Petite salle,
Vendredi 8 décembre 2006, 18h30

LA LYRE SPIRITUELLE
et PIRG

Serbie

Jelisaveta ARSENIJEVIC
Sladjana BOROTA
Nebojsa MASTILOVIC
Arsenije ARSENIJEVIC
 
LE CHANT DE L’ÂME ORTHODOXE

« L’homme ne peut pas vivre sans s’agenouiller ; il ne se supporterait pas, aucun homme n’en serait capable. S’il rejette Dieu, il s’agenouille devant une idole de bois ou d’or ou bien imaginaire », écrivait Dostoïevski. Véritable trésor spirituel inventé au lendemain de la Première Guerre mondiale, un recueil de poèmes intitulé La Lyre Spirituelle apporte une réponse à cette exigence métaphysique. Fruit d’une âme simple, celle du peuple serbe, il évoque le sens et la richesse d’une vie conduite au coeur de la foi orthodoxe. Des mélodies populaires portent ces textes. Elles s’inspirent d’airs empruntés à la tradition serbe mais aussi byzantine, bulgare ou russe qui ont, là-bas, à diverses époques, laissé leur empreinte.

A l’issue de la Seconde Guerre mondiale, les temps changent : la foi « oubliée », la tradition orale s’interrompt et les chants de La Lyre Spirituelle tombent en désuétude. Mais au sein des monastères veillent de pieuses religieuses ; elles sauvegarderont ce trésor. C’est auprès d’elles que le duo féminin éponyme les recueille pour les préserver d’un oubli définitif en les interprétant : deux voix séraphiques chantent a cappella, « à la manière des religieuses ».

Le même recueil inspire également Pirg (la Tour), le duo masculin, composé de deux chantres dont un révérend père. Deux belles voix mâles. L’un et l’autre créent des chants, empreints de morale, qui conjuguent histoire de l’Eglise orthodoxe serbe et répertoire ecclésiastique.

Sur scène, hommes et femmes alternent puis s’unissent en un quatuor et offrent un chant d’une confondante beauté. Il se propose d’instruire, d’élever les consciences et d’offrir un réconfort spirituel. Un « travail missionnaire » assumé. Un moment de paix pour enchanter l’âme.

Jacques Erwan