Cabaret français, Bar de la Comédie
Vendredi 10 mars 2006, 18h30

Benoît Dorémus, Lisa Portelli, K

 
Deux gars, une fille

Cabaret ? « Cabarest » devrait-on plutôt écrire. Un néologisme forgé pour dessiner la carte géographique de ce concert : Lorraine, Champagne et Suisse romande, francophonie des terres de l’Est. Trois jeunes, deux garçons et une fille, trois univers singuliers, trois styles originaux pour courtiser la chanson française, l’enrichir et la perpétuer.
Le premier, par ordre d’entrée en scène, de ces auteurs-compositeurs-interprètes, voix et guitare pour offrir une poignée de chansons, un joli minois prénommé Benoît. Dérobé à la gamme, un patronyme, Dorémus, facile à signer quand on est musicien. Chansons originales dont pourtant l’écriture, la langue, le phrasé et certaines intonations font songer à la manière de Renaud. Voix en plus. On connaît pire influence. Renaud, séduit, assiste à l’un de ses concerts, un dimanche après-midi, l’invite à partager la scène du Zénith de Rouen, courant février, et célèbre ce talent nouveau sur son site : « Le pt’it con était fan de moi. S’est mis à écrire et composer pour faire comme moi. Le pt’it con fait mieux qu’moi ! Le professeur est un peu humilié de constater qu’il est surpassé par l’élève… Mais il est heureux quand même pour l’élève. » Et nous aussi.
Gracieuse rémoise, invitée en ouverture du cabaret 2005, Lisa Portelli, voix et guitare, revient avec un bouquet de chansons. Nimbées de spontanéité et de fraîcheur, elles évoquent avec humour l’amour et la solitude. Un répertoire étoffé qu’accompagne, c’est nouveau, un musicien au violon et à la guitare.
Enfin, gueule d’ange et sourire généreux, K est originaire de Lausanne. Il a visité les mondes du spectacle. Adepte de la méditation et du bouddhisme, il confie : « mes faiblesses sont mes plus beaux cadeaux. Elles sont les fissures qui laissent passer la lumière ». Une lumière qui irradie ses chansons au fil desquelles il offre sa tendresse, son irrévérence et une belle énergie pour chanter misères et joies du quotidien. K croit au pouvoir des mots : « tout mot est parole magique », dit-il. Distillées par une voix sensible et malléable, une guitare, deux claviers et une batterie, ses musiques s’enrichissent de tempos rock, d’un air de reggae, d’un brin de salsa, d’une pointe de country, voire d’une ambiance musette. Son premier album, « L’arbre rouge », est, a-t-on écrit, « pétillant et subtilement troublant comme un bon champagne ». Ça tombe bien !
Jacques Erwan

Lisa Portelli est accompagnée par Mehdi Belarbi, violon et guitare.
Nicolas Michel, alias K, voix et guitare, est accompagné par Daniel Bleikolm, claviers, et Jérémie Duciel, batterie.

Avec le concours de la Fondation romande pour la chanson et les musiques actuelles, FCMA, (Suisse).
Merci à Marc Ridet et au Paléo Festival de Nyon (Suisse) et à Olivier Moreau (Paris).