CHAPEAU, MONSIEUR TRENET !

Introduction de « Y’a d’la joie – L’intégrale des chansons », cherche midi éditeur 2013
 

« J’ai entendu dire que, dans les périodes de tension, de danger, dans les périodes de terreur, d’alarmes et de silence, les gens cherchent à se raccrocher au passé et même à le copier. Ils reviennent à de vieilles modes, fredonnent de vieilles chansons, fréquentent les lieux historiques, revivent des guerres ancestrales, s’efforçant d’oublier à la fois la sordidité du présent et un avenir trop étrange et affreux pour qu’on ose même y penser. »

William Styron, « La proie des flammes » 1, Folio, Gallimard

 
« Longtemps, longtemps, longtemps après que les poètes ont disparu
Leurs chansons courent encore dans les rues… »

 

Un siècle après sa naissance, le 18 mai 1913, et des années après sa disparition, nombre de celles de Charles Trenet continuent à courir le monde. Auteur de plus de 400 chansons, il a ennobli la chanson française et séduit plusieurs générations d’auditeurs, en France et à l’étranger. Charles Trenet, c’est une vie ; Charles Trenet, c’est une œuvre ; Charles Trenet, c’est un monde ! Et une postérité. Artistes, amateurs, spécialistes voire, cuistres ont dit, témoigné, écrit, analysé, glosé… Tout serait dit ? Voyons.

UNE VIE : CHAGRINS ET VOYAGES D’UN JEUNE POETE

On sait ces années de pension à Béziers où l’école était libre mais point l’élève, selon le jeune Charles, et les chagrins de l’enfant : ils imprimeront de leur sceau sa mémoire…

Précoce, en 1926, le jeune poète fait paraître, grâce à Albert Bausil1, poète catalan, ses premiers poèmes. Il a 13 ans ! Max Jacob2 les lira, Paul Léautaud3 les publiera et Jean Cocteau4 les découvrira ! Il a vingt ans ! Orfèvres en poésie, Max Jacob, Jean Cocteau, Paul Fort5, et Jules Supervielle6 saluent son avènement et l’adoubent en poésie. « C’est un poète », affirme Paul Fort, et Supervielle écrit : «… Charles Trenet ou la poésie entrant au music-hall ». Poète donc et ciseleur de mots ! En 1939, Albin Michel publie son roman, intitulé « Dodo Manières » : il atteste l’influence du surréalisme dont nombre de ses chansons portent également l’empreinte. Dix ans plus tard, paraîtra « La Bonne Planète ».

On connaît le tropisme germanique de Trenet : en 1928, il a quinze ans, et il rejoint sa mère, divorcée de son père, qui vit en Allemagne où elle a suivi son compagnon. A Berlin, attiré par l’exercice de la peinture, il fréquente, pendant quelques mois, une école d’art. C’est une époque d’intense effervescence culturelle qui précède l’avènement du nazisme. Une nouvelle chanson, singulière, naît et s’épanouit : elle influencera le futur auteur-compositeur-interprète, qui, par ailleurs, rencontre, entre autres, Kurt Weill et Fritz Lang et voyage également à Vienne et à Prague…

