Chantiers d’Europe

OUVERTURE DE CHANTIERS D’EUROPE, LE 3 JUIN 2014

- En France, Angélique Ionatos incarne la poésie grecque. Dans l’écrin de sa musique s’agitent les mots des poètes. Sa voix les magnifie. « La musique est une violenteuse, » disait Léo Ferré, justifiant ainsi les notes déposées sur les vers de quelques- uns de nos poètes. La musique est la voie royale qui conduit la poésie dans les consciences. De son contemporain, Dyonisis Kapsalis, Angélique chante le poème Perséphone.

- Révélation masculine du Prix Amalia Rodrigues en 2006, Duarte, originaire de la ville d’Evora, au sud du Portugal, appartient à la jeune génération de ces chanteurs qui célèbrent le fado de Lisbonne ; ils perpétuent ainsi le cycle de ce chant mélancolique de l’âme et enrichissent le patrimoine. Auteur et compositeur, Duarte imagine également des fados d’aujourd’hui, que sa voix, au Portugal et de par le vaste monde, enchante. Sur une musique de fado meia-noite, il a écrit les paroles de ce Fado scorpiao.

- Initié par les grands maîtres du cante jondo, Paco el Lobo communie avec l’âme de l’Espagne profonde. Guitariste émérite et chanteur flamboyant, sa voix brûle quand l’envahit l’émotion du duende. Au sein du corpus des quelque soixante styles du flamenco qu’il maitrise, et que, pour la plupart, on n’entend guère chez nous, il puise les perles de son répertoire, tel ce « Javier », une granaina.

- Lucilla Galeazzi est une diva. Elle exerce son talent protéiforme dans des genres musicaux variés. Longtemps membre du quatuor vocal de l’illustre Giovanna Marini, sa voix sublime le chant social italien. Ainsi, son interprétation singulière de la célèbre complainte de ces femmes oeuvrant dans les rizières du Pô, intitulée Bella ciao, est-elle considérée à juste titre comme un chef-d’œuvre. « Va, chanson, à tire-d’aile », comme l’écrivait Paul Verlaine…

Jacques ERWAN