Sanguines

Lascives, trois femmes : nues, les courbes de leurs corps dessinent des arabesques ; jambes et bras tracent arrondis et lignes brisées… Elle composent une sanguine du peintre Auguste Renoir. Calme et volupté, le regard vagabonde, l’esprit s’envole…

 

Debout, trois femmes, Vietnam, Laos, Cambodge, comme une frise : armes à la main, elles incarnent l’espoir de ces lendemains qui chantent « victoire»… Sombre guerrières sur fond couleur sang, elles sont une moderne « affiche rouge ». C’est une épure, le symbole d’une lutte : l’œil s’attarde et l’esprit réfléchit.

 

Objet de plaisir d’un siècle, héroïne d’un autre, art et propagande ou art de la propagande, tout oppose ces femmes : époque, culture, perspectives. Soumises au XIX° siècle, seraient-elles libres en ce XX° siècle, qui , si l’on en croit Nicolas de Staël, « chasse les mirages » ?

Jacques ERWAN
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