UNE ŒUVRE : UNE IVRESSE VERBALE FECONDEE PAR L’HUMOUR

Quand il apparaît à l’horizon de la chanson, d’abord en duo –sur le modèle de Pills et Tabet- avec Johnny Hess, en 1933, et ensuite, en solo, en 1937, Charles Trenet étrenne, dans le sillage de Mireille et Jean Nohain, une chanson originale. Quoiqu’il en dise, quand il affirme : « Je fais des chansons comme les pommiers font des pommes », il est un novateur. Jean Cocteau ne s’y trompe pas. En 1940, quelques années plus tard, il écrit : « Tout bégayait, tout traînait. Plus rien ne traîne et tout parle… C’est grâce aux chansons de Charles Trenet. » Il rompt, en effet, avec la chanson alors en vogue ; celle-ci est réaliste, mélodramatique, sentimentale et volontiers grivoise. « A partir de 1933, reconnaîtra Gilles (du duo Gilles et Julien), en 1978, il a apporté beaucoup de jeunesse et un grand rafraîchissement à la chanson française ». Et, Georges Nerville, qui fut déporté, observe : « Lui, il ne se contente pas de respirer l’air du temps, il l’enrichit, il lui apporte quelque chose de neuf, un souffle visionnaire ». Enfin, l’Histoire des littératures (tome 3), publiée par La Pléiade, constate : « C’est une vraie révolution ». Charles Trenet invente donc un art nouveau : langage neuf et thèmes inédits, musique et rythmes inouïs, interprétation originale et échos de l’Histoire.

« Que ne peut l’artifice et le fard du langage », écrivait déjà Corneille (« La place Royale »). Conformément aux préceptes de « l’Art poétique » manigancé par son maître, Max Jacob, Charles Trenet n’hésite guère à « dérouter pour l’amour d’un mot » : cette farandole d’allitérations, calembours, écholalies et onomatopées confine au délire verbal. Ce gisement des onomatopées crée un univers sonore burlesque. Le jaillissement de jeux de mots, brillants émaux, disent l’émoi et les maux de l’âme. Une ivresse verbale fécondée par l’humour. Le jeu de mots « propulse le vers qui avance par explosions successives. » La forme reflète une fantaisie certaine, quelque espièglerie, et une apparente légèreté du propos. Quant au fond, ce « gentilhomme de la lune », comme aurait dit Shakespeare, semble « bondir de nuage en nuage » et les personnages qu’il imagine s’évader d’une toile de Chagall7. Pourtant, les blessures de l’enfance, enfouies au plus profond de l’être et sublimées par un talent éblouissant, font, a-t-on dit, « frissonner l’inconscient » et inspirent un kaléidoscope d’images originales. Gaies ou tristes, elles sont empreintes de légèreté, comme pour entretenir l’ambiguïté : bonheur ou malheur ? « Rien en elles qui pèse ou qui pose », jugeait Boris Vian8 (Arts, 1954). Evoquée à plusieurs reprises au fil de l’œuvre9, même la mort est légère. Peut-être, par ce que si l’on en croit Stéphane Hirschi (Europe, mai 1996), Trenet pratique un art consommé de la dissolution et de la dédramatisation (de la mort, de l’Histoire…) : tout s’efface (la matière comme la mort), tout s’évapore (les paroles, entre autres). C’est, comme on l’a observé, une« chanson-champagne pétillant de bulles gracieuses » : celles-ci s’envolent dans l’air et s’évaporent dans l’éther.

UN MONDE : REALISME MAGIQUE ET DEBIT DE DINGUE

L’univers de Charles Trenet est aérien, peuplé d’envols, d’ailes, d’oiseaux, ces oiseaux qui volent dans le ciel de ses chansons, de 1938 à… 1993 ! Et au cœur de cet univers, respire le vent et dansent les nuages, ces « merveilleux nuages » que célébrait Baudelaire. « L’art de Charles Trenet est un art où l’on respire bien plus qu’on y soupire », remarque Paul Braffort, ancien élève de Bachelard10 et mathématicien. Et le même observe : « La lune, le soleil, les étoiles, tous les astres et leur astronomie sont, bien sûr, au rendez-vous de Charles Trenet. » Un poète cosmique donc, la tête noyée dans le firmament. Cependant, un poète plus grave qu’il n’y paraît : « Seuls les poètes sont sincères, surtout quand ils mentent », aurait confessé Charles Trenet. Sous le masque de l’apparent badinage, la cicatrice de l’enfance perdue perdure. « Le bonheur, chantait Léo Ferré, c’est du chagrin qui se repose. » Et le poète explore ce clair- obscur là. Ainsi, « La Folle complainte », « vrai chef-d’œuvre dans la lignée de Tristan Corbière11 ou de Saint-Pol Roux12, selon Marc Alyn (Europe, mai 1996), se déroule, en un saisissant raccourci, de l’enfance à la mort, de la farce au drame : « un changement de plan typique de la manière de Trenet », une sorte de « réalisme magique » ?

