U Fiatu Muntese

Samedi 23 décembre 2000 20h30
U FIATU MUNTESE
Corse

avec
Frédéric Giuntini
Jean-Marc Fabrizy
Stéphane Orticoni
Célia Mambrini

La jeune garde corse
Canta U Populu Corsu, I Muvrini, Petru Guelfucci et Voce di Corsica, Jean-Paul Poletti et le chœur d’hommes de Sartène, A Filetta… Depuis quelque vingt ans, le Théâtre de la Ville est fidèle aux voix corses. Mais de nouveaux talents ont germé sur l’île. La jeune génération assure la relève : elle perpétue, elle aussi, la tradition du chant corse.
U Fiatu Muntese, composé de six jeunes gens, est né en 1994 pour « promouvoir la langue et la culture corses par le biais du chant ». Des aînés tels que Canta U Populu Corsu et A Filetta ont, reconnaissent-ils volontiers, contribué à leur insuffler cette passion. Ils se souviennent qu’en Corse, « autrefois le chant était l’un des moyens les plus utilisés dans le domaine de la communication ; on discutait en chantant (impruvisate, chjami è rispondi), on pleurait en chantant (lamenti, voceri)… » On priait aussi en chantant. Un patrimoine qu’ils refusent de laisser tomber en déshérence.
Héritiers d’une longue tradition, ils chantent leur terre, la Balagne, située aux environs de Calvi. Avec subtilité et nuances. Un talent déjà reconnu par l’Académie des beaux-arts qui, sous la Coupole, habits verts et garde républicaine, leur a décerné, en 1998, au détriment de leurs vingt-neuf concurrents, le premier prix de chant choral de la Fondation Liliane Bettencourt. En cette circonstance, le prestigieux jury se félicitait « des grandes qualités vocales mises au service de la conservation et de la promotion du patrimoine musical corse de cette jeune formation qui, en trois années d’existence, a su conjuguer répertoire sacré et chants traditionnels ». Puis les polyphonies corses s’élevèrent sous la Coupole… Comme en septembre dernier, lors du festival de Calvi, sous les voûtes de la cathédrale. Comble, elle leur réserva une ovation.
U Fiatu Muntese veille sur l’identité insulaire, comme jadis la citadelle de Calvi, sans pour autant vivre replié sur lui-même.

Jacques Erwan