Lundi 24 octobre 1994 20h30
THE DIVINE COMEDY
Neil Hannon

Neil Hannon en quête de perfection

The Divine Comedy, un nom de groupe pour abriter les aventures musicales d’un jeune Irlandais novateur et ambitieux, Neil Hannon. Un fils de pasteur en quête de perfection :
« Je ne pouvais me permettre de bâcler mon œuvre, déclare-t-il sans ambages au mensuel “les Inrockuptibles.” C’est l’idée de perfection qui me fait vivre et m’user ainsi, comme un condamné aux travaux forcés. » Un perfectionniste, donc, qui travaille comme un artisan : « Mon travail consiste à élaguer mes chansons, à les rendre plus digestes. Comme un tailleur de pierre en face d’un joli caillou : il sait que le caillou cache un bijou, mais il lui faut travailler, affiner. »
C’est avec la musique classique qu’il s’initie à la musique, puis il s’adonne au rock. Aujourd’hui, Neil Hannon confesse volontiers son admiration pour Scott Walker, les Beatles, Phil Glass, Michaël Nyman, voire Serge Gainsbourg et Jacques Brel qu’à l’occasion il chante avec une vibrante intensité.
Éclectique quant à ses goûts musicaux, Neil Hannon est parfois déroutant. Quand il ne cultive pas le paradoxe !
Ses personnages, souvent aux prises avec la passion et l’amour, ne lui ressemblent guère : n’avoue-t-il pas un goût prononcé pour la solitude ?
Issu de la musique rock, n’affiche-t-il pas une prédilection pour les chœurs et les cordes ? Celles-ci seront d’ailleurs étoffées au Théâtre de la Ville.
The Divine Comedy : la comédie divine d’un créateur, inspiré et lumineux, visité par la grâce.

Jacques Erwan