Charles Trenet sait l’art de peindre et maîtrise les jeux du regard : l’image est première. Elle s’affranchit du réel et, en général, elle révèle ou éblouit et, vraisemblablement, aveugle. Il peint rarement le noir ; si il s’y résigne, il choisit « un noir éblouissant », un noir Soulages, dirait-on aujourd’hui. Le noir soulage ? En fait, la couleur de son mal, assure un expert, serait le mauve. Une couleur qui se décompose en rose et bleu : humour rose et vision bleue… Un nuancier de tons pastels vert, blanc, rose et bleu ; bleu, la couleur préférée. A la recherche du temps perdu de l’enfance, le poète peint « les intermittences du cœur », les états de son âme, en usant d’une palette de mots bleus. Des paroles colportées par la musique et portés par ces rythmes venus du jazz : « Charles Trenet, c’est la rencontre de Cab Calloway13 et de Max Jacob ». Un phrasé singulier et un swing intense font danser les mots. La voix ailée incarne paroles, musique et rythmes. Une voix juste qui joue avec le texte et la mélodie : « un jeu qui fait chanter le texte et parler la mélodie ».

La « vitalité de l’interprétation scénique » s’accompagne d’une gestuelle et d’un répertoire de mimiques, et même de facéties, qui soulignent le propos et l’élocution. Les accessoires, chapeau et œillet rouge, participent également à ce rituel plébéien : il associe « délit de beau » et « débit de dingue » ! Ainsi s’accomplit la métamorphose des mots en une chanson incarnée et vivante.

Charles Trenet est considéré comme « le chantre du folklore français », ainsi qu’en témoigne l’une de ses chansons de 1976, intitulée « Le folklore ». Par ailleurs, son œuvre accompagne aussi l’Histoire. Lucienne Cantaloube – Ferrieu écrit : « L’unisson est total entre la chanson-programme de 1936, Y’a d’la joie et le programme- profession de foi de Léo Lagrange, sous-secrétaire d’Etat aux sports et aux loisirs (…) qui déclare en 1937 : « en même temps que la dignité, nous avons la joie à conquérir ». » (Europe, mai 1996) Pour pertinent que soit le constat de cet « unisson », on peut considérer que cette chanson est un simple écho au Front Populaire, voire que sa « résonance joyeuse » est de l’ordre du rêve, antidote à la dureté des temps présents ou bien que l’on pressent à venir. De même, « Douce France » ou « Espoir », en pleine occupation nazie, sont-elles un écho de cette tragédie, assorti d’une dimension onirique : espérer, n’est-ce pas rêver à un avenir meilleur ? Ultérieurement, l’exaltation de la liberté recouvrée, l’évocation de l’Amérique, terre de rêve, ou du printemps au Brésil, recèlent cette même richesse, voire, au fil des années 70-80, le thème de l’élan régionaliste, préoccupation alors largement partagée… Ainsi, au cours de sa longue carrière, Charles Trenet puise dans la forge de l’Histoire et témoigne. « La chanson, remarque encore Georges Nerville, c’est vrai, est toujours de son temps. Pourtant le phénomène Trenet, c’est qu’il est de son époque mais que en même temps il porte son époque ». Maxime Le Forestier, lui, souligne, (Paroles et musique, N° 12, septembre 1981) le rapport que Trenet, entretient avec le social. Témoin de lui-même et de son temps, Trenet chante notre vie, il chante notre histoire. Ses chansons – Je chante, Y’a d’la joie, Douce France ou La mer… – sont autant de bornes qui jalonnent la mémoire collective : Boris Vian affirme qu’il est « un grand mémorialiste ». En revanche, le chanteur a toujours nié tout engagement politique. Cependant, acte de résistance et prise de position politique dans ce contexte, pendant l’occupation nazie, il aurait refusé de parler allemand, langue que, polyglotte, il maîtrisait.

