Vieilles gloires

- 95,2 entre 1982 et 1984 -

 

Roland GERBEAU

En 1937, Roland Gerbeau a 18 ans et gagne un concours d’amateurs au Poste Parisien. Voilà qui décide de sa carrière de chanteur. Il fait ses premières armes comme chanteur d’orchestre dans les bals de la rue de Lappe. Puis, il chante sur les scènes du Rex, du Gaumont et du Moulin Rouge.

Il devient ensuite le chanteur de tango attitré de Ramon Mendizabal au Chantilly, en compagnie de Gus Viseur et Oscar Aleman.

La guerre survient, Roland Gerbeau est mobilisé peu de temps et effectue six mois de « camps de jeunesse » en Auvergne. En 1941, il revient à Paris et rencontre Charles Trenet. Ce-dernier lui offre de faire la première partie de son programme au Casino Montparnasse et à l’ABC ; Il y remporte un vif succès.

Les music-halls les plus célèbres de l’époque lui ouvrent leurs portes. Il chante dans les spectacles de vedettes telles que Jules Berry, Edith Piaf, Lucienne Boyer… Et d’un débutant devenu célèbre, Yves Montand.

Trenet lui donne en exclusivité « Que reste-t-il de nos amours » et « Douce France »… Roland Gerbeau est sous contrat au Bœuf sur le toit ; il y présente son tour de chant, accompagné par André Ekian, Léo Chauliac et Django Reinhardt.

A la Libération, lors de la signature du Traité de paix, à Berlin, il interprète « Douce France » devant les chefs des états- major alliés.

Plus tard, il est en Indochine avec le Théâtre aux Armées. En 1947, il voyage aux Etats-Unis où l’a entraîné Joséphine Baker. A cette même époque, Piaf lui offre « La vie en rose » et Loulou Gasté « Ma cabane au Canada », deux succès !

Roland Gerbeau demeure six ans en Amérique, dont trois à Hollywood où il présente son propre show. En 1950, il repart avec Joséphine Baker, cette fois, en tournée en Amérique latine, pendant… trois ans, chose aujourd’hui inimaginable! A Cuba, il enregistre « C’est si bon » en espagnol…

A son retour en France, le Moulin Rouge et l’Olympia l’accueillent. Bientôt, la naissance du rock sonne le glas des « chanteurs de charme ». Roland Gerbeau abandonne le métier tout en gardant le contact.

Il y a peu, il a enregistré un album intitulé « Les plus grands refrains de la Libération », quarante refrains des « tubes » des années 1944-1945.

 

FRAGSON

Auteur-interprète bilingue, Fragson est né en Grande-Bretagne en 1869 et mort à Paris, en pleine gloire, en 1913, assassiné par son père. Il avait commencé sa carrière en Angleterre, mais sans succès. En 1891, à 21 ans, il débute à Paris et sa notoriété égale rapidement celle de Mayol et Dranem, les rois du caf’ conc’ . Elégant, drôle, pratiquant un français coloré d’une pointe d’accent d’Outre- Manche, Fragson s’accompagne au piano, ce qui, à l’époque, est original.

Au début du XX° siècle, il finira par être prophète en son pays et conquérir les faveurs du public britannique. Surnommé « le chanteur de l’Entente Cordiale », il mène une carrière couronnée de succès, à Paris comme à Londres..

Son répertoire évolue de la chanson comique à la romance sentimentale. L’une des chansons appartenant à ce-dernier genre fut son plus grand succès : composée en 1911, par lui-même et Henri Christiné, « Reviens » est l’une des chansons françaises le plus souvent enregistrée, de Reda Caire à Jean Sablon, de Tino Rossi à Mouloudji, on en connaît plus de vingt-cinq interprétations…

 

Lucienne BOYER

Elle fut modiste avant de poser pour le peintre Foujita. Elle joue ensuite au Concert Mayol et un producteur de revues l’engage pour plusieurs mois à Broadway. Revenue à Paris en 1928, elle enregistre son premier disque, « Tu me demandes si je t’aime », une chanson de Vincent Scotto, et ouvre un cabaret. En 1930, elle remporte le premier Grand Prix du Disque avec une chanson de Jean Lenoir, qui devient son grand succès, « Parlez-moi d’amour ».

 

Georges MILTON

Il naît à Puteaux en 1888 et meurt à Paris en 1970. Au début de sa carrière, il connaît quelques déboires, mais grâce à Maurice Chevalier, il est engagé au Casino Saint Martin : c’est un succès et, dès lors, le caf’ conc’ l’accueille.

Après la première guerre mondiale, il se consacre à l’opérette, puis au cinéma. Il y connaît la popularité et certaines des chansons qu’il interprète deviennent de véritables tubes, tels « C’est pour mon papa » et « J’ai ma combine », chantées dans « Le roi des resquilleurs », l’un des premiers films parlants.