Turquie 2004


 

Istanbul, le 22 avril

ENCHANTEMENT

Dîner au restaurant de l’Université Technique, avec Kenan Öztürk, notre accompagnateur habituel, et des artistes turcs : la chanteuse Gulcan Kaya, un luth baglama (et voix), une flûte kaval, une percussion et un autre luth baglama. A l’issue du repas (mezze, kebab, poulet et köfte), ils chantent et jouent pour nous, jusqu’à deux heures du matin: un enchantement !
 

Istanbul, le 23 avril

TOPKAPI

Une visite de Topkapi (topkapeu, prononcent les Turcs) s’impose ! En 1467, quatorze ans après la conquête de Constantinople par les Turcs, Mehmet II, le conquérant, édifie le palais de Topkapi, entre la mer de Marmara et la Corne d’Or. A la fin du XVI° siècle, le harem s’y installe. Au début du XIX° siècle, le Sultan emménage dans le nouveau palais de Dolmabahçe, construit sur une rive du Bosphore. Aujourd’hui, Topkapi attire les visiteurs du monde entier.

Le palais s’organise autour de quatre cours, qui se succèdent et auxquelles s’ajoute le harem. Celui-ci est situé à l’ouest de la deuxième et troisième cour ; on y pénètre par l’entrée, qui donne sur la deuxième cour, et on le quitte par la sortie, ménagée à la limite de la deuxième et troisième cours.

On accède au palais par la porte impériale, Bab-I-Hümayun, porte monumentale qui s’élève derrière Aya Sofya (la basilique Sainte-Sophie), édifiée sous Justinien (527-565). L’accès à chaque cour est commandé par une porte : Bab-Üs-Selam, Bab-Üs-Saudet. Topkapi est « une ville dans la ville ». A l’époque de son âge d’or, quatre mille personnes y vivent. Il est la métaphore d’un art de gouverner, le symbole d’un art de vivre, pouvoir et magnificence : salle du divan, ornée d’une splendide entrée, salle d’audience, trônes, certains en or et décorés de pierres et perles précieuses, sceptres, fontaines taillées dans le marbre, dont les murmures masquent le secret des conversations. Au cœur de cette citadelle, le Sultan est aussi un guerrier, voire un conquérant, comme l’attestent les écuries, les casques et les armures, les épées et les poignards, dont celui dit « Topkapi », joyau ciselé au XVIII° siècle… Chef religieux, le Sultan a édifié plusieurs mosquées en cette enceinte, un pavillon de la circoncision, et rassemblé des reliques du Prophète, ainsi que des exemplaires du Coran, certains richement ornés. Pour attendre la rupture du jeûne, pendant le Ramadan, il s’abrite, avant le coucher du soleil, sous l’Iftar, un balcon coiffé d’un baldaquin en bronze plaqué d’or, construit au XVII° siècle, et contemple le paysage : la ville ancienne et la Corne d’Or. Homme de goût, il apprécie le raffinement des faïences d’Iznik, qui décorent les murs de certaines pièces. Epris d’art, il collectionne miniatures, calligraphies et bijoux ; les plus illustres sont un diamant de 86 carats et une émeraude lourde de plus de… trois kilogrammes ! Erudit, -plusieurs de ses pairs ont composé poèmes et musiques- il puise dans les bibliothèques riches de 13 500 livres et manuscrits rédigés en turc, arabe, persan et grec. L’élégance, les arts de la table et l’intendance sont également au service de l’apparat et du pouvoir : caftans et costumes, confectionnés en soie, brocart, velours, fourrures… Chaussures et pantoufles, nappes… La vaisselle est précieuse : porcelaines chinoises (céladons vert des XIII° et XIV° siècles et bleus MIng des XV°, XVI° et XVII° siècles), japonaises d’Arita, porcelaines, encore, et verres d’Istanbul des XVIII° et XIX° siècles, et des Limoges, Sèvres, Saxe… Milliers de pièces d’argenterie, kyrielles de pendules… Fastes du quotidien !

Les cuisines occupent dix salles et huit- cents employés. Chaque année, elles accommodent 30 000 poulets, 20 000 moutons, 14 000 veaux et quantité de légumes et de fruits !

Enfin, le palais dispose d’une fabrique de médicaments.

Le harem, dénommé en turc « la maison du bonheur » est une autre ville, inscrite dans cette ville que dessine Topkapi, pour susciter le plaisir du Sultan, et le combler de bonheur: une trentaine de salles diverses (pavillons, salons, chambres, salles de bains), mosquées, cours, terrasses et jardins. Il fut un temps où le harem compta jusqu’à… 400 pièces ! La polygamie, pratiquée d’abord par les Assyriens, puis par les Musulmans, est adoptée par les Turcs, quand ils embrassent l’Islam au X° siècle, jusqu’à son abolition, par Atatürk, en 1926.

On ne se lasse pas de contempler les splendeurs de Topkapi et de jouir de la vue que le palais offre sur les eaux de la mer de Marmara et de la Corne d’Or.

A proximité, une jolie rue pavée accueille le promeneur. Bordée de maisons de bois, elle est ombragée d’arbres d’essences diverses, agrémentée et colorée de parterres de tulipes et de glycines mauve. Un jardin, à l’ombre des arbres, est un havre où l’on sirote un thé : un plaisir simple succède au luxe du palais.

Sur le chemin du retour, le taxi, comme à l’aller, s’empêtre dans les embouteillages ; on subit le vacarme des moteurs, le tumulte des klaxons et les nuisances de la pollution… Au fil du trajet, on remarque ces constructions qui souillent le paysage et attristent le regard : de hautes tours de béton grattent le voile bleu du ciel et masquent en partie les flèches des minarets. La ville s’enlaidit et perd son charme.

ARMENIE

A 20 heures, nous sommes invités à dîner chez Sezar Avedikyan, l’un des musiciens de l’ensemble arménien Knar : raki, céleri cuit au jus d’orange et de citron, panik (pois chiches concassés, oignons, cannelle), poisson, gratin de crevettes, melon, fruits, café turc. Un festin ! La soirée se prolonge dans un climat de chaleureuse amitié et s’inscrit dans la litanie des souvenirs précieux de ce pays.

Istambul, la chanteuse Gulcan Kaya
01-diapo0001
Istambul, à proximité de Tokapi, une jolie rue pavée...
02-diapo0002
Istambul, à proximité de Tokapi
03-diapo0003
Mosquée
04-diapo0004
Vue de Tokapi, au lointain la Tour de Galata.
05-diapo0005
Istambul, vue de Tokapi sur la mer de Marmara et le quartier de Karaköy
07-diapo0007
Istambul, vue de Tokapi
08-diapo0008
Istanbul, dîner chez Sezar Avedikyan, musicien arménien de l'ensemble Knar.
09-diapo0009
NextGen ScrollGallery thumbnailNextGen ScrollGallery thumbnailNextGen ScrollGallery thumbnailNextGen ScrollGallery thumbnailNextGen ScrollGallery thumbnailNextGen ScrollGallery thumbnailNextGen ScrollGallery thumbnailNextGen ScrollGallery thumbnail

 

DISCOGRAPHIE :
• Gel/Mevlana…
• Gazeller I et II (Kalan)
• Ayde Mori (Kalan)
• Karsilana
• Osman Aktas (Kalan)
• Ruhi Su: Dadaloglu ve çevresi
• Muharrem Ertas, Kalkti göç eyledi
• Ceçik Ali, Kirsehirli (Kalan)
• Davut Sulari (Kalan)
• Mevlana Ilahileri

> Suite : Turquie 2006