » (tambourin), « cavaquinho », guitare miniature appelée « ukulele » à Hawaï, guitare, basse… Une tradition récente, donc, et vivante.

C’est une musique de danse impétueuse ; imperméable aux modes, elle ravit les adeptes de ce plaisir de gigoter en cadence. Dansée en couple, elle favorise donc les rencontres… Et plus, si affinités.

Depuis peu, les jeunes, au Brésil, se sont emparés du « forró » devenu « tendance » et, donc, fort populaire à Rio et Saõ Paulo. Il s’est écarté de ses origines paysannes et s’acoquine désormais à la gent estudiantine. Son ascension sociale ne l’ampute cependant pas de son esprit  festif originel enrichi d’influences musicales diverses.

Orquestra do Fubá réunit sept jeunes Brésiliens du Brésil – triangle-accordéon, tambour, batterie, violon, « cavaquinho », guitare et basse ; deux d’entre eux chantent – mais il réside et oeuvre en France. Son talent a été salué par « Le Parisien » comme « Libération ». C’est dire !

Malgré leur jeunesse, ces diables de Brésiliens ont une solide culture musicale qui enrichit le propos du groupe. Les paroles évoquent l’amour, le rêve, l’errance et le voyage… Sans oublier une audacieuse reprise de … « La complainte du progrès » de Boris Vian ! Mais si !

Festif en diable pour clore dans la fièvre le festival.

Jacques Erwan