Samedi 7 et dimanche 8 novembre, 17h
Théâtre des Abbesses
JEAN GUIDONI CHANTE PRÉVERT

La voix du poète
Depuis plus de trente ans, Jean Guidoni promène son univers singulier. Un univers, souvent sombre, tissé des mots des autres : ceux de Pierre Philippe, Jean Rouaud, Marie Nimier … Il a collaboré avec les plus illustres : Michel Legrand, Astor Piazzola, Alain Bashung, Dominique A, Philippe Katerine …
Doté d’une voix puissante et nuancée, Jean Guidoni est un homme de scène. Il a arpenté les planches des plus illustres théâtres parisiens. Invité pour la troisième fois au Théâtre de la Ville, en sa salle des Abbesses, il a choisi d’emprunter les mots de Jacques Prévert, de le « vampiriser », comme il dit. Il est chez Prévert comme chez lui. Il offre « un autre Prévert », bien vivant, notre contemporain.

Jean Guidoni chante Prévert. Il élude les classiques telles « les feuilles mortes » et choisit un florilège de feuilles vivaces comme cette « Chasse à l’enfant », d’une noirceur toute surréaliste ou bien ce poème, « Etranges étrangers », qui s’accroche à un thème tristement d ‘actualité. Paroles hélas prémonitoires !
Le chanteur a par ailleurs la bonne idée de s’emparer de quelques poèmes jusqu’alors vierges de musiques et donc inouïs. Ainsi une musique de Juliette vivifie « Dans ma rue » car, la musique est « une violenteuse », disait Ferré. La poésie devient chanson et s’envole vers la conscience des hommes.
Homme de scène, Guidoni joue de la progression dramatique pour construire un récital théâtral. Son talent, sa voix et sa passion irriguent la parole du poète et lui instille une réelle jouvence. « Guidoni, a-t-on écrit, enchante Prévert ».Un Prévert d’aujourd’hui, bien vivant, notre contemporain.

Jacques Erwan