Charles Trenet est l’auteur d’une bonne centaine « d’authentiques merveilles » : outre La mer, un succès planétaire, des chefs-d’œuvre tels que Je chante, Vous qui passez sans me voir, Y’a d’la joie, Boum, Mam’zelle Clio, au cours des années 1930, La romance de Paris, Que reste-t-il de nos amours, La folle complainte, Une noix, créations des années 1940, L’âme des poètes, Le jardin extraordinaire, œuvres des années 1950, et encore Mes jeunes années, Bonsoir jolie madame, Fidèle, et tant d’autres, comme autant de classiques … Ainsi, Charles Trenet collectionne les succès comme il collectionne les maisons, les voitures et les tableaux (ceux de Renoir, Vlaminck, Utrillo…) Auréolé d’une notoriété internationale, il sillonne le monde en tous sens, des Etats-Unis au Brésil, du Canada au Japon, de l’Afrique à l’Australie, de l’Inde au Mexique… sur « La route enchantée » de la gloire. A Hollywood, Il fascine Frank Sinatra comme Clark Gable. Au Québec, dit-t-on, le général de Gaulle se fige dans un garde-à-vous protocolaire, tandis que retentit Douce France substituée à La Marseillaise !

Au cours des années 1960, déferle la vague yéyé. Charles Trenet voyage et, talent protéiforme, s’adonne à l’art de la céramique… Au fil des ans, il a honoré la plupart des salles parisiennes. En avril 1969, il choisit un nouveau lieu, le Théâtre de la Ville, ouvert quelques mois plus tôt. En 1975, il a 62 ans et fait ses « adieux », courte retraite consacrée à sa passion, la peinture. Adieux provisoires : au printemps 1977, il parraine et inaugure un nouveau festival, le Printemps de Bourges, et séduit un public jeune qui le découvre. A 66 ans, en décembre 1979, il perd sa mère adorée. En 1988, l’ancien temple de l’opérette, le Théâtre du Châtelet, accueille une série de concerts couronnés de succès. Il est âgé de 75 ans : sa voix est intacte, le temps qui passe ne semble guère l’atteindre. En mai 1993, c’est à l’Opéra Bastille qu’il célèbre ses 80 ans : une consécration ! En novembre 1999, âgé de 86 ans, il offre un dernier récital Salle Pleyel. Un an et demi plus tard, le 19 mai 2001, il s’éteint à l’âge de 88 ans. Massée aux alentours de l’église de La Madeleine, la foule applaudit à l’arrivée du cercueil. Une dernière fois ! Chapeau monsieur Trenet !

UNE POSTERITE : AUCUN DISCIPLE, D’INNOMBRABLES HERITIERS

« Longtemps, longtemps, longtemps après que les poètes ont disparu
Leurs chansons courent encore dans les rues »

Aujourd’hui, nombre de ces chansons d’outre-tombe demeurent. Il en est, comme La mer, qui continuent leur ronde autour du monde. En France, inscrit au cœur de la mémoire collective, ce répertoire appartient au patrimoine. A l’occasion, il émaille romans (ceux de Patrick Modiano, par exemple, intitulés « La place de l’Etoile » et « La ronde de nuit »), films, émissions de télévision, bande dessinée, publicités, sonneries de téléphone portable…

