Annie Ébrel et Riccardo Del Fra

Lundi 26 mars 2001 20h30
ANNIE ÉBREL
Bretagne
RICCARDO DEL FRA

Flouradenn création
Annie Ébrel chant, écriture de textes, direction artistique
Riccardo Del Fra contrebasse, compositions, arrangements, direction artistique

Kuljït Bhamra tabla
Laurent Dehors clarinettes, clarinette basse
Paolo Fresu trompette, bugle
Jean-Luc Lansweerdt percussions

Coproduction Théâtre de la Ville, Paris – Le Quartz, centre national dramatique et chorégraphique de Brest

Une création pour le partage
Métissage. Le mot est à la mode. On se demande pourquoi. Il désigne en effet un processus naturel et constant depuis la nuit des temps : toutes les musiques sont métissées. Plus ou moins. En Bretagne comme ailleurs, le phénomène est ancien. Alan Stivell, Erik Marchand et d’autres le perpétuent, en l’accentuant, dans une démarche volontariste. éminent contrebassiste italien, compagnon de Chet Baker, Riccardo Del Fra a rencontré la chanteuse Annie Ébrel, l’une des plus belles voix de Bretagne. « D’abord séduit, dit-il, par le défi que constitue cette musique à la forme simple, strophique, fondée sur la répétition », il s’est attaché à « un véritable travail sur la forme et le mélange des timbres ». Mariant la voix bretonne et la contrebasse jazz, le duo poursuit son chemin. « Je suis persuadé, affirme Riccardo Del Fra, que si la tradition est forte, on peut mélanger sans se perdre ». Sage et juste réflexion.
L’aventure aujourd’hui continue. Novateur, le duo élabore une création pour le Théâtre des Abbesses. « L’idée, écrivent les deux complices, est de concevoir une galaxie de fusion entre le chant populaire breton, des percussions traditionnelles d’Orient, la clarinette et la clarinette basse, le bugle et la contrebasse, entre écriture et espaces d’improvisation, dans une esthétique commune, tout en respectant le langage et la culture de chacun ». Métissage bien compris donc, « à la recherche des points communs et, pourquoi pas, des contrastes ».
« Du simple « geste » mélodique au rythme dans sa pureté primordiale, de la liberté et de l’aléatoire aux formes précisément structurées, pour une respiration commune, une attraction réciproque, une vibration unique. Pour le partage ». Tout est dit.

Jacques Erwan