SALON DE MUSIQUE
ECOLOGIE DE L’OUÏE

Septembre-Octobre 2011

La musique est un art. Sacré ou profane. Un plaisir aussi, parfois. Égoïste ou partagé. Au fil du temps elle s’est muée en divertissement. La technologie et devenue son auxiliaire. Baladeur aidant, elle a coiffé le casque de l’envahisseur. Elle est désormais omniprésente dans le quotidien. La nature ayant horreur du vide et l’homme contemporain du silence, elle est un fond sonore obligé et rivalise avec la rumeur des conversations comme avec le vacarme de la vie urbaine. La course aux décibels est un avatar de la modernité. Le son est la musique. Quelle que soit la musique.

L’économie du spectacle, elle aussi, étant, le plus souvent, gouvernée par la quête d’un profit maximum, les concerts seront géants ou ne seront pas. Le son assourdissant. L’accueil du public sommaire. De préférence debout. S’asseoir, c’est pêcher ?

Comme l’œil, l’oreille s’accommode. Diffusion sonore tempérée et écoute douce concourent à instaurer une écologie de l’ouïe. Celle-ci postule une hygiène préalable : rompre avec les bruits de la ville et les soucis de la vie pour se purifier l’esprit, respecter le silence pour se dégourdir les sens. Enfin, écouter l’autre, cet inconnu, avec les autres. Un plaisir convivial. Comme celui des conversations et les libations qui suivront sans doute…

Chaque artiste est le miroir d’une aventure singulière. Il est un initié, porteur de traditions et riche d’une créativité. Comploteur de rêves, il distille des sons étranges venus d’ailleurs et offre un voyage au cœur d’un univers à nul autre pareil.

C’est à un tel voyage que convie La Loge, au fil de quatre soirées uniques dont les micros seront bannis : quatre solistes célèbrent musique et poésie.
- le 1er octobre, Angélique IONATOS (Grèce), exceptionnellement en solo, voix profonde et guitare ailée, chante, en grec, les mots d’Odysseus Elytis et dit, en français, le fruit de ses propres traductions.
- le 8 octobre, César STROSCIO (Argentine), qui, jadis, accompagna Angélique, sublime l’art du bandonéon et s’acoquine à la poésie.
- le 15 octobre, Etsuko CHIDA (Japon), distille les mélodieuses sonorités du koto, cithare qui escorte aussi les poèmes courtois de son répertoire.
- le 22 octobre, Paco El LOBO, guitare flamenca et cante jondo, perpétue les chants gitans de la diaspora.

Jacques ERWAN, conseiller musiques, Théâtre de la Ville de Paris.

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