Fiches sur les îles

Aujourd’hui, les terres du Pacifique forment un continent, l’Océanie. Il se compose de :

• MELANESIE

(du grec melanos, noir et nisi, île) :

ÎLES FIDJI : république d’une superficie de 18 270 km2, peuplée de 837 270 habitants (56,82% de Fidjiens, 37,48% d’Indiens et 5,7% autres), dont la devise semble quelque peu austère : « Rerevaka na Kalou ka Doka na Tui », Crains Dieu et honore la reine… L’économie est l’une des plus développées des îles du Pacifique : outre une importante économie de subsistance, le pays est doté de forêts, de minerais et de ressources en poisson. Il exporte sucre et coraux et jouit d’une industrie du tourisme en croissance.
NOUVELLE-CALEDONIE : voir ici la fiche complète
PAPOUASIE-NOUVELLE-GUINEE (PNG) : occupe la moitié de l’île de Nouvelle-Guinée, la troisième plus grande île du monde (462 840 km2), peuplée de 5 545 268 habitants qui parlent 820 dialectes ! Le pays dispose d’abondantes ressources naturelles dont l’exploitation est difficile. 85% de la population vit d’une agriculture de subsistance. La majorité des recettes à l’exportation provient du pétrole, du cuivre et de l’or. Certaines ethnies demeurent attachées aux traditions et pratiquent le troc, voire prônent le retour à l’usage des coquillages en guise de monnaie…
ÎLES SALOMON : voir ici la fiche complète
VANUATU (ex Nouvelles – Hébrides) : république de 81 îles, pour la plupart d’origine volcanique, d’une superficie d’environ 12 000 km2, peuplée de 240 000 habitants. Ressources : agriculture et pêche de subsistance pour les 65% de la population qui demeurent dans les zones rurales. L’économie repose essentiellement sur la pêche, le tourisme et les divers services financiers de ce paradis fiscal. La culture du Vanuatu recèle un trésor : les dessins sur le sable, instrument de communication et moyen mnémotechnique propre à transmettre rituels, mythes, Histoire et techniques diverses.

 

• MICRONESIE

 (du grec mikros, petit et nisi, île) :

