Bar de la Comédie, vendredi 14 avril 2006, 18h30

ETSUKO CHIDA,
koto et chants courtois du Japon

Etsuko et le dragon

« Dragon couché sur la plage et conversant avec les vagues », le koto est une cithare sur table, tendue de treize cordes, dont les chevalets sont mobiles. Elle est arrivée au Japon, aux alentours du VIIIe siècle. Voilà pour son brevet d’ancienneté. Son jeu recourt aux deux mains. Celles-ci distillent d’exquises et mélodieuses sonorités.
Originaire du nord de l’archipel, Etsuko Chida s’est initiée au koto et au chant dès l’âge de cinq ans auprès de trois grands maîtres. Elle appartient à l’une des deux principales écoles en ce domaine, l’école Yamada, fondée à la fin du XVIIIe siècle. Les poèmes chantés – la nature, les amours – datent du Xe siècle pour les plus anciens (« Le Chant des pluviers ») ou du XIe siècle (un extrait du « Dit du Genji »), d’autres de l’ère Meiji (XIXe – XXe siècles) comme « Les grues sur le pin ». C’est un chant raffiné, empreint d’une certaine solennité, propre à apaiser le dragon qui habite chacun pour qu’il converse avec les vagues, couché sur la plage.

Jacques Erwan
(d’après Henri Lecomte)

CD Etsuko Chida, Japon : chants courtois. BUDA musique 1987862, distribution UNIVERSAL