Etsuko Chida

Abbesses Samedi 3 février, 17h

ETSUKO CHIDA
Koto et chants courtois
Japon

Etsuko et le dragon
“Dragon couché sur la plage et conversant avec les vagues”, le koto est une cithare sur table, tendue de treize cordes, dont les chevalets sont mobiles. Elle est sans doute arrivée au Japon aux alentours du VIII˚ siècle. Voilà pour son brevet d’ancienneté.
Son jeu recourt aux deux mains. Pouce, index et majeur de la dextre portent chacun un plectre en ivoire monté sur une bague. La senestre sert principalement à appuyer sur les cordes, à gauche des chevalets mobiles, pour obtenir des hauteurs nouvelles. Elle exécute aussi ornements, trémolos ou portamentos.
Instrument de musique de cour, il est ensuite adopté par les jeunes filles de la bourgeoisie montante sans être pour autant renié par l’aristocratie. Il distille d’exquises et mélodieuses sonorités.
Originaire du nord de l’archipel, Etsuko CHIDA s’est initiée au koto et au chant, dès l’âge de cinq ans, auprès de trois grands maîtres. Elle appartient à l’une des deux principales écoles en ce domaine, l’école Yamada, fondée à la fin du XVIII˚ siècle. Les poèmes chantés – la nature, les amours – datent du X˚ siècle pour les plus anciens (Le Chant des pluviers) ou du XI˚ siècle (un extrait du Dit du Genji), d’autres de l’ère Meiji (XIX˚ – XX˚ siècles) comme Les grues sur le pin. C’est un chant raffiné, empreint d’une certaine solennité, propre à apaiser le dragon qui habite chacun pour qu’il converse avec les vagues, couché sur la plage.

Jacques Erwan.
(D’après Henri Lecomte)

CD: Japon Chants courtois – Buda Musique