ETAT FEDERE de petites îles, entre Indonésie et Philippines : une partie de l’archipel des Carolines et quatre Etats ; maigres ressources agricoles, conserveries de thon et textile.
ÎLES CAROLINES, 963 îles, 1165 km2, 7630 km de côtes, point culminant 790 mètres, 20 000 ou 122 900 habitants, selon les sources. Economie : aucune donnée disponible.
ARCHIPEL DES KIRIBATI (ex Îles Gilbert) : république indépendante, depuis 1979, formée de trois archipels, composés de trente-trois îles, couvrant 810 km2, peuplées de 10 000 ou 110000 habitants, selon les sources, les I-Kiribati. Ils « parlent le gilbertin, une langue qui ne comporte que treize lettres et trois temps », si l’on en croit Julien Blanc-Gras, l’auteur de « Paradis (avant liquidation) », éditions Au Diable Vauvert (Le Monde 24/5/2013). Aux alentours de 1830, les premiers marins européens découvrent ces atolls peuplés depuis trois mille ans. « En 1892, l’archipel devient protectorat britannique et ce jusqu’en 1979 », au moment où s’épuisent les gisements de phosphates. Un tiers de la population est âgée de moins de quinze ans. (Ibidem) La terre la plus haute culmine à trois mètres au-dessus du niveau de la mer. La mer qui, du fait du réchauffement climatique, mange la terre et « rétrécit le pays ». A terme, la population déménagera-t-elle aux Îles Fidji, au Timor-Occidental ou bien sur des plates-formes artificielles ? Les droits de pêche constituent désormais 40% du revenu national.
ÎLES MARIANNES, arc volcanique d’une quinzaine d’îles, Guam (Etats-Unis) et les Mariannes du Nord (Etat indépendant), culminant à 965 mètres, 1020 km2, 250 000 habitants. Ressources : canne à sucre, noix de coco, café et tourisme.
ÎLES MARSHALL : îles volcaniques et atolls coralliens d’une superficie de 181 km2 qui servirent de site aux essais nucléaires américains au cours des années 1950-1960. Peuplés de 63 000 habitants, ils forment une république qui dispose de peu de ressources naturelles, mais d’un potentiel touristique important. L’économie repose sur l’agriculture (noix de coco, tomates, melons et fruits de l’arbre à pain), la pêche, l’artisanat et une industrie limitée : transformation du poisson (25% du PIB) et du coprah. Les mauvaises langues prétendent que le pays aurait été et serait un paradis fiscal… Autrefois, les Marshallais maîtrisaient l’art du tatouage et la fabrication des pirogues à balancier.
ÎLE DE NAURU : république indépendante, depuis 1968, (fut une colonie allemande, puis britannique), administrée par l’Australie. C’est un ancien volcan recouvert de calcaire corallien, quasiment dépourvu d’eau, d’une superficie de 21km2, peuplé de 9300 habitants et considéré comme la plus petite république du monde. Initialement peuplée par des populations d’origine micronésienne et mélanésienne, elle compte de nos jours une minorité chinoise, quelques Européens et Océaniens. Après le cycle du cocotier et du coprah, elle a connu la prospérité grâce au phosphate (1906-1990), sa seule richesse naturelle, aujourd’hui épuisée. Elle atteint alors l’un des plus hauts niveaux de vie du monde, avant une paupérisation extrême, du fait de l’épuisement du phosphate, d’investissements immobiliers infructueux et de la corruption. L’île se livre alors, un temps, au blanchiment d’argent, à la vente de passeports, à l’accueil de réfugiés indésirables en Australie et même, suppose-t-on, au monnayage de ses votes aux Nations unies, à partir de son adhésion, et au sein d’autres institutions internationales… Chants, danses et jeux de ficelle sophistiqués composaient une culture traditionnelle originale, bouleversée par les colonisations successives, l’évangélisation et la prospérité engendrée par le phosphate.
ÎLES PALAOS : république indépendante, depuis 1994, de plusieurs centaines d’îles, dont seulement quelques- unes sont habitées. Elles couvrent 460 km2 et sont peuplées de 20 840 habitants. Le tourisme représente l’essentiel des ressources économiques. La défense de l’environnement naturel est inscrite dans la Constitution : les eaux de ce petit pays sont un sanctuaire où prospère une grande variété d’espèces sous-marines.

 

• POLYNESIE

(du grec poly, plusieurs et nisi, île) :

COOK, archipel de 12 200 habitants et NIUE, île de 1 500 habitants, tous deux dotés d’un statut de « libre association » qui les lie à la Nouvelle – Zélande.
HAWAÏ, Etats-Unis : 10 432 km2, 185 000 habitants. La principale ressource économique est le tourisme ; l’agriculture est en expansion (noix de macadamia, papaye, légumes, café, fleurs, en particulier les orchidées). L’élevage et l’astronomie (télescopes) sont également des activités importantes.
ÎLES MARQUISES, France : archipel de treize îles d’une superficie de 997 km2, peuplé de 9200 habitants, trésor d’une biodiversité préservée : un écosystème proche de ce qu’il devait être à l’origine. Les eaux sont poissonneuses et riches en phytoplancton. On y pratique une pêche de subsistance (Le Monde 29/6/2012). Présent dans l’ensemble de la Polynésie, l’art du tatouage a connu son apogée aux Marquises : les hommes se tatouaient des pieds à la tête avant de combattre. Ces îles ont inspiré le peintre Paul Gauguin, le romancier Herman Melville, le chanteur Jacques Brel…
NOUVELLE-ZELANDE :
Superficie : 268 680 km2.

Les Polynésiens l’atteignent en 950. Colonisée par les Britanniques. En 1840, un traité avec la puissance coloniale garantit, en principe, les droits des Maori… En 1987, le maori devient la deuxième langue officielle du pays. Les Maori représentent 15% de la population (cf. Le Monde 23 et 24/10/ 2011).

Population : 4 331 600 habitants. Monarchie parlementaire.

Economie : la population active œuvre dans l’agriculture (7%), l’industrie (19%) et les services (74%). Les principaux secteurs sont l’industrie agro-alimentaire, le textile, les machines-outils, la finance, le tourisme et les mines. Le pays exporte produits laitiers, viande, bois, poisson, machines-outils…

Lexique maori :

Kapan haka : chant et danse, marae : maisons de réunion (incarnation d’un ancêtre), whakapapa : principe de généalogie reliant l’être humain au ciel, à la terre, aux objets animés et inanimés, ta moko : art du tatouage, waka : art de la construction des pirogues, pounamu : pierre de jade… (Ib.)

