Nouvelle-Calédonie

NOUVELLE-CALEDONIE (Mélanésie) :

- Superficie : 18 575 km2

- Population : 245 580 habitants, dont 40% de Kanak. Les 2/3 de la population résident à Nouméa.

- Ressources : la principale ressource est le nickel ; la Nouvelle-Calédonie détient entre 20% et 30% des réserves mondiales.

- Langues : français et 28 langues kanak. En 2009, 12,5% des bacheliers étaient kanak.

HISTOIRE, REPERES

- 3000 A.C. : premier peuplement mélanésien

- 1774 : Cook baptise cette terre « Nouvelle-Calédonie »

- 1853 : la France prend possession de l’île au nom de l’empereur Napoléon III

- 1864-1897 : 20 000 condamnés hommes et 250 femmes purgent leur peine en Nouvelle-Calédonie

- 1878 : révolte canaque ; il y en aura plusieurs

- 1883 : un ancien condamné, ayant purgé sa peine, ouvre le premier hôtel de La Foa. Il deviendra l’hôtel Banu, une « institution », aperçue sur la route de Kone. La Foa dispose d’une salle de cinéma et accueille un festival consacré à cet art.

- 1914 : Papouasie- Nouvelle-Guinée, Samoa, Salomon et des îles de Micronésie sont des colonies allemandes.

On fait venir de la main- d’œuvre d’Asie.

- Juin 1940 : la Nouvelle-Calédonie compte 53 250 habitants dont 30 000 Mélanésiens ;

1100 Japonais, bien intégrés, sont arrêtés puis, enfermés dans des camps en Australie.

- Pendant la guerre, en l’espace de quatre années, un million d’Américains stationne sur l’île et suscite un boom économique. Tracteurs et machines d’extraction du minerai font leur apparition. Seize aérodromes sont ouverts et, Nouméa, base navale, est le deuxième port du Pacifique, après San Francisco.

- 1988 : accords Matignon.

- 5 mai 1989 : assassinat de Jean- Marie Tjibaou par un Kanak qui s’estimait trahi par les accords Matignon.

- 1998 : accords de Nouméa entre le FLNKS et le RPCR. Ils organisent des transferts de compétence et instaurent une forme d’autonomie du territoire. Le préambule de ces accords, véritable Loi fondamentale, si l’on en croit les experts, (…) reconnaît « les ombres et les lumières de la période coloniale ». Il affirme : « Le passé a été le temps de la colonisation. Le présent est le temps du partage, par le rééquilibrage ». Et poursuit, conciliant fierté et repentance, « L’avenir doit être le temps de l’identité, dans un destin commun »,

- Entre 2014 et 2018 : referendum relatif à l’avenir du territoire.

KANAK

La société kanak privilégie le groupe, le collectif et les échanges, la société occidentale, l’individu.

Le « Peuple kanak » pratique la coutume : au cœur de l’identité kanak, elle obéit à une codification précise et consiste à échanger une « parole » et des objets sans valeur excessive qui la matérialisent. Selon diverses sources, elle implique le respect, le partage et la gratuité, l’exploitation collective de la terre et le droit des femmes.

On satisfait à la coutume avec des tapa, étoffes fabriquées avec des écorces d’arbres ; aujourd’hui, dit- on, elles seraient fabriquées en Chine… Pourtant, un sage affirme : «  la coutume kanak ne se perd pas, elle se transforme. » Acceptons- en l’augure.

Les savoirs traditionnels sont, entre autres, les chants, danses, tressages, rituels et discours généalogiques ainsi que la magie. L’art kanak « est une parole », tel était le thème de l’exposition organisée au musée du quai Branly, à Paris, en 2013 : on pouvait y admirer poteaux de case et appliques de porte, flèches faîtières, haches- ostensoirs et masques, armes et bambous gravés, entre autres chefs- d’œuvre de la culture kanak.

« Les Kanak ont ancré l’Evangile sur des valeurs préexistantes, déclare Emmanuel Tjibaou. L’Ancien Testament est imprégné d’une culture et d’une société paysanne, avec des règles et des codes comparables à ceux de la société kanak. Ainsi, la Genèse dit qu’Adam et Eve sont sortis de la glaise. Dans notre cosmogonie, nous sommes sortis des cailloux, des cocotiers ou du tonnerre. Le syncrétisme (…) renvoie à tout cela. »

Selon l’anthropologue Patrice Godin, les jeunes Kanak « ne souffrent pas d’une perte de culture mais d’un sentiment de perte de sens, ce qui est beaucoup plus grave. Les jeunes Kanak ne sont pas déchirés entre tradition et modernité, il faut qu’ils inventent un nouveau schéma : au Japon, par exemple, la société est à la fois très traditionnelle et très moderne. »

Pédopsychiatre, Bruno Calandreau prétend, lui, que les jeunes Kanak sont « honteux de ce qu’ils sont, inquiets de ce qu’ils vont devenir. » C’est sans doute ce que le quotidien Le Monde  qualifiait de « spleen de la jeunesse kanak. » (6/12/2012)

NICKEL

« Exclus du nickel aux temps coloniaux, les Kanak veulent faire de leur ascension dans l’industrie minière le moyen de réaliser leurs aspirations politiques. « La valorisation d’une ressource maîtrisée localement peut permettre de générer des gains financiers qui offriraient l’opportunité de s’affranchir des transferts de l’Etat. Reste à convaincre les réticents que l’indépendance est viable », estime Paul Néaoutyne, président de la province nord. » (Le Monde 13/4/2013)

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