Bar, vendredi 8 octobre 2004, 18h

LE TRIO JOUBRAN

Trois oud, une voix
Palestine

Frères de Palestine

Samir, l’aîné, trente et un ans, a ouvert la voie. Wissam, de dix ans son cadet, l’accompagne ; il est aussi le premier luthier du monde arabe accueilli à l’Institut Stradivarius de Cremone (Italie). Adnan, le plus jeune, est, à dix-neuf ans, dit-on, un prodige précoce. En 2004, il s’est joint à ses frères.
Riches d’une tradition qu’ils ont assimilée sans doute pour mieux la bousculer, ils s’autorisent « une subtile relecture » des maqam-s, les modes qui en constituent la trame. Ils sèment aussi, ici et là, des citations de refrains populaires et aiment à improviser. Et, « dans le creux des silences entre les notes, il y a une réalité qui hurle » écrit Patrick Labesse (Le Monde). L’intrusion de l’Histoire. Comment rêver à l’avenir quand, à tout instant, la mort rôde ? Trois oud et une voix proclament la vie et la dignité de l’être. Ils militent à leur manière pour inscrire la Palestine sur la carte du monde.
Sur scène, là-bas, ici et ailleurs, ils témoignent des lacunes de l’actualité : sous les pierres, les bombes et les tanks, demeurent les mots des poètes et les chants des hommes. Pour ces frères de Palestine comme pour les fils d’Israël, l’art est encore « une arme chargée de futur ».

Jacques Erwan