Denez Prigent

Lundi 27 septembre et lundi 4 octobre 2004 20h30
DENEZ PRIGENT
chant
Bretagne

Mickael Cozien cornemuse
David Pasquet bombarde
Sylvain Barou flûte irlandaise, biniou kozh
Valentin Clastrier vielle
Jean-Marc Illien clavier
David Rusaouen batterie
Jérome Seguin basse
Soig Sibéril guitare
Ahmed Khan Latif tablas
Donald Shaw clavier (lun. 4 oct.)

invitées exceptionnelles
Louise Ebrel chant
Mari Boine chant (lun. 27 sept.)
Karen Matheson chant (lun. 4 oct.)

De l’audace, encore de l’audace !
Chanter seul, encore presque inconnu, à voix nue, en breton, des chants traditionnels, entre un groupe de rock et un autre groupe de rock au festival des Transmusicales à Rennes, était un pari audacieux, voire impossible. Ce soir-là pourtant, Denez Prigent a imposé sa voix et son répertoire à un public d’abord interloqué, puis attentif, séduit et enfin conquis ! C’était à ses débuts.
Depuis, les années ont passé, compliments et éloges ont célébré la voix, la créativité et le talent. La presse, guère avare de superlatifs à son sujet, y a contribué et les lauriers ne cessent de s’accumuler. En février 2004, le quotidien breton Le Télégramme lui a décerné son 1er Grand Prix du disque pour son album Sarac’h témoignant ainsi que Denez Prigent est aussi prophète en son pays. Une gageure !
Depuis longtemps en Bretagne, l’ouverture est une aventure partagée par de nombreux artistes : Alan Stivell, Yann-Fanch Kéméner, Erick Marchand, Lors Jouin, Annie Ebrel et d’autres ont, tout en préservant leur identité, mêlé leur voix à des traditions venues d’ailleurs, trouvé un langage commun et osé ainsi d’improbables mariages, surprenants et souvent réussis. Denez Prigent, quant à lui, a poussé l’audace jusqu’à unir sa noble et subtile voix aux sonorités nouvelles et étranges de la musique électronique. Les pieds dans la tradition, il en illumine le cours de cette lumière prodiguée par les étoiles de la modernité. Ses chants – ceux d’hier, ceux d’aujourd’hui – évoquent des thèmes universels et contemporains : la mort, la guerre, la pollution… Il chante la Bretagne, il chante le monde. Il chante l’Homme dans ses heurs et malheurs ; celui d’hier et celui d’aujourd’hui. Une autre facette de la modernité.
Son retour au Théâtre de la Ville est un événement singulier : une construction narrative originale, un répertoire enrichi de titres jusqu’alors absents de la scène et des invités exceptionnels d’ici et d’ailleurs car, n’est-ce pas, « nous sommes tous les feuilles d’un même arbre, un même vent nous anime ».

Jacques Erwan