Si on ne connaît guère de disciples à Charles Trenet, beaucoup lui sont redevables. « Sans lui, disait Jacques Brel, nous serions tous des experts – comptables. » Et, en 1985, Léo Ferré déclarait à Paroles et musique : « Moi, j’ai été influencé par Trenet. » Et, pour clore l’illustre trilogie, Brassens « savait » tout son Trenet par cœur et, confessait : « Quand cela ne va pas très bien, ce n’est pas du Brassens que je chante, c’est du Trenet » (Les chemins qui ne mènent pas à Rome, Réflexions et maximes d’un libertaire, le cherche midi, 2008). Enfin, Jean Ferrat avouait : « j’ai été élevé au Trenet. » On ne peut mieux souligner le rôle majeur joué par Charles Trenet dans la chanson française. « De cet univers, ajoute Paul Braffort (Paroles et musique, N° 12), sont venus Brassens, Bécaud, Aznavour, Brel, Béart, Jean-Jacques Debout, Maxime Le Forestier… et tant d’autres qui ont fait la grande période de la chanson française, des années trente aux années soixante et un peu au-delà. »

« Et un peu au-delà », en effet… Parmi les enfants de Trenet, l’imaginaire, la fantaisie et l’espièglerie de Jacques Higelin l’autorisent à revendiquer une parenté, voire le titre d’héritier putatif. Mais si l’adage juridique « le mort saisit le vif en son hoir le plus proche » régentait la transmission du patrimoine chanté, il désignerait, semble-t-il, comme descendants en ligne directe, Gilbert Laffaille et Alain Souchon : à l’instar du maître, l’un et l’autre manient l’art délicat d’évoquer des thèmes graves avec une certaine légèreté et un humour certain. Mais, sans doute, de plus jeunes épigones poursuivront-ils la lignée14 et, longtemps, longtemps, longtemps après que le poète a disparu, ses chansons courront encore dans les rues…

Jacques ERWAN

 

1 1881-1943, auteur de « La terrasse au soleil » (poèmes), de « L’âne qui mange des roses » (prose), directeur du Coq catalan (revue).

2 1876-1944, poète, auteur du « Cornet à dés ».

3 1872-1956, auteur d’un « Journal ».

4 1889-1963, poète, dramaturge et cinéaste. Auteur, entre autres, de « Les Parents terribles ».

5 1872-1960, auteur des « Ballades françaises ».

6 1884-1960, poète et dramaturge, auteur de « Le voleur d’enfants »…

7 1887-1985, peintre.

8 1920-1959, ingénieur diplômé de l’Ecole Centrale, écrivain, poète, compositeur, musicien de jazz et chanteur. Auteur du célèbre « L’Ecume des jours ».

9 Entre autres dans « Mam’zelle Clio », « Histoire d’un monsieur », « Sacré farceur », « La petite musique », « Miss Emily », « Cœur de palmier », « La légende de Sainte-Catherine », « Landru »… (Paroles et Musique, N° 12, septembre 1981)

10 Philosophe, 1884-1962. Auteur, entres autres, de « La Psychanalyse du feu », « L’eau et les rêves »…

11 1845-1875, précurseur de la poésie moderne, proche du symbolisme. Auteur de « Amours jaunes ».

12 1861-1940, surnommé « l’ermite de Camaret », poète symboliste, précurseur de surréalisme.

13 1907-1994, chef- d’orchestre, batteur et chanteur de jazz américain. Adepte du scat, substitution d’onomatopées aux paroles.

14 On peut suggérer, entre autres, Thomas Fersen et, peut- être, pour partie, les Rita Mitsouko …

 

SOURCES (non publiées) :

- La revue EUROPE, mai 1996

- TRENET, Le siècle en liberté, Richard Cannavo (Hidalgo Editeur)

- Charles TRENET, La route enchantée, Trenet : 50 ans d’éclat (Le temps singulier)

- Paroles et Musique N° 12, septembre 1981

- Georges Brassens, Les chemins qui ne mènent pas à Rome, Réflexions et maximes d’un libertaire (Le cherche midi).

 
Charles Trenet