Poème

Dans le vacarme de Tokyo

   Le grondement de l’orage

   Le grésillement de la tempura

   Le murmure d’un ruisseau

   Le silence du soir

   La moiteur de Kyoto

    Les vapeurs du furo 

     La fraîcheur d’un parc

      L’ombre des érables

       Le souffle d’un éventail

        L’humide senteur des algues

         Le parfum de l’encens

          La noblesse des anciennes demeures

           L’élégante beauté d’un kimono

            La voix pure d’une geisha

             Le son aigre d’un shamisen

             Le silence de « l’Allée qui murmure »

              Le calme d’un ryokan

               La paix d’un monastère

                Le mystère d’un jardin zen

                 Les yeux rieurs d’un enfant brun

                  Le sourire énigmatique des anciens

                   Le visage radieux d’un vénérable nonne bouddhiste

                    La mousse verte du thé

                     Le sombre vert des pins

                      Le vert tendre des bambous

                       Le lichen des parcs verdoyants

                        Le miroir des vertes rizières

                         La chevelure verte des saules de Kurashiki

                          La corolle d’hermine du Mont Fuji

                           La neige du riz

                            La nacre de l’ormeau cru

                             La robe immaculée des prêtres

                              L’écume de la mer

Quand rougeoie le soleil levant

   Flamboie le portique des temples

   S’enflamme l’or des Bouddhas de Nara

   S’embrase le Pavillon d’Or

   Brille un millier de lanternes

Sous la pluie de Kobé, l’éclair griffe le ciel

Hier, aujourd’hui, demain

Je te vois et je t’aime.