Ross Daly

11 juin 2003
ROSS DALY, UNE MUSIQUE POUR RÉJOUIR L’ÂME.

Invité pour la troisième fois au Théâtre de la Ville, Ross Daly est un Celte cosmopolite. Sa biographie et son art l’attestent. Sa vie est aussi une œuvre construite par un nomade en quête de l’autre. Irlandais né en Angleterre, il parcourt le monde en famille, dès son plus jeune âge. L’université du voyage éveille sa curiosité pour « le mystère essentiel de la musique ». Enfant, il étudie le violoncelle en Angleterre et, à l’âge de douze ans, la guitare…au Japon ! Fasciné à l’écoute de Ravi Shankar au festival de Monterrey, il décide d’étudier la musique indienne. En voyage en Afghanistan, il s’initie à la tradition musicale du pays et à l’art du rabab, un instrument à cordes. En 1975, il visite la Crète, s’y installe et commence à jouer de la lyra. La poursuite de ses humanités musicales le conduira en Turquie où il se familiarise avec la musique classique orientale.
Vingt-cinq ans plus tard, il est l’auteur d’une bonne quinzaine de disques et joue en virtuose de toute une panoplie d’instruments à cordes : laouto, rabab, lyra, sarangi, oud, saz et tanbur ! Il s’adonne à l’art de l’improvisation et partage le plaisir de jouer avec une pléiade de maîtres qui perpétuent les traditions de diverses communautés humaines. Parmi ceux-ci Djamchid Chemirani, maître du zarb iranien, son complice, ainsi que ses deux fils, Keyvan et Bijane. Invité la saison passée au Théâtre des Abbesses, ce trio d’exception conjuguera, cette fois, son art à celui de Ross Daly. Outre Stelios Petrakis, lyra, laouto et saz ainsi que Périclès Papapetropoulos, saz, laouto et violon, il entraîne également dans ce creuset qu’est, depuis des millénaires, la Méditerranée l’une de ses disciples, Kelly Thomas, lyra, et Angelina Tkatcheva, santur, une Biélorusse installée en Grèce depuis 1989. Tous partagent un langage commun pour distiller une musique qui réjouit l’âme.

Jacques Erwan