Depuis la fin du XX° siècle, chants et danses, gravure sur bois, tissage et architecture maori traditionnels connaissent un regain d’intérêt. L’art du tatouage a traversé les époques…

La production cinématographique locale est créative et s’exporte.

RAPA NUI (ÎLE DE PAQUES), Chili : 166 km2, 5000 habitants. L’île dispose d’un riche patrimoine archéologique : 900 statues de basalte, les moaï, d’une hauteur moyenne de quatre mètres, et environ trois cents terrasses empierrées au pied de ces statues massives, les ahû. Le tourisme est la principale ressource de l’île.
SAMOA : îles volcaniques et coralliennes, partagées entre un Etat indépendant des Samoa, à l’ouest de l’archipel, 3000 km2, peuplé de 184 000 habitants, et les Samoa américaines, à l’est, 199km2, 55 600 habitants. Données économiques inconnues.
TAHITI, France : 1048km2, 180 000 habitants. Activités tertiaires, pêche et tourisme représentent des secteurs économiques majeurs. Il existe également une agriculture vivrière (taro, patate douce, banane, tomate, salade, concombre, chou) et un élevage bovin. Tahiti possède un riche patrimoine archéologique et une culture traditionnelle en partie préservée.
TOKELAU : archipel de trois atolls de coraux, d’une superficie de 10 km2, sous juridiction néo-zélandaise, 1200 ou 1 411 habitants, selon les sources. En 2012, l’archipel s’est proclamé premier territoire au monde approvisionné 100% en électricité d’origine solaire…
TONGA (royaume des) : 750 km2, 120 000 habitants. Le royaume exporte coprah, huile de noix de coco, pastèque, vanille, taro et banane, pratique la pêche et développe le secteur de… la philatélie !
TUVALU : monarchie constitutionnelle, indépendante depuis 1978. Elle règne sur neuf atolls coralliens, dépourvus de ressources naturelles. Ils couvrent une superficie de 26 km2, et sont tous habités : la population compte 12 000 habitants. Pêche et tourisme sont les activités principales. La vente du nom de domaine a engendré une manne financière…
Les Fidji et le Vanuatu (Mélanésie), ainsi que les Samoa (Polynésie) développent l’aquaculture : des fermes aquacoles élèvent le tilapia du Nil, espèce introduite en ces territoires.

 

• AUSTRALIE


Superficie : 7 686 850 km2

1788 : début de la colonisation britannique

1901 : indépendance

Population : 23 000 000 habitants, dont 670 000 Aborigènes, soit 3% de la population (2011), établis sur cette terre il y a au moins 50 000 ans. Selon les sources, on estime qu’ils étaient entre 315 000 et 750 000, voire de 300 000 à 1 000000, à l’arrivée des premiers colons britanniques, en 1788, et que 250 tribus couvraient l’ensemble du territoire. Au fil du temps, les Aborigènes seront décimés et massacrés…

Ancienne colonie pénitentiaire, comme la Nouvelle-Calédonie

Démocratie libérale

Economie : mines et agriculture (dont le vignoble) mais, au XXI° siècle, tourisme, éducation et services financiers représentent 69% du PIB. L’Australie est le deuxième pays le plus développé du monde après la Norvège.

Culture : hormis le boomerang et le didgeridoo*, les Aborigènes développent leur propre culture, comme cette étrange peinture pointilliste, à la fois ancestrale et contemporaine, qui traduit sur des supports naturels tels le sable, l’écorce, la roche, la peau… le monde des rêves et du divin. On se souvient aussi de ce mouvement de peinture, Papunya Tula, apparu au début des années 70 dans le désert d’Alice Spring ou de ce célèbre peintre aborigène, Albert Namatjira (1902-1959), disparu prématurément. Par ailleurs, l’Australie a développé l’art de l’architecture et de la peinture, la littérature, le cinéma (Errol Flynn) et la musique…

*Le didgeridoo est un long tube d’eucalyptus, creusé à l’origine par les termites ; instrument à vent au son profond et vibrant, le souffle qui l’anime émane d’une respiration circulaire.

 

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